Moins d’un mois après sa sortie de prison, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, Roland Désiré Aba’a Minko état face aux journalistes, le 18 juillet.  Il est revenu sur son «canular politique» dont le but était, selon lui, de «protéger la terre de nos ancêtres et de préserver la dignité des personnes qui y vivent», mais aussi «une étape dans le processus de transformation des consciences et des comportements».

Roland Désiré Aba’a Minko face aux journalistes, le 18 juillet 2022, à Libreville. © Gabonreview

 

Bon pied bon œil, l’ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2016, Roland Désiré Aba’a Minko, qui s’était rallié au dernier moment à Jean Ping a animé une conférence de presse le 18 juillet à Libreville. Trois semaines après sa libération, le 27 juin dernier, il a expliqué les raisons de son acte relatif aux fausses bombes déposées en juin 2017 dans plusieurs édifices publics. Une affaire ayant défrayé la chronique et conduit à la prison centrale de Libreville.

Dénonçant le système politique actuel au Gabon, celui dont le principal combat est d’«arracher le Gabon du joug de la France», et lui permettre de parvenir à «une véritable indépendance» fait savoir que son acte relève d’un «un canular politique».

Rappelant qu’en 2011 il a fait une grève de la faim pour exiger le partage des revenus des exploitations minières et le démantèlement des bases militaires françaises au Gabon ; qu’en 2014 il a saisi la justice, se constituant partie civile contre les sociétés de l’industrie extractive opérant dans le pays pour des crimes économiques ; et qu’en 2016, il a présenté aux Gabonais le projet de révision des accords de coopération entre le Gabon et la France, Aba’a Minko souligne que «les événements du 16 juin 2017 avaient pour but la même démarche, celle de protéger la terre de nos ancêtres et de préserver la dignité des personnes qui y vivent».

«Car, a-t-il dit, entre 2016-2017 le climat politique avait atteint son niveau critique, à cause de l’arrogance, l’orgueil, et le mépris envers le citoyen et les leaders politiques dits de l’opposition. Mépris qu’affichaient ceux-là qui gèrent l’autorité et la violence légale. Ce climat faisait naitre dans l’esprit des humiliés et des sans voix un sentiment de vengeance face à l’humiliation politique».

Alors, en tant qu’expert et stratège, «il fallait mettre en scène un stratagème pour tirer la sonnette d’alarme, un avertissement aux faiseurs de roi de nos Etats, que la capacité des acteurs dans le jeu politique actuel n’est plus la même que celle des années 60-70». Pour lui, ces événements l’ayant condamné à la réclusion criminelle sont «une étape dans le processus de transformation des consciences et des comportements que développent nos compatriotes face à l’agressivité du modèle politique pratiqué dans ce pays».

Pour le natif de Bitam «ces événements constituent une démonstration de la capacité d’organisation et d’action, une interpellation et un avertissement aux concepteurs des systèmes politiques dans nos Etats».

Si au terme de son action, le 16 juin 2016, il s’est réfugié à l’ambassade de l’Union européenne (UE), Roland Aba’a Minko fait savoir qu’il espérait les arrivées du président Ali Bongo Ondimba, de Jean Ping et de l’ambassadeur de France pour «en finir avec cette crise qui meurtri les Gabonais». Mal lui en a pris. Il a été, selon lui, «trahi» par l’ambassadeur de l’UE, en poste au moment des faits. «Je suis surpris que dans ses va-et-vient dans son bureau, raconte-il, il m’apporte un verre d’eau me demandant si j’avais soif. Et 15 à 20 minutes après, un commando est entré dans le bureau de l’ambassadeur de l’Union européenne et s’est emparé de moi».

Condamné en 2020 à 10 ans de prison, dont 5 avec sursis et une amende de 5 millions de francs CFA, il a recouvré la liberté le 27 juin 2022.

 
GR
 

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