Fait étonnant : de nombreux extraits de la partie autobiographique du discours, le 24 janvier à l’Assemblée, du Premier ministre sont actuellement relayés sur les réseaux sociaux par un bon nombre de jeunes gens. L’effet viral de ces citations n’est pas sans rappeler le discours du fondateur d’Apple, Steve Jobs, à l’université de Stanford (Californie) en 2005. Contenant de belles leçons de vie, le nouveau Premier ministre en prend un visage plus humain, trop humain. Appel à la relecture de cette partie de la déclaration de politique générale où Omar Bongo, Mba Abessole et Pierre Monsard Siégu (intellectuel gabonais, maître à penser du «grand-frérisme» mort en novembre 2005) reçoivent des hommages aussi inattendus qu’émouvants.

© GabonReview

 

Hors du giron politique, le discours portant déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre a débouché sur un fait inédit : un bon nombre de citations, tirées de la partie du speech où l’orateur revient sur son parcours personnel et sur les leçons apprises de la vie, sont relayées sur les réseaux sociaux par bien de jeunes gens. On n’en voudra pour exemple ou preuve que la page Facebook de Raïssa Laure Medza du service sports de Gabon Télévisions.

Si personne ne s’interroge sur la pertinence de cette rubrique ou de cet aspect très personnel des choses dans une déclaration de politique générale, il n’en reste pas moins que les leçons de vie, maximes, reconnaissance, regrets et gratitude contenus dans cette partie du discours ont donné d’Alain-Claude Bilie-By-Nze une autre image. Celle d’un enfant ordinaire du Gabon, formé par des expériences et rencontres inspirantes aussi bien pluri-ethniques, multiculturels que multi-idéologiques, arrivé au sommet par la niaque et en se pistonnant, littéralement, lui-même. L’hommage au regretté et oublié Pierre Monsard Siégu mais aussi au Père Paul Mba Abessole dont il aurait été un renégat selon la légende, ont résolument été des moments émouvants du discours à l’Assemblée nationale, le 24 janvier 2023.

La circulation, sur les réseaux sociaux jeunes, des citations du discours Bilie-By-Nze font quelque peu penser au célèbre discours de Steve Jobs, le fondateur d’Apple, devant les étudiants de l’université de Stanford, en Californie : un texte autobiographique si inspirant qu’il continue depuis 2005, notamment dans le domaine du développement personnel, à être partagé et commenté. Le passage ici en question du discours du Premier ministre gabonais n’aura sans doute pas le destin de celui de Steve Jobs à Stanford, mais il est de la même trempe, mérite d’être relu et partagé, car contenant de grandes leçons apprises au cours de sa vie et l’ayant mené sinon au sommet, du moins au succès. Un exemple pour les jeunes partant de rien ou de milieux supposément défavorisés.

Alain-Claude Bilie-By-Nze conté par lui-même

« Je me définis comme un fils du Gabon, parce que ma naissance et ma vie ressemblent à celles de la majorité de nos compatriotes.

Né dans une famille gabonaise normale, d’un père fonctionnaire des PTT, NZE AYONG MINKO Roger, aujourd’hui disparu et de N’NOH SALLA Hélène, disparue elle aussi, j’ai fait mes études primaires dans les écoles de brousse et c’est par le biais du concours d’entrée en sixième que j’intègre l’Ecole Secondaire des Cadets de la Police (ESCAP), où je suivrai un enseignement général et un enseignement militaire jusqu’en classe de Terminale.

De cette vie d’enfance, j’ai appris le sens du partage et de l’amitié, car nous ne possédions rien en propre et ce qui appartenait à l’un appartenait aux autres : le partage.

De cette période, j’ai également appris le patriotisme, l’amour de son pays, le culte de ses symboles, le respect de ses valeurs au premier rang desquelles le travail et la justice. Le travail ! Mes parents, mes encadreurs, mes enseignants m’ont appris que seul le travail libère.

J’ai également appris le courage, le courage d’assumer ses idées et ses opinions, mais aussi le courage de tendre la main au plus petit ou au plus faible, le courage de n’avoir peur de rien, mais de respecter chacun.

Mes années de fac m’ont appris l’engagement militant. J’ai donc appris à défendre des causes justes sans contrepartie.

Mon engagement politique est connu de tous, nul besoin d’y revenir.

Ce que je sais, c’est que rien ne m’a été offert. C’est le lieu pour moi de remercier le Père MBA ABESSOLE auprès de qui j’ai acquis la rigueur au travail et avec qui j’ai découvert le Gabon profond.

Je voudrais également rendre hommage à Omar BONGO ONDIMBA, qui, au sortir de la Présidentielle de 2005, m’a appelé au Gouvernement pour la première fois en qualité de Ministre Délégué. Auprès du Président Omar BONGO ONDIMBA, j’ai appris l’écoute et la fidélité.

Dans un registre différent, je me dois de saluer la mémoire de Pierre MONSARD SIEGU qui, au Département des Lettres Modernes, a été pour moi un modèle de rigueur intellectuelle.

Et pour être complet, mon engagement chrétien m’a enseigné la crainte de Dieu, l’amour du prochain, mais par-dessus tout une foi inébranlable dans les valeurs d’Egalité, de Justice, de Travail et de Partage.

A la jeunesse qui me regarde, je rappelle que les difficultés de la vie quotidienne, je les ai connues. Tout comme j’ai connu l’angoisse de ne pouvoir faire face à ses obligations. Je sais ce que cela représente.

Souvent il m’est arrivé de me tromper, mais chaque erreur m’a enseigné. Il m’est également arrivé de commettre des fautes que j’ai payées parfois au prix fort. Mais jamais je ne me suis découragé. N’abandonnez jamais !

Allez à la poursuite de vos rêves, sans craindre de vous tromper. Et si vous tombez, faites tout pour vous relever. La vie n’est pas facile et le succès est toujours au bout de l’effort.

Sachez que dans la vie il y a ce que nous aurions voulu être et ce que nous sommes. Il y a ce que nous aurions voulu avoir et ce que nous avons. Le bonheur, le vrai bonheur se construit avec ce que nous avons et non pas avec ce que nous aurions voulu avoir. »

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Mezzah dit :

    Moi qui ai été chez les missionnaires, je me reconnais dans ce qui est dit ici. Beaucoup aussi parce que l’éducation de l’époque dont il est question avait pour mission de former l’Homme afin qu’il agisse dans l’intérêt de la communauté et de la Nation. Souvenez-vous du GABON D’ABORD.
    Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous le Ntem, l’Ogooué, la Mpassa, La Lékoni, L’Ivindo, la Sébé, La Lassio et bien d’autres fleuves et rivières encore. On a importé l’impunité, la corruption, l’homosexualité, les détournements massifs, le paraitre….
    Qu’on le veuille ou pas, Monsieur le PM a réussi l’exploit de rappeler à chacun d’entre nous, avec une certaine habilité, d’où nous venons, quelles sont les valeurs qui nous ont été apprises et qu’il n’y a pas de fatalité.
    J’ai envie de vous accorder ma confiance mais la tâche est tellement immense que je ne veux pas prendre le risque. Vous le savez, vos premiers ennemis sont les membres de votre famille politique, donc votre entourage immédiat. Je vois déjà beaucoup d’entre eux en train de vous regarder bizarrement. Oui je le dis parce qu’avant vous, quelqu’un a dit aux Gabonais que la récréation était terminée, que tous les voleurs allaient s’inquiéter, que tout le monde devait justifier de l’origine de ses biens. On connait le résultat aujourd’hui, le Ministre de la lutte contre la corruption s’est tue. Que s’est-il passé ????
    Commencez et nous verrons.

  2. CYR Moundounga dit :

    Bjr. A défaut de s’agenouiller à Ste Marie comme certains pour demander pardon(suivez mon regard) le nouveau pm qui l’aurais cru ouvre son cœur en dévoilant ici à défaut de ses qualités ou défauts mais plutôt ses forces et faiblesses. Qui n’en a pas soit dit en passant. chacun appréciera. Amen.

  3. Akoma Mba dit :

    Quoi qu’il dise et étant du PDG, rien de bon. 62 ans d’indépendance aucune autoroute, des retraités meurent de misère et le Gabon corrompu et endetté pour ra rien. Dégagez et organisez des élections démocratiques et non celles d’une république bananière où une famille fait sa loi depuis 1967. Sommes-nous un Royaume?
    Chasser le naturel, il revient au galop. Naïfs, va!

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