Considérée par une frange de la population gabonaise comme la «Tour de pise», la Cour constitutionnelle a profité de la célébration de ses 30 années d’existence pour se montrer au grand jour à la population. En plus d’un colloque consacré à son action, une journée portes ouvertes a permis à cette institution de se promouvoir et de se faire connaitre en tant qu’organe régulateur, garant du respect de la constitutionalité et de l’Etat de droit, du fonctionnement régulier des institutions et de l’activité des pouvoirs publics dans le pays.

Le portail de la Cour constitutionnelle a été laissé grand-ouvert et le public a pu pénétrer dans ce lieu mythique le temps d’une journée Portes ouvertes. © D.R.

 

Accusée à tort ou à raison de faire le jeu du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), la Cour constitutionnelle que dirige Marie Madeleine Mborantsuo depuis sa création, a saisi l’opportunité de la célébration de ses 30 ans d’existence pour présenter au public ses différentes facettes. A travers une journée portes ouvertes, le 25 février, l’institution a été transformée, le temps d’une célébration, en «la maison du peuple».

A la suite de la Rentrée solennelle à laquelle a assisté le président Ali Bongo Ondimba, suivie d’un colloque axé sur «la contribution de la Cour constitutionnelle à l’État de droit démocratique», les festivités des 30 ans de la Haute juridiction se sont poursuivies avec une journée Portes ouvertes.

Le public a donc pu pénétrer dans ce lieu mythique où les principaux occupants ont présenté ses fondements, ses missions et son rôle. «C’est une juridiction dont la mission, en résumé, est celle de garantir les droit fondamentaux à travers un certain nombre de compétences qui lui sont dévolues parmi lesquelles, le contrôle de la constitutionnalité des droits», a fait savoir la présidente Marie Madeleine Mborantsuo.

Lors de ce rendez-vous avec le public, il a été indiqué  que dans le système judiciaire gabonais, la Cour constitutionnelle est hiérarchiquement la plus haute juridiction. Cette suprématie découle des dispositions de l’article 92 de la Constitution, selon lesquelles ses décisions «s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à toutes les personnes physiques et morales».

D’ailleurs, les juges ont démontré aux participants que la Cour a joué son rôle dans la stabilisation des institutions, de l’Etat de droit, de la démocratie et du respect de la Constitution. Sur la question des élections, les responsabilités de la Cour constitutionnelle ont été clairement situées. La juridiction «entend seulement garantir la sincérité du vote». Elle n’intervient pas dans l’organisation du scrutin ni dans le rendu des résultats.

En clair, l’objectif de cette démarche visait à débarrasser l’institution des oripeaux ayant fait d’elle «la Tour de pise». Édifiés sur les différents mécanismes de consolidation de l’Etat de droit démocratique et le fonctionnement de cette structure, les visiteurs ont eu droit à une visite guidée de la Haute juridiction. Histoire de leur faire comprendre que la plupart des «idées véhiculées sur cette institutions sont fausses, voire préconçues». Il était aussi question d’attirer, une fois de plus, l’attention de la société gabonaise (pouvoirs publics, partis politiques, société civile) sur la nécessité de la consolidation de l’Etat de droit démocratique, d’autant plus que la Cour Constitutionnelle tente depuis ses fondements de garantir «les droits fondamentaux de la personne humaine et des libertés publiques».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Mezzah dit :

    Le Gabon est le seul pays au monde où le président, pardon la présidente, de la Cour Constitutionnelle est en poste depuis 30 ans.
    Cherchez l’erreur.

    LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS.

  2. Gayo dit :

    Dans un pays ou on manque écoles et hôpitaux, quel est l’intérêt d’avoir un palais aussi imposant pour une institution qui ne devrait pas employer grand monde, qui ne produit rien. J’espère qu’un jour que ce bâtiment sera consacré à la science, l’éducation ou la recherche et l’innovation technologique dans un pays qui devrait consacrer la plus grande partie de son énergie et de ses moyens au developpement.

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