«Les blocages et les freins à l’émergence ont des causes culturelles». Telle est le constat fait par Christian Kerangall, la première fortune du Gabon, patron de plusieurs entreprises prospères dans le pays qui s’est livré pour la première fois en 50 ans de carrière, dans une interview publiée par le quotidien L’Union ce 31 mai. Dans cet échange intervenant à la suite de la publication de son ouvrage à valeur testamentaire, «Mémoire en noir et blanc», il estime que les mousquetaires doivent servir le chef et servir le pays. Ce qu’ils ne font visiblement pas.

Christian Kerangall, première fortune du Gabon, patron de plusieurs entreprises prospères dans le pays. © D.R.

 

Président directeur général (PDG) de la Compagnie du Komo – Groupe contrôlant au Gabon une dizaine d’entreprises-, très peu connu des Gabonais, Christian Kerangall, l’un des hommes d’affaires les plus influents du pays, s’est livré dans une interview exclusive au quotidien L’Union du 31 mai. Pour la première fois en 50 ans de carrière, «le patron le plus discret» du pays a accordé une entrevue à un média local et s’exprime sur de nombreux dossiers parmi lesquels l’émergence tant souhaitée du Gabon fixée à l’horizon 2025 par le président Ali Bongo, mais avant lui par son prédécesseur, Omar Bongo Ondimba.

Dans cet échange où il évoque son parcours, les affaires, ses relations avec le président Omar Bongo Ondimba ou encore avec Ali Bongo, Christian Kerangall estime qu’il y a des freins et des blocages à l’émergence. Pour lui, ils ont notamment des causes culturelles. «Jusqu’à la Can de football de 2012, j’ignorais tout du pouvoir et de son environnement. J’étais dans la facilité de ma relation avec le chef de l’Etat, Omar Bongo Ondimba, et surtout j’avais des courroies fiables de transmission pour lui faire part de mes analyses sur les sujets stratégiques, et lui savait où me trouver si besoin», a-t-il expliqué. 

Il fait savoir que tout a changé quand il est devenu «Haut-Commissaire, avec les pouvoir du chef de l’Etat, pour une mission difficile : la Can 2012». «Cela a commencé par la signature du décret de nomination…nous étions plus que dans l’urgence et la rédaction du décret a mis quatre mois, de novembre 2010 à février 2011, tant les turpitudes autour étaient fortes», a-t-il dit.

Se servant de cet exemple, Christian Kerangall estime que les «mousquetaires doivent servir le chef, et servir le pays et non se battre entre eux». «On a perdu le sens du bien collectif, du travail d’équipe, des valeurs. La politique et le miang -Argent, Ndlr- y sont pour l’essentiel responsables», ajoute-t-il en insistant sur le fait qu’«il faut que les mousquetaires appliquent les volontés du chef sans faille, ne se battent pas entre eux».

«Je sais ce que voulais faire Omar Bongo dès 1998, je sais ce que voulait faire Ali Bongo dès 2009, je sais ce que nous n’avons pas pu réaliser depuis près de 25 ans» fait-il noter, indiquant qu’il sait ce que «nous voulons et pouvons faire tous ensemble pour transformer le pays en 25 ans». 

 

 
GR
 

16 Commentaires

  1. Dikando dit :

    Encore une fortune bâtie sur le pillage du Gabon et l’augmentation de la misère des gabonais !
    Vraiment nous sommes perdus!

    • IPANDY dit :

      Si je peux me permettre, je dirai que cet homme montre la lune, ne nous focalisons pas sur son doigt.
      Nous sommes au 21eme siècle. Le monde est ouvert. Regardons les religions, elles n’ont pas de frontière ni de véritables nationalité.
      Ce monsieur vient de critiquer pour la première fois le pouvoir sur le quotidien nationale.
      Les questions, à mon avis qu’il faut se poser sont:
      Qui est cet homme?
      De quoi parle t’il dans le fond?
      Pourquoi en parle t’il maintenant?
      Même vous qui vous dites vrai gabonais, vous avez même du mal à connaître les entrées et sorties de votre village si vous en avez bien sûr.

    • MOI MEME dit :

      Il faut noter que ce monsieur emploi des millier de Gabonais dans ses sociétés.

  2. Yaali dit :

    C est facile de dire ça! Je ne connais pas ce monsieur mais en étant un peu logique, qui est cette personne qui va venir au pays et se laisser mourir. Imagines toi un instant vivant ailleurs ne vas tu pas te battre pour t en sortir. Poses toi les vrais questions: qui a ouvert la porte? N est ce pas nous? Nous sommes les victimes de notre cupidité notre paresse et notre manque d ambitions parce que c est chez nous et c est un acquis donc plus d effort à fournir. Après on pleure comme les français en France qui considère l étranger qui se cherche et qui devient la cause de tous les problèmes du pays. Assumons aussi nos propres erreurs

  3. Mabele dit :

    @ IPANDY et @ YAALI
    Dites donc il a beaucoup de défenseurs cemonsieur Kerrangall!
    Mais savez-vous seulement lire chers compatriotes?!
    Le précédent interlocuteur ( à savoir DIKANDO)dit bien que la fortune de Kerangall est bâtie sur le pillage du Gabon. Est-ce que vous lui apportez la preuve du contraire ?! Non, non et non!
    À aucun moment il ne parle d’étrangers!
    Le pillage des gabonais grâce à son lien d’affairismes avec Omar Bongo puis son fils vous en savez donc rien chefs « connaisseurs » du 21 siècle soit disant ouvert…
    Il se plaint juste parce que il n’a plus accès à Ali Bongo.
    Quand il s’engraissait avec l’organisation des CAN 2012 et 2017 il ne voyait pas ces mousquetaires ?!
    Cet homme soudainement découvre les défauts de ce régime et aimerait être considéré comme un homme honnête alors que la Compagnie du Komo est une des holdings qui aura mis à terre le Gabon.
    Le monde est ouvert? Allez en Bretagne son lieu d’origine et vous verrez le monde ouvert.
    Vous n’avez même pas honte que l’homme le plus riche du Gabon soit un blanc breton comme Lepen!

    • Paul Bismuth dit :

      @Mabele

      Amon 🙏🏾

    • matho dit :

      « Avoir honte que quelqu’un viennent s’enrichir chez vous » Est-ce à dire qu’un homme d’affaire doit systématiquement échouer quand il entreprend dans un pays autre que le sien? Il « s’est enrichi sur le pillage du Gabon »soit; Mais c’est un constat applicable à tous les riches du Gabon toutes nationalités confondues, les nationaux compris. Donc le dire n’apporte rien au débat ici.Les propos de cet homme devraient nous ouvrir d’autres pistes de réflexion plutôt que de ressasser cette vieille rengaine connue de tous.

  4. Juice dit :

    Première fortune mais idiot utile.Epicetout.

  5. IGOREMA dit :

    Christian Kerangal/est lui aussi coupable des malheurs du Gabon et de son peuple peut il dire aux Gabonais la situation , l’etat aujourd’hui du FOND DE SOUVERAINETE DU GABON POUR LES GENERATIONS FUTURES ? A LA PASSATION DE GESTION AVEC LE BENINOIS AKIM ,QU’a t il laissé dans le FOND en question/
    Vous rendrez dez comptes au Peuple Gabonais le moment venu

  6. LL dit :

    Vous avez bien tort de tirer à boulets rouges sur M. KERANGALL.
    Il est grand acteur de la vie économique et professionnelle gabonaise, discret, austère, et efficace pour son poste de DG.
    Plutôt que de sortir des jugements sans fondement sur sa personnalité, lisez au moins son ouvrage récent « Mémoires en noir et blanc »…. et si un jour vous avez l’opportunité de travailler pour une entreprise qu’il dirige et de le « connaître » à cette occasion, alors vos commentaires seront semble-t-il pertinents.

  7. Perfect dit :

    Mr IPANDI, vous avez parfaitement raison parfois l’homme gabonais après plusieurs tentatives continue dans son sommeil au lieu d’attraper le buffle dans les cornes.
    Après plusieurs années en passant dans des slogans ferme les yeux je te dupe.

  8. Mezzah dit :

    C’est un pur produit de la Françafrique, suivez mon regard.

  9. ACTU dit :

    Cet homme et ses entreprises représentent exactement ce que l’on combat aujourd’hui : l’empire colonial Français (appelé France Afrique).

    C’est bien le symbole qu’un député dénonçait hier à l’Assemblée nationale Gabonaise. Ce brave député interpellant la Ministre de l’Economie lui demandait ce qu’elle entendait faire pour que l’Economie soit entre les mains des Gabonais…et que les Gabonais ne supportent plus de voir les entreprises de leur pays entre les mains des étrangers ? C’était une très bonne question, mais à laquelle elle n’a pas pu répondre. Elle est restée très vague suscitant l’indignation même de l’ensemble des députés, majorité et opposition confondus. Ceci prouve que les parlementaires Gabonais ne sont pas des idiots et que le sentiment de frustration des Gabonais est largement partagé par toutes les classes politiques. Mais la seule chose qui nous manque aujourd’hui c’est le courage et la détermination pour mettre ce système colonial dehors.

    Nous sommes confiants les choses vont bientôt changer.

  10. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Un peu contradictoire. Autant le paragraphe 5 est presque à titre posthume autant le 6 ressuscite. Tout est dans la difficulté dans ce texte et pas des moindres, et pourtant comme le dit le « papier » morceau au choix : nous sommes avec la première fortune du Gabon, patron de plusieurs entreprises prospères dans le pays. De ce point de vue là, l’exercice porterait plutôt la marque d’une volonté de porter sa marque à l’édifice en contribuant à… mais bon. Amen.

  11. Bikie dit :

    OK Kérangal a pillé les gabonais pour s’enrichir. Mais tous les pillages qui nous racontés dans nos journaux, émanant de nos propres compatriotes ne peuvent-ils pas servir à développer le pays par la création d’entreprises pourvoyeuses d’emplois ? Qu’est-ce qui empêche que tout cet argent une fois récupéré serve à aider les gabonais. Sans vouloir défendre monsieur kérangal, lui au moins est un employeur !

    • Sambo dit :

      C’est normal qu’il soit « employeur  » comme vous dites… Ses entreprises vampirisent l’économie nationale.
      Mais vous n’avez donc jamais rien lu sur la compagnie du Komo ?!
      C’est choquant cette attitude de ne rien savoir.
      Les pratiques de sur facturation à l’état gabonais, la captation des marchés publics etc…
      Arrêtez les gabonais même Kerangall rigole de voir les « avocats défenseurs » de son cas.
      Il assume l’échec mais aimerait quand même que les Bongo demeurent tout simplement parce qu’il sait que sans eux ses marchés captifs disparaîtront et très vite, comme tout blanc, il ira sur la Côte d’Azur pour sa retraite

Poster un commentaire