Gabon : Léandre Nzué, de PDGiste zélé à leader associatif

S’il a annoncé, dimanche 24 mars, sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG) qu’il dit devenu «étrange», après trois ans de prison, l’ancien maire de Libreville est en passe de troquer sa veste de défenseur zélé d’Ali Bongo à celle de chef de file d’une future association, Ensemble pour la restauration (EPR), en soutien au CTRI.

Léandre Nzué, le 24 mars 2024 à Libreville. © GabonReview

Le connaissant, il fallait s’y attendre. Léandre Nzué est en passe de créer sa propre structure politique. Il l’a annoncé, dimanche 24 mars, au même moment qu’il rendait public sa démission du PDG, ce parti devenu «étrange» auquel il a adhéré il y a plusieurs décennies, mais qu’il dit ne plus reconnaître, particulièrement depuis le début de ses ennuis judiciaires en septembre 2020. Libéré de prison après y être entré trois ans plus tôt, l’ancien maire de Libreville ne parle pas explicitement de mettre sur pied un nouveau parti politique, mais une association.

Baptisée «Ensemble pour la restauration (EPR)», cette structure dont l’existence juridique passe par l’organisation dans quelques semaines d’une assemblée générale constitutive s’ajoute à toutes celles qui ont été créées ces six derniers mois avec un objectif commun : l’accompagnement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et particulièrement de son chef de file, Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition. Déçu par le PDG, l’initiateur dit s’entourer désormais «des hommes et des femmes responsables, crédibles, soucieux de l’intérêt général et du bien-être de tous».

Ensemble pour la restauration est donc, selon Léandre Nzué, «une association à caractère politique, économique et social [qui rejette] l’individualisme, l’égocentrisme, le culte de la personnalité, la condescendance, l’abus de pouvoir et le trafic d’influence». Celle-ci défend des valeurs morales et une éthique politique, tenant compte de la dignité du peuple. EPR prône notamment «l’orthodoxie de la gestion des finances et du patrimoine de l’État, la bonne gouvernance institutionnelle, l’unité nationale». En ligne de mire : le développement du Gabon et l’émancipation de sa population.