Les médicaments contrefaits sont devenus une crise de santé publique pour le Gabon. Si les autorités prennent à bras le corps ce problème, la lutte contre les faux médicaments se heurte malheureusement à la faiblesse de l’application de la loi.

Au Gabon, la lutte contre les faux médicaments est entravée par la faiblesse de l’application de la loi. © medisafe-p66.eu

 

Au fil des années, le Gabon est devenu une destination privilégiée des médicaments contrefaits sur le continent. Dans les grandes villes du Gabon, des experts médicaux ont signalé de nombreux décès, de graves affections gastriques et rénales et des troubles neurologiques résultant de médicaments contrefaits. Pour freiner la vente et l’utilisation de ces produits, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures.

Au niveau régional, le Gabon et 15 autres pays africains ont adopté la Résolution de Rabat en 2018, un nouveau cadre pour résoudre le problème. Sur le plan intérieur, toute personne reconnue coupable d’avoir facilité l’achat, la vente, l’utilisation, la commercialisation, le transport, l’importation, la transformation, la fourniture et la distribution de médicaments contrefaits peut être emprisonnée jusqu’à 10 ans ou condamnée à une amende pouvant aller jusqu’à un milliard de francs CFA.

Des campagnes de sensibilisation ont été déployées pour alerter les autorités et le grand public des menaces posées par les faux médicaments. Le gouvernement a organisé des campagnes de prévention dans les lycées des grandes villes, et le maire de Libreville a interdit leur vente dans les rues de la ville. «Malgré ces initiatives, des produits contrefaits sont toujours vendus sur les marchés de la capitale gabonaise. La faiblesse de l’application de la loi ne parvient pas à dissuader ceux qui fabriquent, vendent et administrent les médicaments, de sorte que le commerce de faux médicaments se poursuit», a noté l’Institut d’études de sécurité (ISS), le 22 mars, dont l’objectif est de renforcer la sécurité humaine en tant que moyen de parvenir à une paix et une prospérité durables.

Renforcer la sensibilisation et l’action policière

L’ISS propose ainsi aux autorités gabonaises plusieurs pistes en vue d’endiguer le phénomène. «La capacité de la police et des procureurs à détecter, enquêter, arrêter et poursuivre les passeurs doit être améliorée. Cela comprend une meilleure sécurité aux frontières et l’utilisation d’une surveillance et d’une technologie améliorées. En partenariat avec les entreprises pharmaceutiques et les fournisseurs de services numériques, le Gabon devrait développer une solution technologique permettant aux consommateurs de vérifier rapidement et à moindre coût l’authenticité des médicaments achetés», a conseillé l’organisation africaine à but non lucratif.

«Le bureau central de l’Association des pharmaciens gabonais, en collaboration avec les maires des villes, doit soutenir ces efforts. Les campagnes d’éducation et de sensibilisation du public sur les dangers des médicaments contrefaits doivent être poursuivies et déployées plus largement. Ces initiatives devraient compléter l’action policière qui détecte et perturbe les principaux fabricants et distributeurs au Gabon», a conclu l’ISS.

 
GR
 

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