Dans un livre percutant, un journaliste européen tire la sonnette d’alarme sur la déforestation galopante des forêts du bassin du Congo. Au-delà de leur inestimable richesse écologique, ces poumons verts jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial et la stabilité socio-économique de vastes régions africaines. Face à cette menace, le Vieux Continent se doit d’agir, plaide Adrien N’Koghe-Mba*. Car, le sort de ces forêts n’impacte pas seulement l’Afrique mais l’avenir de l’Europe elle-même.

Le sort des forêts du bassin du Congo n’impacte pas seulement l’Afrique mais l’avenir de l’Europe elle-même. © GabonReview

 

Dans son livre récent, «Le cri de la forêt», le journaliste et réalisateur européen Guy Lagache lance un appel vibrant à la communauté internationale pour la sauvegarde des forêts du bassin du Congo. Ces forêts, qui représentent non seulement une merveille écologique mais également un puits de carbone crucial, absorbent chaque année 600 millions de tonnes de CO2, jouant un rôle indispensable dans la régulation du climat global. Guy Lagache alerte : « Chaque minute, un hectare des forêts du bassin du Congo disparaît. »

Le bassin du Congo est d’une importance vitale pour la biodiversité mondiale, abritant 60% de la biodiversité africaine. Cette richesse biologique est non seulement un trésor écologique mais aussi une source d’équilibre environnemental qui influence les conditions météorologiques à des milliers de kilomètres de là. En effet, les forêts du bassin du Congo sont essentielles pour la genèse des pluies nourrissant le Sahel et la vallée d’Éthiopie, qui à son tour irrigue le Nil, vital pour les pays riverains.

La déforestation et la dégradation de ces forêts ont donc des implications directes sur la sécurité alimentaire et la paix dans de nombreuses parties de l’Afrique à l’instar du Sahel où 64% de la population dépend de l’agriculture pluviale pour sa subsistance, selon la Banque mondiale. La bonne santé de ces forêts est ainsi un enjeu stratégique, touchant non seulement l’environnement mais aussi la stabilité socio-économique des populations locales et des régions éloignées.

L’Europe, en tant que voisin immédiat de l’Afrique et acteur influent dans la politique climatique internationale, a un rôle crucial à jouer. Les Européens doivent reconnaître que la santé de la forêt du bassin du Congo affecte directement le climat mondial et, par extension, leur propre environnement. De plus, en soutenant des initiatives de conservation et de gestion durable des forêts, l’Europe peut contribuer à prévenir les conflits et les crises humanitaires qui pourraient découler de la dégradation environnementale.

En fin de compte, les forêts du bassin du Congo ne sont pas seulement le cœur et le poumon de l’Afrique, mais aussi un trait d’union vital entre l’Afrique et l’Europe. Protéger ces forêts n’est pas seulement un acte de conservation, mais un acte de solidarité internationale, de sécurité et de paix. Elles forment un lien crucial entre continents, cultures et climats. Chaque Européen est concerné, car ce qui se passe dans le bassin du Congo a des répercussions directes et tangibles sur son avenir et la stabilité internationale. C’est un appel à l’action collective pour un futur durable pour tous.

* Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.

 
GR
 

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