Trois membres d’un tentaculaire réseau de présumés trafiquants de faune ayant des ramifications au sein du tribunal de première instance de Lambaréné viennent d’être mis aux arrêts par les services des Eaux et Forêts, de la police judiciaire et de l’ONG Conservation justice.

Le trio de présumés trafiquants de faune ayant des ramifications au sein du tribunal de première instance de Lambaréné. © Conservation-justice

 

Une intervention conjointe des agents de la police judiciaire de la Direction générale de la faune et des aires protégées (DGFAP) et de la Direction provinciale des Eaux et Forêts, appuyée par l’ONG Conservation justice, a conduit le 23 juin à l’interpellation d’un trio de présumés trafiquants de faune ayant des ramifications au sein du tribunal de première instance de Lambaréné.

M.P. alias AD, M. C., et K. B. Y, tous de nationalité gabonaise ont été pris en pleine tentative de transaction de 6 défenses entières, de 17 morceaux de pointes d’ivoire et une peau de panthère minutieusement stockés dans des valises et sacs de voyage. Le poids total de la prise avoisine les 81 kg. Selon les mis en cause, le produit de leur trafic proviendrait des scellés du Tribunal de Lambaréné, obtenu grâce au concours de Y. K., main-d’œuvre non permanente au sein de ladite juridiction qui l’a déposé nuitamment chez M.C. après l’avoir dissimulé dans deux valises et un sac de voyage en vue de les revendre.

Le produit issu des scellés du Tribunal de Lambaréné. © Conservation-justice

Une situation qui met en lumière le problème de la vulnérabilité des sites de stockage des pièces d’ivoire saisies et des armes de chasse, compromettant significativement les efforts du Gabon. Il faut souligner que le rapport d’audit des stocks gouvernementaux d’ivoire au Gabon en 2012, précisait déjà que des défenses d’ivoire enregistrées au niveau du tribunal de Lambaréné avaient disparu. Un an plutôt, en 2011, un autre rapport réalisé par l’Agence nationale des parcs nationaux révélait la disparition de 17 pointes d’ivoire du stock du tribunal de Makokou. En 2015 près de 300 kg d’ivoire avaient disparu du tribunal d’Oyem. Et tout récemment en 2020, des pointes d’ivoire étaient également manquantes au tribunal de Lambaréné et des pointes issues du tribunal de Libreville avaient été saisies au Cameroun.

Les indélicats ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Lambaréné, en attendant leur transfert sur Libreville et leur présentation devant le Parquet spécial.

Le Gabon s’est engagé de manière constante à mettre en place une application efficace de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES). La sécurisation des ivoires saisis est donc capitale. Mieux, leur destruction donnerait un message fort aux trafiquants organisés comme cela a été le cas en 2012, tout en réglant le problème de leur stockage.

 
GR
 

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