Le président de Tiger sport académie (TSA), l’ancien international gabonais Franklin Boulingui,  l’entraineur et champion de boxe anglaise, Nguembé Ndjokou, ont tiré la sonnette d’alarme sur la lente agonie du full contact au Gabon. Ils souhaitent une vigoureuse implication des pouvoirs publics et des mécènes pour la reprise en main de cette discipline sportive.

Une démonstration lors du tournoi Interclubs full contact, le 24 juin 2022 à Libreville. © Gabonreview

 

Pratiquants du full contact, sport de combat de haut niveau vulgarisé au Gabon par Boudha Cardot, Franklin Boulingui et Nguembé Ndjokou estiment que cette discipline traverse une période difficile. Ils l’ont fait savoir, le 24 juin, à Gabonreview, à l’issue d’une compétition de jeunes organisée le 18 juin dernier à Libreville.

Pour les deux maitres, promoteur de Tiger sport académie, le département des Sports, la Fédération gabonaise de kick-boxing et le Comité national olympique doivent se mobiliser pour remettre les pendules à l’heure et mettre un terme au laisser-aller.

Il y a des clubs. Mais personne ne les suit

Revendiquant des décennies de pratique et des résultats positifs dans leur discipline sportive, le président Franklin Boulingui ne comprend pas le délaissement dont est l’objet le full contact au Gabon. «Nous avons eu plusieurs médailles : vice-champion du monde, médaille de bronze au championnat du monde, des médailles d’or et de bronze aux Jeux africains», a-t-il rappelé, ajoutant qu’à l’époque, ils ont organisé, «avec Boudha Cardot, plusieurs galas à dimension internationale». «Nous avions affronté les USA, la France, le Cameroun, la Côte d’ivoire et en Afrique centrale, nous étions numéro 1 dans ce sport-là», se souvient le président de la TSA.

Fort de ce rappel, il regrette le fait que la situation de ce sport soit si calamiteuse dans le pays. «La situation de ce sport est celle qu’on connait et c’est la même chose pour tous les sports. Il y a des difficultés d’ordre matériel et c’est surtout cela qui nous embête réellement dans cette discipline. On n’a vraiment pas de matériel. On n’a pas de soutien».

Pour lui, cette situation est à l’origine du déclin de ce sport au Gabon. «Des clubs ferment parce qu’ils sont en manque de matériels et  de soutien», fait-il remarquer, non sans relever les besoins nécessaires pour le rayonnement du full contact au niveau national. «Nous avons besoins des locaux. Il faut avoir des infrastructures dans lesquelles il y a du matériel pour que les gens puissent s’entrainer dans de meilleures conditions (Hygiène et propreté). Parce que ce sont des valeurs morales, de discipline, d’excellence, de respect et de propreté, que le sport nous inculque aussi», déclare-t-il.

L’ancien international gabonais regrette encore l’absence d’attention de leur fédération, du Comité national olympique, mais également de leur principale tutelle, le ministère des Sports. «Il faut que la fédération, le ministère des Sports, la Comité national olympique soient présents et fassent de temps en temps le tour des clubs. Il y a des clubs. Mais personne ne les suit. Si bien qu’on se sent abandonné et on se décourage».

Que le ministère joue franc jeu

Quelques images des pratiquants de full contact en action. © D.R.

A l’issue du tournoi interclubs qu’ils ont organisé, des talents se sont révélés, sans plus. Ils n’auront aucun suivi, faute de moyens et de structures d’encadrement. «Nous sommes donc là pour attirer l’attention des institutions publiques, parapubliques et privées parce, seuls nous ne pouvons pas réussir sans soutien. Et les objectifs sont de pouvoir aider la jeunesse à sortir de la délinquance, de l’oisiveté et essayer de favoriser la cohésion sociale. C’est dans ces sports que nous avons la facilité de canaliser les enfants et de favoriser la cohésion sociale», expliquent-ils.

Actuellement, les athlètes de cette discipline se sentent abandonnés. «Nous sommes jugés selon le comportement que certains jeunes ont dans la vie de tous les jours. Il y a des agressions partout, il y a des braquages et les gens ne sont plus disciplinés, respectueux et pourtant ils ont pratiqué toutes ces disciplines sportives. On dit donc qu’il faut que ça s’arrête. Donnons de meilleurs valeurs pour que la société soit sécurisée», suggère Me Boulingui qui indique que «pour régler le problème, il faudrait que le ministère joue franc jeu» parce qu’«il y a du favoritisme à tous les niveaux. Il y a des gens qui n’ont pas de clubs mais qui ont des agréments».

Cependant, «on n’accusera pas le ministre parce qu’il y a une cinquantaine de ministres qui sont passés par là et le problème est resté le même». «On ne peux pas accuser le ministre. C’est au sein du ministère. Que les fonctionnaires fassent leur travail ! Il y a des gens qui n’ont pas de clubs mais qui ont des agréments. Comment peut-on le justifier?», S’interrogent-ils en dénonçant tous les errements observés dans la pratique et la gestion de ce sport.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Moussakala dit :

    Sur l’agonie du Gabon ça aurait été plus pertinent.

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