Malgré ses coups de gueule depuis la prise de pouvoir par les militaires du fait qu’elle n’avait pas toujours rencontré son fils, le président déchu, l’ex-épouse d’Omar Bongo, a finalement été autorisée, le 23 décembre dernier, à revoir Ali Bongo. Sur une courte vidéo d’une minute et 20 secondes, on la voit lui faire des accolades avant qu’ils s’installent autour d’une table sur la terrasse de sa résidence de La Sablière.

Ali Bongo et Patience Dabany lors d’une sortie politique à Libreville (photo d’archives). © D.R.

 

Depuis le coup d’État du 30 août 2023, il s’agit de la première visite de Patience Dabany à son fils, Ali Bongo. Au lendemain du coup de force ayant renversé le régime de ce dernier, les militaires conduits par le général Oligui Nguema, au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), n’avaient pas autorisé l’ex-épouse d’Omar Bongo à revoir son fils. C’est chose désormais faite puisque le 23 décembre, elle l’a rencontré, visiblement à sa résidence de La Sablière où il séjourne depuis les événements du 30 août.

Si ça devait être un soulagement pour celle affectueusement surnommée La Mama par les Gabonais, il reste que ce résultat est inéluctablement le fruit d’une résilience à toute épreuve. Le 29 novembre dernier, en effet, Patience Dabany, 82 ans, était stoïquement assise sous un soleil de plomb, faisant un sit-in solitaire et déterminé devant la résidence de son fils. Son seul souhait : rencontrer son ce dernier qu’elle n’avait pas revu depuis le coup de force.

Après cet épisode, les militaires semblaient imperturbables. Revenant à la charge, elle s’était exprimée sur les réseaux sociaux. Ses audios, viraux, ont été abondamment relayés et partagés. Elle y criait sa colère contre le président de la Transition, le général Brice Oligui Nguema, qui l’empêcherait de voir Ali Bongo. Dans ces audios, Patience Dabany évoquait ce qu’elle considérait comme «séquestration» de son fils. «Est-ce qu’il est mort ? Est-ce qu’il est malade ? Qu’est-ce qu’il a fait ?», questionnait-elle. 

«Je veux seulement voir mon fils, soigner son pied et son bras», déclarait-elle également dans cette vidéo.

En réaction à ces enregistrements, le Procureur général de Libreville, Jean Bedel Moussodou Moundounga, invité spécial, le jeudi 14 décembre, du journal de 20 heures de la télévision nationale s’est exprimé. «Les propos dont ils sont porteurs et que la décence nous empêche de prononcer, mais dont le caractère méprisant, injurieux et diffamant ne fait l’ombre d’aucun doute ne sauraient rester impunis dans un pays où la restauration des valeurs morales est également inscrite en lettres d’or dans l’agenda du CTRI», déclarait-il.

Il ajoutait également que «conformément aux lois en vigueur en République gabonaise, des fermes instructions ont été données à la chaîne du ministère public pour la mise en mouvement de toutes les actions pénales possibles en réponse aux atteintes à la loi constatées. Le temps du laisser-aller est révolu».

Au-delà de tout, Patience Dabany finalement été autorisée à revoir son fils. Au regard de l’abnégation et de la détermination de la Mama, pour certains, peut-être que sa véritable force réside dans son amour maternel indomptable, un amour qui défie les pesanteurs du temps et des circonstances politiques.

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Jacob Nze Biteghe dit :

    Votre article masque la réalité. Mme Nkama est au dessus des instutions de la République. Son coup de gueule et ses menaces ont fait plier les autorités du crti.
    1) Le Procureur de la République a été ridiculisé devant tous les gabonais.Dans une vraie démocratie il aurait démissionné.
    2) le ctri est plus plus sévère envers les’pauvres’syndicalistes qu’avec cette dame,malgré les outrances, insultes et menaces à l’attention du chef du ctri. Nous sommes bien dans le bongoisme, c’est à dire l’effondrement d’une république au profit d’une famille.

  2. Jean Jacques dit :

    La maman a eu raison, quelles sont les justifications des putschistes pour empêcher les visites ? IL surtout quand il s’agit des parents biologiques.

  3. messowomekewo dit :

    Voici des gens qui ont pillé le Gabon mais qui veulent continuer avec des comportements qui ont toujours été les leurs, à savoir se prendre pour des citoyens à part, au dessus des lois. Ils peuvent se permettre d’injurier la plus haute autorité du pays, c’est normal.
    Le comble c’est qu’après de tels errements, on cède quand même à leurs caprices. Messieurs du CTRI, faites bien attention à ne pas donner le sentiment que c’est le même régime de m..de qui dirige le pays.

  4. CYR Moundounga dit :

    Bjr.Morceau au choix : » un amour qui défie les pesanteurs du temps et des circonstances politiques ». Mr Désiré(auteur de l’article)il faut plutôt je le pense voir la chose autrement.

    En se disant le PR de la transition a de la famille, une épouse, des oncles et des tantes et autres qui ont su peser dans la balance pour le conseiller de ne pas s’accommoder de la manière d’être de ce que le procureur a évoqué, je cite: « Les propos dont ils sont porteurs et que la décence nous empêche de prononcer, mais dont le caractère méprisant, injurieux et diffamant ». Le PR a su donc élever son niveau sur ce sujet. Amen.

  5. Rembourakinda dit :

    Que diantre !!! Vous me faites rigoler… La GR est le bras armé de la famille Bongo, on les recrute dans une seule province, en leur disant: si Bongo n’est plus au pouvoir, les autres vont nous le faire très dur. Oligui vient de là. La mama gueule, il ne peut que s’exécuter. Rien ne doit nous étonner, c’est du Bongo sans Bongo. La lutte doit continuer.

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