Le comité national de soutien de Privat Ngomo a une nouvelle fois dénoncé, le 1er février à Libreville, le caractère «inique et arbitraire» de l’emprisonnement du panafricaniste, en détention depuis six mois. Réaffirmant que Privat Ngomo n’est pas un «criminel», il a exigé sa libération.

Des membres du Comité national de soutien de Privat Ngomo avec Honorine Angue Mintsa (centre) durant leur conférence de presse, le 1er février 2020 à Libreville. © Gabonreview

 

Six mois déjà que Privat Ngomo croupit à la prison centrale de Libreville. Écœuré par cette situation, le comité national de soutien du «prisonnier politique» a une nouvelle fois donné de la voix, le 1er février à Libreville, pour dénoncer le caractère «inique et arbitraire» de l’emprisonnement du panafricaniste.

«Nous réaffirmons que Privat Ngomo n’est pas un criminel. C’est un cadre compétent, dévoué à son pays, dévoué à l’Afrique, qui se retrouve en prison du fait de ses opinions et prises de position politiques, et c’est une vraie honte pour le Gabon et le corps de sa magistrature», a déclaré un membre du comité national de soutien de Privat Ngomo. «Nous réaffirmons qu’à ce jour, aucun argument fondé en droit ne justifie l’emprisonnement et tous les dénis de droit dont est victime Privat Ngomo», a insisté Honorine Angue Mintsa.

Privat Ngomo est placé sous mandat de dépôt pour avoir dénoncé les manœuvres impérialistes de la France au Gabon, lors d’un sit-in de 10 minutes baptisé «opération Lumumba», le 12 juillet 2019 devant l’ambassade de France à Libreville. Le comité national de soutien est d’autant plus outré que la question des détentions préventives au-delà des délais légaux était à l’ordre du jour de la reprise du dialogue politique entre le Gabon et l’Union européenne, en novembre et décembre 2019 à Libreville, sur les droits de l’Homme, les libertés fondamentales, la gouvernance démocratique et la transparence des élections.

À l’issue de ces assises et contre toute attente, la juge Danielle Antsouo Aboudou avait décidé de proroger de six mois supplémentaires, la détention de Privat Ngomo, alors que l’instruction du dossier était achevée. «Nous nous étonnons d’un tel acharnement sur un honnête citoyen qui n’a commis aucun crime, et dont le seul tort est d’avoir exercé son droit constitutionnel à la liberté d’expression», a regretté Honorine Angue Mintsa.

De même, le comité national de soutien de Privat Ngomo s’est dit consterné par le fait que la commission technique qui devait procéder à un examen approfondi des dossiers des détentions irrégulières «ne soit toujours pas officiellement mise en place par le gouvernement gabonais, près deux mois après fin du dialogue politique avec l’Union européenne». 

Réclamant toujours la libération de Privat Ngomo, les membres son comité de soutien ont pris à témoin la communauté nationale et internationale sur ce cas flagrant de détention arbitraire, en dépit des engagements pris par le Gabon concernant la question des «détentions irrégulières, et notamment des détentions préventives au-delà des délais légaux».

 
GR
 

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