Situé à quelques kilomètres du centre-ville de Moanda, le chef-lieu du département de la Lembombi-Leyou, le nouveau quartier Lekolo 2, destiné au relogement des 3000 personnes localisées dans le périmètre minier de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), surplombe désormais et fièrement les petites collines de la zone. Les contours de ce gigantesque projet devant améliorer le cadre de vie de ces populations, réalisé à plus de 90%, ont été récemment présentés aux journalistes en immersion dans cette cité, disposant de plus de 400 maisons de divers standings.

Quelques maisons et artères de Lekolo 2, le nouveau quartier de Moanda. © Gabonreview

 

Filiale gabonaise du groupe Eramet, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) a lancé, en août 2021, avec l’Etat gabonais, le chantier de relogement des populations des quartiers Leyima, Mont Bangombé et Lekolo, à Moanda. 23 mois après, eu égard aux retards relatifs à plusieurs contingences, les 417 maisons annoncées sont désormais visibles sur le site de Lekolo 2. Le projet, financé par le Fonds RSE, a définitivement pris corps. Des journalistes l’ont récemment constaté lors d’une descente sur le terrain. Ce nouveau quartier améliorera, manifestement, le cadre et les conditions de vie des populations dites «des bordures» de l’extension du plateau de Bangombé. Quelques finitions encore, et ce projet immobilier s’étendant sur 32 hectares (un espace mis à disposition par l’Etat) sera rétrocédé aux ayant-droits.

Des standards de la Banque mondiale

Financé à hauteur d’environ 10 milliards de francs CFA, les premiers logements de ce lotissement de 413 maisons, étaient supposés être livrés au premier trimestre 2023. Mais les retards se sont accumulés pour plusieurs raisons, explique Steeve-Wilson Pwaty, le responsable de la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de Comilog. Il cite notamment les problèmes liés aux intempéries, à la rupture du chemin de fer plombant le transfert du matériel et la difficulté de travailler sur le chantier en temps de bourrasques.

A date, précise-t-il, «le taux d’exécution du chantier est à plus de 90%». «On est dans les finitions», a-t-il ajouté. Le responsable RSE de la Comilog a de même rappelé que ce projet «est un partenariat entre l’Etat gabonais et Comilog». «L’Etat a donné le site et Comilog n’a fait que faire l’aménagement et construire ces bâtiments».

«C’est un chantier qui est en cours d’achèvement définitif. Il y a encore quelques détails techniques à régler et s’assurer qu’il n’y aura pas de problèmes en matière de fourniture d’eau et d’électricité. C’est de ça dont qu’il est question. Ce sont quand même 417 logements en matériaux durables. Tous ceux qui habiteront ces maisons ne pourront pas se plaindre après la reprise des intempéries. C’est une cité entièrement viabilisée», a expliqué le directeur des Relations publiques et de la Communication de la Comilog, André Massard.

Sur le site, les ouvriers s’attèlent en effet à finaliser les dernières retouches. Près de 3000 personnes impactées y vivront et occuperont les 417 maisons déjà construites. Steeve-Wilson Pwaty fait savoir que «sur les 417 maisons, il y a au moins 300 personnes qui en sont propriétaires». Elles auront des maisons allant de F1 à F6. C’est-à-dire d’une à 6 chambres. «Une maison inventoriée dans les standards de la Banque mondiale donne droit à une maison sur le site. Pour quelqu’un qui avait trois maisons, bien entendu, il aura ses trois maisons, sachant qu’il y a différents types d’occupants : les propriétaires, les locataires».

Toutes les maisons équipées

Relogeant ces populations, la Comilog a davantage amélioré leurs conditions de vie. «Sur l’ancien site, il n’y avait pas d’eau et 90% de maisons n’avaient pas de toilettes. Ici, toutes les maisons ont des toilettes, vous avez l’eau, l’électricité. Toutes les maisons sont équipées», a fait remarquer le cadre de l’entreprise minière, non sans souligner que «les personnes déplacées deviendront définitivement propriétaires avec des titres fonciers à l’appui».

Toute la démarche et l’identification à l’Agence nationale de l’urbanisme des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC) seront prises en charge par la Comilog et sans contrepartie. «La seule contrepartie c’est d’avoir été résident à proximité du plateau minier de Bangombé», a indiqué Steeve-Wilson Pwaty.

Pour ce site, en termes environnemental, le maitre d’œuvre du projet prévoit une station d’épuration. Toutes les eaux seront collectées, traitées avant d’être jetées dans le milieu naturelle. Et le Responsable RSE de Comilog rappelle et insiste sur le fait que ce site a fait l’objet d’une étude d’impact environnemental et social coordonnées par le Cabinet Insuco. Un inventaire a quant à lui permis de tous recenser : personnes et biens.  Il explique en cela que «pour les personnes qui avaient des jardins de case, des inventaires ont été réalisés et elles seront indemnisées à juste titre, sachant que la Comilog est allée plus loin en valorisant ces indemnisations sur 5 ans».

1500 emplois locaux

En termes d’emplois, on invoque des milliers pendant l’exécution de ce projet. «Comilog a fait en sorte qu’il y ait beaucoup d’entreprises locales. Plus de 200 entreprises (locales) ont été mobilisées dans différents secteurs, maçonneries, génie-civile, plomberie, électricité et qui ont généré plus de 1500 emplois locaux», a expliqué le Cadre.

Les populations bénéficiaires ont été exclusivement sollicitées, mais aussi, de nombreuses entreprises de la localité sans réelles compétences ont pu les asseoir grâce à la démarche RSE de Comilog visant à le leur transférer.

Les bâtiments sont quasiment prêts, des espaces ont été aménagés en attendant d’éventuels infrastructures communautaires de l’Etat. Et avant la distribution, il y a encore quelques étapes et des réglages dont la mise en place d’un Comité de distribution encadré par le gouverneur.  Et les populations ne peuvent que saluer le projet. «Il y a des gens qui vivaient dans des maisons quasiment détruites. Maintenant, ils auront de belles et jolies maisons avec tout ce qu’il faut. Ils n’ont rien dépensé pour ça. J’en suis un peu jalouse», a apprécié une habitante de Moanda.

«Ce sont les maisons avec toutes les commodités. Tous les occupants peuvent être rassurés. Au plus tard aux mois de septembre-octobre, ces maisons seront remises à leurs bénéficiaires. Même si ça déborde un peu, ça sera normal parce que ce sont des milliers de personnes qui vont être délocalisées en une fois. Il faut aussi tenir compte des échéances électorales qui pourraient peut-être chambouler le calendrier initial. Mais le plus important est de reloger les gens dans de meilleurs conditions», a indiqué André Massard.

 
GR
 

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