En séjour au Gabon pour échanger avec les responsables des institutions chargées de la question de la protection des peuples autochtones, Hermine Boucavel et son association «Kiele les enfants» ont organisé une caravane sensibilisation et de plaidoyer en faveur de la promotion et protection des droits des Pygmées du Gabon. Se définissant comme le porte-voix de ces peuples marginalisés, la présidente de l’association «garder les enfants» a partagé le quotidien de ces derniers, fait des dons et distribué du petit matériel agricole.

Hermine Boucavel et la jeunesse des peuples autochtones dans la Ngounié. © D.R.

 

Engagée depuis plus de dix ans pour la reconnaissance et la protection des droits des peuples autochtones d’Afrique centrale, à travers son association de droit français, «Kiele les enfants» en langue Obamba : (garder les enfants), Hermine Boucavel se fait le porte-voix de ces hommes et femmes victimes de marginalisation. Durant ses différentes rencontres avec les peuples autochtones dans la province de la Ngounié, la présidente de l’association Kiele les enfants et ses hôtes Pygmées, ont discuté et échangé sur une nouvelle manière d’aborder la question de l’intégration nationale sans perte d’identité, de langue ou de territoire, car le mouvement autochtone en Afrique est une revendication à la fois culturelle et territoriale.

«Ce fut une belle rencontre d’être humain, une belle rencontre de partage, d’échange, de discussion, sur certains thèmes qui interpellent ces communautés autour de leur enfance, leur développement. Les grandes problématiques qui ont été débattues tournent autour de la marginalisation dont ils sont victimes, de l’absence d’infrastructures sociales et l’exploitation abusive de leurs forêts», a souligné Hermine Boucavel.

En effet, pendant son quotidien aux côtés de ces peuples, avec pour objectif de mettre en lumière leur richesse, leurs particularités culturelles et de permettre à tous de découvrir leurs originalités, la présidente de Kiele les enfants et quelques membres de son équipe ont relevé plusieurs violations des droits de ces êtres humains à part entière, souvent traiter en sous-hommes parmi lesquels : le droit à l’égalité, les droits civils et politiques, le droit à la justice, l’auto-gouvernance, le droit à une identité culturelle et le droit à la différence, le droit aux terres et aux ressources naturelles, les droits économiques et sociaux. Pourtant, premiers habitants de la terre, ces « peuples autochtones » sont toujours obligés de prouver leur existence face aux « Bantu », qui, en raison de leur sentiment de supériorité, les ignorent complètement.

© D.R.

Ainsi, au terme de la première édition de son projet « À la rencontre des peuples autochtones du Gabon », un voyage humanitaire, qui s’est déroulé du 7 au 21 décembre 2023, dans la province de la Ngounié, la fille du président du conseil économique et social de 1964 à 1980, interpelle les autorités de la République sur la nécessité d’accompagner ces peuples dans des actions de développement durable, pour la sauvegarde de leur culture et leur perpétuation.

«La préservation de ces peuples autochtones qui ont un savoir-faire, celle de leurs traditions qu’il faut absolument conserver, est notre défi. Comment faire pour qu’ils ne disparaissent pas, mais qu’ils gardent leur tradition, leur culture, leur savoir-faire tout en participant au développement de leurs localités respectives, et qu’ils gardent leurs spécificités, leurs identités ? Si ces peuples, qui sont les gardiens de la connaissance de la forêt disparaissent, nous serons impactés fortement», a déclaré Hermine Boucavel, interpellant sur l’exigence de se pencher sur la question des peuples autochtones dans le monde entier.

En 2011, Hermine Boucavel a donné naissance à l’association Kiele les Enfants, une institution dévouée à la solidarité sociale, éducative, et à la sensibilisation environnementale, œuvrant pour la préservation du riche patrimoine des peuples autochtones dans le bassin du Congo. Forte de ses actions en faveur des communautés autochtones, l’association a décidé, cette année, d’étendre son influence au Gabon.

 

 
GR
 

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