L’Association des sourds muets du Gabon (ASMG), se situant dans la mouvance de la transition dans le pays, a voulu signaler et surtout rappeler que ces personnes existent. Souhaitant participer au développement, les sourds, muets et malentendants, à l’occasion d’un point-presse, le 19 septembre à Libreville, ont interpellé le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Les sourds et malentendants souhaitent que leurs problèmes soient pris en compte. © AGP

 

Ne voulant pas rester en marge de la nouvelle voie qu’emprunte le pays depuis le 30 août dernier, à l’issue du «coup de liberté» selon le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguéma, les sourds, muets et malentendants du Gabon se sont exprimés les 19 septembre à Libreville. Ces personnes, handicapées, espèrent une participation aux institutions de la Transition.

Comme la plupart des couches sociales, les membres de l’Association des sourds muets du Gabon (ASMG) ont félicité le général Brice Clotaire Oligui Nguema pour l’acte posé le 30 août dernier en renversant le régime d’Ali Bongo Ondimba, mais surtout pour le travail déjà accompli depuis sa prestation de serment, le 4 septembre, et la mise en place d’un gouvernement de la Transition. À la suite de ce satisfécit, ces personnes ont attiré l’attention du chef de l’État sur leur volonté à participer, au même titre que les autres personnes dites valides, au développement du pays. 

«Nous voulons que les problèmes de la communauté des sourds soient pris en compte. Leurs avis doivent être considérés. Ils veulent participer au développement de la Nation. Pour cela, il faut que les sourds travaillent dans les institutions et soient intégrés aux postes qu’occupent les personnes entendantes», a fait savoir la porte-parole de l’Association, Blandine Siety.

Pour elle, cette inclusion participerait de la cohésion sociale et au mieux vivre ensemble d’autant que ces personnes estiment être souvent oubliées dans les questions cruciales de développement. Mais aussi, que leur prise en compte participerait de la lutte contre la discrimination, la marginalisation et la précarité dans laquelle elles baignent. Ce qui a fait dire à la porte-parole de l’Association que le président de la Transition doit tenir compte de leurs revendications. 

Elles portent en l’occurrence sur l’adoption de la loi portant sur la protection des personnes handicapées, la traduction de la Charte de la Transition en langue des signes pour qu’elle soit accessible à tous.

La communauté des sourds et malentendants énumère également l’admission des personnes sourdes aux institutions ; l’implication de plusieurs interprètes dans l’information et la communication du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI); la formation des éducateurs et éducatrices sourds ; l’emploi des sourds dans les mairies et autres établissements publics et privés.

«Nous voulons que les lois des personnes handicapées soient également votées au niveau de l’Assemblée nationale», a fait noter Blandine Siety.

À son arrivée au poste de ministre des Sports, André Jacques Augand, a reçu la sélection gabonaise de football des sourds et muets qui prendra part dans quelques jours au Championnat du monde des sourds en Malaisie. Ce ministre de la Transition a ainsi voulu s’assurer des conditions d’entraînement et de logement de ces Panthères «sourdes et muettes». Ce, d’autant plus qu’il fallait, pour les nouvelles autorités du pays, réussir déjà le défi de loger toutes les sélections nationales dans les mêmes conditions. 

 
GR
 

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