À deux semaines du Dialogue national inclusif, le député de la Transition Marcel Libama invite les militaires au pouvoir à ne pas commettre l’erreur d’esquiver les «vrais» sujets qui intéressent les Gabonais, dont un des principaux : la responsabilité du PDG dans le maintien de l’état de sous-développement actuel du pays.

Le député de la Transition Marcel Libama, le 15 mars 2024 à Libreville. © GabonReview

 

«Que signifie un dialogue qui refuse d’être porteur d’un regard critique sur notre passé collectif et qui choisit d’esquiver l’analyse en profondeur des échecs, des détournements abyssaux, des massacres des populations, des crimes rituels et de tous les travers qui ont jalonné la course effrénée de notre pays vers l’enfer qu’il est devenu ?»

Au Gabon où de nouvelles assises nationales sont annoncées pour avril prochain, le député de la Transition et acteur de la société civile Marcel Libama s’interroge, doute, voire soupçonne le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) de vouloir reproduire les mêmes erreurs commises lors des précédents pourparlers. Il craint que les nouvelles autorités, sans doute pour ne pas froisser leurs «alliés» du Parti démocratique gabonais (PDG), évitent d’aborder la question liée à la responsabilité de l’ex-parti au pouvoir dans le maintien de l’état de sous-développement du pays pendant 56 ans.

Aussi, dans une déclaration ce vendredi 15 mars à Libreville, le leader syndical et ancien opposant politique au régime déchu le 30 août 2023 assure-t-il que «les Gabonais attendent de l’issue de ce dialogue un renouveau démocratique, économique, social et culturel comme base du développement du pays». Une aspiration qui, selon lui, est impossible à matérialiser si les militaires ne consentent pas à «écarter définitivement de la participation à la gestion de l’État nouveau» les personnes à l’origine de la souffrance des populations. Marcel Libama pense en effet qu’«un grand nombre de dangereux fossoyeurs nationaux et étrangers» tiennent encore le Gabon, y compris après la chute d’Ali Bongo qu’il affuble d’un «calamiteux et criminel passage aux affaires».

Pour s’assurer de réussir les futures assises dans le respect des attentes des Gabonais, «il est de l’intérêt du CTRI et de la nation, estime-t-il, de faire assurer le dialogue par des organisations non étatiques, crédibles et par des figures emblématiques de notre pays, en termes de probité et d’intégrité morale.»

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Si vous qui représentez le peuple dans cette transition proche du PDG ne poussez pas ce parti dans ses derniers retranchements, il va à nouveau doubler le peuple. Mar Ona, Gouboula, Elza Boukandou et autres où êtes vous pendant que le PDG ne veut pas prendre une petite retraite après 56 ans de gouvernance criminel? Je le dis et le redis. Il suffit de juger le PDG pour les salaires indues qu’il payaient a leur travailleurs avec l’argent du contribuable et c’est un crime suffisant pour ce parti soit jugé comme une organisation criminelle qu’elle est et soit dissout par conséquent.

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