La « Maison rose » de Mouila dispose désormais d’un lieu de culte dédié aux musulmans. Le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), y a érigé une mosquée pour le repentir des musulmans incarcérés et pourquoi pas, convertir à l’islam d’autres détenus.

Façade avant de la mosquée de la prison centrale de Mouila. © Gabonreview (Capture d’écran)

 

La religion occupe une place importante en prison, dit-on. Et au Gabon où des orateurs chrétiens interviennent dans le milieu carcéral pour des prêches, il arrive d’ailleurs de croiser d’anciens détenus convertis lors de leur détention. Mais à côté de ces prédicateurs chrétiens qui se succèdent dans les établissements pénitentiaires, les musulmans pourraient bien tracer leur sillon. Récemment à Mouila dans la province de la Ngounié, une mosquée située dans l’enceinte de la prison centrale a été inaugurée. «Cette nouvelle mosquée doit constituer un point de rencontre essentiel dans la vie des jeunes incarcérés loin de leurs familles», a déclaré l’imam Issa Mouguengui, le délégué provincial du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG).

Là-bas, semble-t-il, sont écroués des fidèles musulmans. L’idée avec ce lieu de culte, c’est de leur permettre de reconsidérer leur relation avec Allah, mais aussi de mieux structurer leur vie désormais. «Bien que nos frères aient commis des actes répréhensibles, en Islam on dit tous les fils d’Adam commettent des erreurs et les meilleurs d’entre eux sont ceux qui se repentent», a commenté le représentant du CSAIG. «Nous avons érigé cette mosquée pour permettre à nos frères de faire leur repentir», a-t-il expliqué. Certains y voient à juste titre, un soutien pour les détenus musulmans. «On est content pour nos frères musulmans qui ont en leur possession une mosquée. Ils vont renforcer davantage leur foi en islam», a exprimé un musulman.

Vue de la prison centrale de Mouila encore appelée « Maison rose ». © Gabonreview

L’espoir d’une rédemption ?

D’autres, au-delà de considérer ce lieu de culte comme un nouveau moyen de sortir de cellule quand règne le manque d’activités, parlent d’une démarche pouvant aboutir à la conversion d’autres détenus. L’espoir d’une rédemption ? Le directeur de la prison centrale de Mouila a en tout cas, remercié le CSAIG pour son accompagnement «dans le processus de restauration des âmes». L’érection de cette mosquée au sein de la « Maison rose », a dit le commandant André Moussadjy au représentant du CSAIG, «est une empreinte indélébile de votre engagement, nous vous remercions».

Si ce lieu de culte a été baptisé « Mosquée Imam Mombakala Abdoul Fatah », selon Nour Tv, l’un des pionniers des imams gabonais, dans le pays, rappelle-t-on, les personnes détenues jouissent de leur liberté de religion. Elles peuvent donc exercer en prison le culte de leur choix, selon les conditions adaptées aux établissements pénitentiaires dans lesquelles elles sont incarcérées. Ce, dans les limites imposées par la sécurité et le bon ordre desdits établissements.

 
GR
 

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