Paru le lundi 29 août dans le n°376 de l’hebdomadaire ‘’L’Aube’’, le texte de Willy Ontsia* a touché au vif la rédaction de GabonReview au point d’opter pour son relais in extenso ici. Sur-titré «Plaidoyer pour des conditions carcérales plus humaines et une justice équitable et impartiale pour tous», la note de l’ancien banquier invoque la sagesse biblique, l’éducation religieuse, les valeurs humaines, la Constitution du Gabon et la Charte des droits de l’homme, entre autres, pour déboucher sur un appel au respect de la dignité humaine de toutes personnes incarcérées au Gabon. «Humain, trop humain», aurait dit le philosophe Allemand Friedrich Nietzsche.

[Avec l’aimable autorisation des éditions Olumambe]

«Humain, trop humain», Willy Ontsia plaide pour une justice plus souveraine, une amélioration des conditions de vie de la population carcérale et l’arrêt des arrestations ciblées. © Gabonreview

 

« J’AI RENDU VISITE A BRICE LACCRUCHE ALLIANGHA ET TONY ONDO MBA »

La sagesse biblique nous enseigne qu’il ne faut jamais se réjouir du malheur des autres et qu’il faut savoir pardonner en évitant tout jugement hâtif.

En tant que chrétien, j’ai fait appel à mon humanité en allant solliciter, auprès de la cour d’appel judiciaire de Libreville, le droit de rendre visite à plusieurs détenus y compris mes anciens collègues du secteur privé notamment à Sieurs Brice Laccruche Alliangha et Tony Ondo Mba  emprisonnés pour des faits présumés d’une extrême gravité à savoir le détournement de fonds publics.

Pour rappel, l’année dernière, j’avais initié une démarche similaire pour partager  l’évangile et apporter mon soutien moral à mon ami d’enfance, le prisonnier politique Bertrand Zibi Abeghé avec qui j’ai grandi au quartier derrière le carrefour Hassan.

En tout temps, sans préjuger des suites judiciaires et sans cautionner les actes commis par les intéressés, ma démarche a toujours été motivée par la volonté d’apporter une once d’humanité à ces personnes incarcérées en lien avec l’éducation chrétienne que j’ai reçu.

A ce propos, je tiens tout d’abord à remercier la haute institution judiciaire qui, sans aucune entrave, m’a accordée les permis de visite me permettant de communiquer avec Brice Laccruche Alliangha et Tony Ondo Mba. Parallèlement,  je témoigne également de l’accueil courtois manifesté par les agents de la sécurité pénitentiaire vis-à-vis des visiteurs.

Compte tenu de ma culture, je m’impose systématiquement un droit de réserve, ce qui explique que je garderais le secret de mes échanges avec les personnes susmentionnées dont c’était la première visite accordée depuis plus de trois mois.

Cependant, à titre humanitaire, je voudrais témoigner de l’état d’amaigrissement inquiétant et de l’extrême fatigue de Sieur Brice Laccruche Alliangha qui pourraient laisser penser à tort ou à raison que lui et ses compagnons d’infortunes (Justin Ndoundangoye, Ike Ngounie, Christian Patrichi Tanasa) auraient pu subir des conditions d’incarcération mortifère.

Aussi, à toutes fins utiles,  je tenais à faire cette note pour rappeler que la Constitution de notre pays, le code pénal et la Charte internationale des droits de l’homme ratifiée par la République gabonaise :

  • garantissent à tout prisonnier le respect de l’intégrité de la personne, y compris le droit d’être détenu dans des conditions descente à l’abri des atteintes liés à des privations arbitraires ;
  • interdisent la torture et autres châtiments ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;
  • autorisent le droit à un procès public, équitable et impartial hors de toute ingérence politique et des considérations ethniques.

Aussi, je voudrais lancer un appel au respect de la dignité humaine de toutes personnes incarcérées dans notre pays et je prie que l’Etat gabonais fasse preuve d’humanité envers tous les prisonniers sans exception car nous sommes un peuple civilisé et respectueux de la condition humaine.

In fine, je dirais que ce plaidoyer est un cri du cœur pour une justice plus souveraine, pour une amélioration des conditions de vie de la population carcérale, pour l’arrêt des arrestations ciblées dénoncées par l’opposition politique ( à l’exemple du syndicaliste Jean Rémi YAMA) et pour plus d’humanité dans le traitement de toutes les personnes mis aux arrêts.

* Willy ONTSIA

Membre de la communauté Chrétienne du Gabon.

Analyse financier et ex-banquier d’affaires.

 

 

.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Prince dit :

    Cher frère ta démarche est noble et louable humaniste, mais malheureusement en face ce ne sont plus des humains ils ont perdu tout humanisme trop aveugles par les friandises que procurent leur statut Ali bongo et son entourage ont perdu tout sentiment d’amour de pardon de justice, la haine l’égoïste la revanche est désormais le sentiment qui les habitent hantés par l’idee de perdre le pouvoir et les privilèges ils emprisonnement ou tuent toute personne qui se met au travers de leur chemin, le clan Valentin Bongo ne fera rien dans le sens que tu abordes ils sont dépossédé du sentiment d’amour la justice est rendue selon leur volonté, mais où est Dieu dans tout ça ? Malgré ses avertissements caractérisés par une fatigue sévère, sieur ali bon et son clan persistent dans leur macabre aventure au mépris de tout humanisme et sans la crainte de Dieu .

  2. FINE BOUCHE dit :

    Il est écrit noir sur blanc tellement de chose dans cette constitution, toutes ces saintes écritures nous ont été imposées. Le respect de l’intégrité de la personne, équitable et impartial sont un vocabulaire méconnu des autorités politiques instruites ou non. Je me demande si en langue vernaculaire nous pourrions traduire toute cette philosophie et pensée à la française émanant du cercle des « lumières » et s’est ainsi qu’il n’y a pas de cohésion entre ce que nous sommes (primitifs et/ou primaires) et ce qui nous a été dicté.

  3. aze dit :

    Aucun homme ne devrait être emprisonné en dehors de crimes de sans ou d’atteinte à l’intégrité physique.

Poster un commentaire