Titulaires d’un Bac, d’un BTS, d’une Licence et même d’un Master, ils se sont résignés à postuler au projet «Un taxi, un emploi, un avenir» de l’Office national de l’emploi (ONE). Lequel leur offre la possibilité d’avoir un emploi rémunéré à environ 360 000 francs CFA par mois dans un pays où le chômage semble devenir endémique.

Des candidats au test psychométrique. © D.R.

 

L’Office national de l’emploi (ONE) a rendu public en fin de semaine dernière, la liste des candidats retenus pour participer au test psychométrique élaboré dans le cadre du projet « Un taxi, un emploi, un avenir ». Sur la liste, 39 candidats titulaires d’un Bac, d’un DTS, d’un BTS, d’une Licence et même d’un Master dans différents domaines, résignés à se tourner vers le métier de chauffeur de taxi, faute d’emplois.

Un phénomène qui touche de plus en plus des diplômés gabonais qui, pas forcément émerveillés par ce que l’on qualifie de « petits métiers », s’y lancent pour se prendre en charge et pourquoi pas, devenir auto-entrepreneurs.

«Je nourris le désir d’être auto-entrepreneur et le métier de taxi m’a paru être le bon moyen d’y parvenir» a déclaré l’un des candidats, estimant que le chômage invite les diplômés à penser reconversion. Il s’agit de mettre fin à la peur du déclassement social et même du désenchantement qui gagne de plus en plus les diplômés au Gabon où le chômage semble devenir endémique.

Le projet ouvert aux détenteurs d’au moins un bac. © D.R.

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le pays possède l’un des taux de chômage chez les jeunes les plus élevés d’Afrique subsaharienne, soit 36 %. «Aujourd’hui même si les diplômes sont importants, ils ne sont pas un gage pour garantir un métier dans la société». Ce commentaire est d’un autre candidat qui assure que ses amis titulaires de Master, se sont résolus à vendre de la friperie au marché et dans la rue.

Selon le chef de division Emploi jeunes, le projet « Un taxi, un emploi, un avenir », les candidats retenus pourront toucher environ 360 000 francs CFA par mois. «Une partie de la recette journalière reviendra à l’ONE puisque l’ONE est propriétaire des taxis. Elle servira à l’entretien du véhicule et le surplus de la recette reviendra au conducteur de taxi lui-même», a expliqué Nadia Assoumou. «Ce surplus, nous l’avons estimé hypothèse basse, à environ 10 000 francs CFA par jour. Les chauffeurs de taxi travailleront 26 jours dans le mois. Donc mensuellement, un chauffeur de taxi recevra 260 000 francs CFA». A cela «s’ajoutera la rémunération mensuelle que nous avons prévu qui est de 100 000 francs».

Si le projet s’adresse aux demandeurs d’emploi titulaires d’au moins un Bac et détenteurs d’un permis de conduire catégorie B,C ou D datant d’au moins 3 ans, elle estime «qu’il s’agit d’une très bonne opportunité pour les jeunes». Ils auront la possibilité de devenir propriétaire d’un taxi au bout de 48 mois.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. NGOMAH dit :

    Flexibilité réaliste,par rapport aux opportunités d’insertion durables et fructueuses de notre économie. Les niveaux BTS ou master sont des bases sérieuses pour des des insertions pratiques adaptées à la dynamique des besoins de al la société.

    • Gayo dit :

      Si on avait eu dans ce pays assez d’équipes avec autant de volonté et de désintéressement que M. Ivala actuel directeur de l’ONE et ses collaborateurs, le Gabon et les gabonais de souffrirait pas autant. La racine du sous-développement et des inégalités au Gabon, c’est une gouvernance égoïste et le manque de vision.

  2. Biswe dit :

    Est-ce vraiment les missions de l’ONE ? Ne devrait-on pas plutot procéder a une restructuration de la Sogatra et lui permettre la mise en oeuvre d’un tel programme. Quel forme revêt ce dospositif de l’ONE ? Cette agence a-t-elle une vication commerciale ? Cela ne me paraît pas tres cohérent, non ?

  3. Marphile nguema dit :

    Il est bien d’avoir le bac pour un taxi mais que faites vous des chauffeurs sans bac .cest toujours l’inegalite

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