Réunis le 17 avril à Libreville lors d’une conférence de presse, plusieurs avocats défendant des personnes interpellées dans le cadre des opérations anticorruption dites «Scorpion», «Mamba» et à la suite de la tentative du coup d’État de 2019 dénoncent des irrégularités dans les procédures judiciaires. Tel est le cas des cinq gendarmes qui montaient la garde à la télévision nationale pendant la tentative de putsch. Malgré le non-lieu prononcé à leur endroit, ils sont toujours en prison.

C’est au siège du Groupe Gabon Télévisions que les putschistes avaient été interpelés. © D.R.

 

Plusieurs avocats du barreau du Gabon se sont réunis le 17 avril dernier dans le cadre d’une conférence de presse. Il s’agissait pour eux d’interpeller le gouvernement sur toutes les irrégularités enregistrées dans ces procédures judiciaires. À cette occasion, maître Iréné Mezui Mba a fait savoir que les cinq gendarmes qui montaient la garde à la télévision nationale lors de la tentative de putsch de 2019 sont toujours en prison alors qu’ils bénéficient, avec un autre civil, d’un non-lieu.

Militant de l’Union nationale (UN), Ballack Obame Mebiame, jeune activiste soupçonné d’avoir pris part aux côtés de ces gendarmes au coup d’État manqué conduit par le lieutenant Kelly Obiang avait bénéficié d’une ordonnance de non-lieu. Mais depuis lors, ces six personnes sont toujours détenues.

L’on note cependant que le parquet avait fait appel avant la transmission du dossier à la chambre d’accusation spécialisée. Elle s’est déclarée incompétente. Ce qui fait dire à Me Mezui Mba que ses clients devaient être automatiquement libérés. Or, le ministre de la Défense a fait appel. À ce propos, l’avocat fait remarquer que cet appel n’est pas conforme à la loi. Mieux, il note que l’appel du ministre, intervenu le 30 mars dernier, s’est fait «largement après les délais».

«Le procureur général, comme le procureur de la République, ne sont pas des juridictions. Donc l’appel du ministre de la Défense est irrecevable», a-t-il fait savoir. Selon ses confrères, «Ces procédures irrégulières n’ont pour seul but que de garder en détention illégale tous les prévenus de la procédure».

 
GR
 

5 Commentaires

  1. L'observateur dit :

    Rien de surprenant.. on est au Gabon

  2. diogene dit :

    Conclusion la justice est une potiche !

  3. Milangmissi dit :

    Le Gabon est une dictature et dans les dictature c’est le regne de l’arbitraire donc rien de surprenant.
    « Prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. » Stephane HESSEL

  4. Paul Bismuth dit :

    Les « joies » de la dictature, en somme.

  5. Paul Bismuth dit :

    En clair il est question de leur donner une bonne leçon pour leur militantisme dirigé contre le pouvoir.
    Dans ce pays le faible est vraiment à la portée du premier « puissant » qui se présente ; il n’y a aucune justice ; aucun État de droit. Le pacte qui explique que nous fassions société a été dévoyé. Nous revoilà à la case départ. La seule différence aujourd’hui avec cette situation que certains auteurs appellent « l’état de nature » est que les puissants se mettent ensemble et se servent des moyens de l’Etat à la fois pour opprimer davantage les plus vulnérables et accentuer leur pouvoir. C’est encore pire qu’avant en fait.

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