Alors que les épreuves ont été lancées cette semaine sur toute l’étendue du territoire national, les enseignants n’attendent déjà plus grand-chose du baccalauréat en cours. Conseiller stratégique de la Conasysed, Marcel Libama accuse le gouvernement d’avoir porté atteinte à la crédibilité et au prestige de cet examen qu’il assimile désormais à «un devoir commun de classe».  

Marcel Libama, conseiller stratégique de la Conasysed et du Sena, en juillet 2021. © Capture d’écran/Facebook

 

Comparée à l’année précédente, en 2021, les candidats aux différents examens de fin de cycle ont bénéficié de meilleures conditions d’apprentissage. Ce qui, logiquement, leur a permis de mieux se préparer aux épreuves. Pourtant, à quelques jours de la fin du premier tour du baccalauréat, plusieurs enseignants expriment déjà leur déception quant à l’organisation de cet examen dont ils estiment, comme Marcel Libama, qu’il a perdu sa crédibilité et son prestige d’antan.

«On est en train de tirer l’école vers le bas à travers cet examen», s’est récemment offusqué le conseiller stratégique du Syndicat des enseignants de l’éducation nationale (Sena) et de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) qui effectue depuis quelques jours une tournée dans certains centres du pays. Si le syndicaliste condamne le nouveau mode de nomination des chefs d’établissements depuis l’avènement de «l’émergence», il regrette surtout que le baccalauréat s’assimile désormais à «un devoir commun de classe» voire moins.

«Quelle fiabilité, quelle crédibilité lorsqu’on est interrogé à l’oral du baccalauréat par son propre professeur ? Le Gabon est-il devenu aussi pauvre ? Les caisses de l’État sont-elles devenues aussi vides [au point] que nous soyons incapables de déplacer un enseignant de Fougamou pour qu’il vienne évaluer à Mouila, un enseignant de Ndjolé pour Lambaréné ou un de Bitam pour l’oral à Oyem ?» s’est-il interrogé, accusant les autorités d’avoir choisi de faire des économies en sacrifiant l’avenir des jeunes Gabonais sous prétexte de crise.

«Le gouvernement est en train de tuer l’école gabonaise. […] C’est une situation inadmissible. Le bac aujourd’hui est au rabais, ça ressemble aux devoirs de classe. Lorsqu’on affecte des [enseignants] dans leur province d’origine, en leur demandant d’organiser eux-mêmes l’examen, de corriger et d’évaluer à l’oral, à quel résultat fiable nous attendons nous ? On se connaît en tant que Gabonais», déplore Marcel Libama qui invite le corps enseignant à se mobiliser sur ce sujet en particulier. La Conasysed a déjà promis de perturber la rentrée scolaire 2021-2022 si le gouvernement ne satisfaisait pas ses revendications.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Archie Coumba dit :

    Monsieur Libama navancez pas n’importe quoi, certes le bac gabonais comme en France d’ailleurs est au grand rabais. Attribué ceci à l’affection des enseignants dans leur province d’origine est déroutant voir révélateur d’une propension chaotique à analyser l’état de l’éducation gabonaise.

  2. Dany dit :

    Je ne suis pas politicien ni opposant ni de la majorite , c’est bien de critiquer ,faire des greves a tout moments pour tour.voici ceux qui retarde notre pays Mr Libama.Felicitation aux autorites qui ont pu malgre le contexte actuel organiser le bepc et le bac

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