Alors que les fêtes de fin d’année approchent, Ika Rosira nous invite à réfléchir au véritable sens de Noël, au-delà des lumières et de l’aspect commercial. Regardons les enfants, leur innocence, leurs rêves et leurs besoins. Offrons-leur amour et encouragement, qu’ils soient sages ou non. Partageons nos grâces avec ceux qui sont dans le besoin. Célébrons Noël dans un esprit d’harmonie et de générosité.

© GabonReview

 

On aperçoit de loin les lumières de Noël qui rivalisent avec leurs voisines d’à côté. Certains se plaignent du caractère commercial que revêt cette célébration mais ne font absolument rien pour rendre ces moments plus authentiques.

On récompense les enfants sages, exemplaires, ceux qui ont fournis des efforts particuliers et ceux qui font preuve de délicatesse et de sagesse en priorité. On prive certains d’attentions particulières parce que, d’un regard, on voit se dessiner une carrière de délinquant sur son front.

Beaucoup ignorent même que c’est Coca-Cola qui, au-delà de la tradition, s’est approprié de l’histoire de St-Nicolas, qui fabriquait à la main des cadeaux pour tous les enfants de son village, pour créer de toutes pièces le père Noël à son effigie.

Petite brève d’histoire, la réalité c’est qu’on a tous institué un mensonge pieux à nos enfants en leur disant que le type en traîneau dans le ciel est responsable des cadeaux qu’ils reçoivent.

On leur fait même prier le père Noël la veille en s’endormant. Nos petits anges espèrent que leurs vœux seront exaucés au petit matin parce qu’ils ont foi en ce miracle et perpétuent cette tradition en élevant leurs propres enfants.

L’histoire bien que dénaturée complètement enseigne aux enfants, adultes en devenir, comment la récompense peut être une source de motivation. Elle enseigne la générosité, elle enseigne la célébration de la grâce, elle enseigne aussi le fait qu’un mensonge pieux peut être légitimer par nos bonnes actions.

Plus tard, ils ne nous reprochent pas de leur avoir menti parce qu’ils réalisent qu’on a attribué à un véritable fantôme, nos propres cadeaux, notre propre générosité, nos propres vœux de bonheur ineffable.

Les enfants représentent l’avenir du monde. Les enfants sages ou futurs délinquants sont bénis naturellement par le simple fait qu’ils sont dans l’âge de l’innocence, dans l’âge des bêtises, des erreurs, des manquements, de l’absence même de sagesse.

Oui, on peut faire le choix de priver un enfant de cadeaux pour de multiples raisons. On peut être confrontés à la perte d’un être cher, on peut être atteint d’une maladie grave, on peut même être dans des difficultés financières impossibles à expliquer.

Mais les enfants sont toute l’innocence du monde. Ils ne comprennent pas le deuil, ils ne comprennent pas la maladie, ils ne comprennent pas l’absence de finances. Ils savent juste qu’en priant, en étant sages, en ayant la foi, en cette période de l’année, ils auront la grâce de recevoir une récompense ou un encouragement, c’est au bon vouloir des gens qui habitent dans le ciel.

Nous sommes responsables des enfants que nous avons choisi de mettre au monde mais aussi de ceux dont les parents démissionnent de leurs rôles de parents. Chaque année en cette période, notre cœur mou est sollicité de partout.

Pour partager un peu de la grâce qui nous est accordée d’être encore en vie, avec ceux qui ont un pied ici et l’autre déjà semble-t-il dans l’au-delà. Et là j’ai une pensée particulière pour les enfants atteints de cancer, atteints du sida, sujets à des handicaps moteurs, mentaux ou encore abandonnés à eux-mêmes.

On vous invite à partager vos grâces avec les nécessiteux, à la diviser entre les gens dont on est redevables ou responsables et ceux qui ont toute la misère du monde à changer ou à améliorer leurs conditions de vie.

Pour demeurer dans la grâce, il faut transmettre la grâce qui nous a été accordée. Chrétiens ou pas, on est d’accord là-dessus. Certains ont décidé de bénir un maximum d’enfants en leur offrant une source de motivation supplémentaire à Noël. Tandis que d’autres investissent des sommes ridiculement grossières pour faire briller leurs palais de mille feux, histoire de démontrer au reste du monde qu’ils sont toujours au sommet.

Bref ! Retenez bien ceci. C’est pas parce qu’un enfant a du mal à s’adapter au système scolaire, à relever les mêmes défis que ses congénères que c’est perdu d’avance pour lui.

La seule fatalité à laquelle nous sommes confrontés, c’est bien la mort. Tout est possible à celui qui croit en lui. Alors ne faites pas de votre enfant aux compétences caduques, le mouton noir de la fratrie.

C’est Noël, il vous reste encore quelques jours pour identifier le potentiel de votre enfant et même encore mieux d’apprivoiser la bête féroce en lui. Comme les politiciens en pleine campagne électorale, trouvez quoi lui promettre pour qu’il renouvelle son affection, pour qu’il suive à la lettre vos indications, pour qu’il vous accorde sa confiance et devienne enfin l’ambassadeur de l’harmonie de votre foyer.

Rappelez-vous surtout que tous les enfants, anges ou démons, méritent des démonstrations d’amour, de soutien et d’encouragement véritables.

Prenez la peine d’écouter votre enfant comme le ferait la mère ou le père aimant d’un enfant sourd et muet. Soyez attentifs aux besoins de tous ceux qui représentent l’avenir du monde.

Mon souhait c’est qu’il n’y ait pas de laissés-pour-compte ni cette année, ni à l’avenir… mais bon c’est encore mon côté utopiste fini qui prend le dessus.

Joyeux Noël à tous, prenez bien soin de vous et de tous ceux qui vous sont chers.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonjour,

    Je ne suis pas de ceux qui attendent le 25.12. de pied ferme comme le résultat d’un concours ou d’un examen de passage en classe supérieure. Ni de ceux qui en font une date insignifiante comme serait le jour l’an chinois pour un gabonais x ou y.

    Noël est devenu dans la « culture urbaine » un moment de festivité auquel on ne peut s’affranchir. Car, c’est avant tout un jour pour les enfants. Un sage gabonais disait que : « la jeunesse est sacrée ». Le sacrilège en ce Noël serait de les oublier. Manquer de les honorer.

    Mais Noël n’est pas une cérémonie de jeux olympiques de fin de parcours d’une épreuve qui récompensent les plus performants au détriment de ceux qui le sont moins. Je vous le concède. Tous les enfants méritent des médailles « d’amour » (sans distinction de métal) que leur décernent leur famille. Car l’amour (la présence, l’attention) ne s’achète pas dans un magasin de jouets. Il est le « cadeau » le plus précieux qu’on offre aux enfants.

    Dans votre texte trois mots reviennent souvent: la pauvreté, la maladie et le deuil (la mort). Deux phrases, notamment, ont attiré mon attention pour faire ce constat.

    La première : »La seule fatalité à laquelle nous sommes confrontés, c’est la mort ».
    La seconde : »(…) tandis que d’autres investissent des sommes ridiculement grossières pour faire briller leur palais de mille feux, histoire de montrer au reste du monde qu’ils sont toujours au sommet. »

    Au fond, vous êtes attachée à la justice sociale, au partage des richesses et au bonheur brut. Il découle que le bonheur, chez vous, ne peut se mesurer par la richesse, mais par notre capacité à être généreux. Cette générosité doit faire le plus grand bien au plus grand nombre. Surtout à tous les enfants sans distinction de profil. Vous êtes, à vous toute seule, tout un « programme alimentaire mondial ». Etre parent, c’est avant une grande responsabilité et pas seulement à Noël. Votre message est plein de bon sens. C’est justement ce que pensait Robert Debré quand il affirmait que « Nos enfants, c’est notre éternité ».

    J’ai eu beaucoup de plaisir à vous lire. En attendant votre prochain pamphlet, je dis:

    Frohe Weihnachten! Joyeux Noël!
    Auf Wiedersehen! Au revoir!

  2. Ika Rosira dit :

    Vraiment touchée par ces mots. Merci d’avoir pris le temps. Que la grâce vous accompagne et veille sur vous au point que cette année 2024 soit meilleure que toutes les précédentes 💕

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