Nicolas Nguema passera la Saint-Sylvestre à la prison centrale de Libreville. Pourtant laissé en liberté il y a cinq jours, après deux semaines de détention au B2, suite à une affaire portant sur la vente d’une barge appartenant au Groupe Santullo Sericom, le membre du Collectif Appel à agir a été placé sous mandat de dépôt, le 30 décembre, sans nouvelles charges versées au dossier.

Nicolas Nguema placé sous mandat de dépôt, le 30 décembre. © D.R.

 

Alors qu’il avait été laissé en liberté après 20 jours passés dans les geôles de la Direction générale la de la contre ingérence (B2), Nicolas Nguema va passer le réveillon à la prison centrale de Libreville.

Le membre du Collectif Appel à agir a été placé sous mandat de dépôt, le 30 décembre, dans le cadre de l’affaire liée à la vente d’une barge appartenant au Groupe Santullo Sericom.

Selon son conseil, Nicolas Nguema a été invité à se rendre au palais de Justice de Libreville pour être entendu au fond de l’affaire. Arrivé au palais de justice aux environs de 11heures, le membre du Collectif Appel à agir n’a  eu que  le temps de répondre à deux ou trois questions avant de se voir décerner un mandat de dépôt «sans aucun débat contradictoire en présence du ministère public supposé porter des réquisitions», a déploré maitre Jean Paul Moubembe qui affirme n’avoir pas compris la rapidité avec laquelle les choses se sont déroulées.

«J’ai été abasourdi. Le droit que j’ai appris et pratiqué ne m’autorise à penser qu’un justiciable laissé en liberté il y a une semaine en dépit des charges qui pesaient sur lui, soit convoqué et placé sous mandat de dépôt en dehors de nouvelles charges», a regretté Jean-Paul Moubembe.

S’il reconnaît qu’à tout moment, un justiciable laissé en liberté provisoire peut être repris et mis en détention préventive, l’avocat relève «que cela ne doit être fait qu’au au cas où il y aurait eu des nouvelles charges versées au dossier».

Le juge d’instruction sous pression ?

L’avocat relève  que le même juge d’instruction ayant laissé Nicolas Nguema en liberté il y a cinq jours a subitement décidé de le placer sous mandat de dépôt sans de nouvelles charges. Pour l’avocat, ce revirement n’est pas anodin. Le magistrat a sans nul doute été l’objet de pressions extérieures.

«Que pouvait-elle bien faire la pauvre !» a regretté l’avocat et d’ajouter : «Ce n’est pas sa faute. Je suis persuadé qu’elle a reçu des pressions. Parce que mon client est opposé à l’Etat gabonais dans l’affaire Santullo. Je suis surpris, malade et abattu. Je pensais passer les meilleures fêtes de bonne année parce que j’avais confiance en notre justice. Malheureusement, je suis abattu», a regretté Jean Paul Moubembe.

Il faut que les juges deviennent véritablement indépendants. Les juges ne devraient plus êtres nommés par un Conseil supérieur de la magistrature présidé par le chef de l’exécutif. «Cela nous éviterait des gymnastiques judicaires aux quelles nous avons eu droit aujourd’hui».

Pour la suite de l’affaire, bien qu’entant toujours en instruction, l’avocat a promis de formuler un recours dans les tout prochains jours pour que son client soit libéré.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. diogene dit :

    Des juges indépendants ? Dans quel pays ?
    Il n’y en a pas et je ne crois pas qu’il n’y en eu jamais !

    Soufflage de chauds et de froids : la méthode éculée des dictatures pour soumettre ceux qui ont l’audace irrespectueuse de ne pas être complètement soumis.

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