Le Gabon a connu il y a trois mois une sévère  rupture de stock de timbres municipaux. Après quelques semaines de normalisation, le pays replonge dans une nouvelle pénurie qui laisse perplexe les usagers.

Libreville enregistre une nouvelle pénurie de timbres en ce début d’année, mettant en courroux les usagers. © Facebook/leandrenue

 

«Pourquoi les autorités gouvernementales ne font-elles pas les choses comme cela se doit ? Comment est-ce possible que dans un pays sérieux, tous les mois on parle de pénurie de la même chose ? Pourquoi ne pas voir grand et penser à l’avenir ?». Autant de questions que se posent les personnes qui se sont rendues ces derniers jours dans les mairies d’arrondissement où à la mairie centrale de Libreville pour se procurer des timbres.

Dans ces administrations, on ne parle que de rupture de stock, de pénurie, «alors que c’est le moment où les élèves des établissements secondaires et primaires en ont le plus besoin, en vue de la constitution de leurs dossiers pour les examens de fin d’année».

Pour beaucoup d’usagers, cette situation  démontre l’absence de toute planification dans l’approvisionnement de ce produit. «Les pénuries de timbres, de plus en plus, récurrentes n’honorent pas les autorités municipales et gouvernementales de notre pays». «Des dirigeants sérieux envisagent l’avenir. On ne peut pas avoir trois, quatre ou cinq grosses pénuries de timbres, dans la même année, dans un pays qui a un gouvernement et une municipalité centrale qui fonctionnent», a lancé un usager coincé à la mairie de Libreville.

Selon le maire du 5e arrondissement de Libreville, Chadi Moukarim, s’exprimant sur Gabon Première, «un timbre n’est pas juste un bout de papier, ça a une valeur monétaire». «Nous ne pouvons pas imprimer les timbres comme nous le souhaitons. Encore une fois, c’est un problème de décimalisation. C’est l’hôtel de ville qui gère tout», a-t-il fait savoir.

Comme lui, le maire du 4e arrondissement manifeste également son dépit. «Ce n’est pas nous qui produisons les timbres. Ils nous proviennent de la hiérarchie. Quand on n’a pas de timbres, on n’en a pas. On aimerait bien légaliser, mais on ne peut pas se mettre en dehors du cadre réglementaire», a déclaré Axel Jesson Ayenoue.

La pénurie de timbres a amené les responsables de certaines mairies à apposer de simples cachets sur les documents pour les légaliser. Une situation qui a été diversement interprétée d’autant plus que dans certaines de ces administrations, le service est gratuit tandis que dans d’autres, il est payant et le document légalisé parfois rejeté.

Quoi qu’il en soit, précisait récemment la mairie centrale de Libreville, aucun document légalisé de la sorte ne saurait être rejeté car ce type de légalisation est conforme à la loi. «Aussi, leur authenticité ne doit être mise en cause conformément à la loi organique numéro 001/2014 du 15 juin 2015 relative à la décentralisation en son article 49 qui stipule que : les signatures manuscrites apposées par le maire dans l’exercice de ses fonctions administratives valent dans toutes circonstances,… si elles sont accompagnées du sceau de la mairie», rappelait l’ancien maire de Libreville, destitué.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Pour tout le monde sait que « gouverner c’est prévoir ». Tout laisse à penser cette pénurie ou rupture est organisée afin de détourner en douce les recettes municipales . E n légalisant un document, l’agent municipal vous fait payer le coup de tampon qu’il appose sur votre document.

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