Le chef de l’État s’est entretenu avec la secrétaire générale du Commonwealth, le 11 mai à Londres, en vue de l’adhésion du Gabon à cette organisation intergouvernementale. «Cette volonté commune pourrait se concrétiser dès le prochain Sommet du Commonwealth à Kigali», a annoncé Ali Bongo.

Ali Bongo et Patricia Scotland, le 11 mai 2021 à Londres, discutant de l’adhésion du Gabon au Commonwealth. © D.R.

 

Le Gabon pourrait adhérer au Commonwealth, l’association des anciennes colonies de l’empire britannique. C’est en tout cas le souhait du président gabonais qui s’est entretenu, notamment à ce sujet, le 11 mai à Londres (Royaume-Unis), avec la secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland. «Ce serait pour notre pays un tournant historique !», s’est extasié Ali Bongo dans un post sur sa page Facebook.

Tradition diplomatique

«Cette volonté commune pourrait se concrétiser dès le prochain Sommet du Commonwealth à Kigali», a annoncé le chef de l’État. Toutefois, l’opportunité de l’adhésion espérée du Gabon à cette organisation intergouvernementale suscite déjà un débat. En effet, les États membres du Commonwealth y sont unis par la langue, l’histoire, la culture et des valeurs décrites dans la Charte du Commonwealth telles que la démocratie, les droits humains et l’État de droit. Des valeurs également promues par le Gabon.

Le président gabonais a peut-être à l’esprit un gros avantage à appartenir à cette organisation dont les pratiques diplomatiques ne sont pas celles de son pays. En effet, les citoyens de ces cinquante-trois pays ne se considèrent pas comme étrangers les uns aux autres, de ce fait et sur le plan diplomatique, les États membres ne s’envoient pas d’ambassadeurs mais des «hauts commissaires» qui représentent le gouvernement et non pas le chef d’État surtout dans le cas de de la Grande Bretagne (qui est souvent la reine). De la même manière, si un citoyen du Commonwealth se trouve dans un pays où il n’a pas de représentation diplomatique, il peut s’adresser à l’assistance consulaire britannique, s’il y en a une. On note que le Gabon n’abrite pas de représentation diplomatique de la Grande-Bretagne.

Avantages

Cette volonté d’adhérer au Commonwealth n’est pas sans rappeler l’ambition du président gabonais de faire de l’anglais la seconde langue officielle du pays. En octobre 2012, il avait défrayé la chronique en exprimant le souhait du Gabon se mettre à l’anglais. Persuadé que dans une économie mondialisée, le Gabon ne peut plus se cantonner à des relations quasi exclusives avec son ancienne puissance coloniale, Ali Bongo, qui a vécu aux États Unis et se plaît à parler anglais en public, a lancé, dans ce contexte, des ponts vers Singapour, la Chine, l’Inde ou le Brésil. La démarche de la présidence gabonaise avait alors été interprétée comme une volonté de mieux préparer les Gabonais à la mondialisation que comme une tentative de transformation à la rwandaise.

«Le Gabon veut se développer et s’offrir les meilleures opportunités. Quand vous sortez de l’espace francophone, si vous ne savez pas l’anglais vous êtes quasiment handicapé. Il s’agit (…) de faire en sorte que les Gabonais soient armés et mieux armés (…) Les scientifiques français font des publications en anglais (…) alors que les Africains sont devenus pratiquement les seuls à intervenir en français. Si les Français eux-mêmes vont vers l’anglais, pourquoi voudriez-vous que le Gabon se l’interdise», avait alors interrogé et argumenté, s’appuyant sur l’expérience rwandaise, Alain-Claude Bilie-By-Nze alors porte-parole de la présidence gabonaise.

Perspectives

Si l’annonce de 2012 avait suscité une vive controverse, notamment du fait que le Gabon serait l’un des plus proches alliés de la France en Afrique, et l’un des relais privilégiés de l’influence de Paris sur le continent, le projet, à ce que l’on constate, n’a pas prospéré. Il reste que si l’anglais est mondialement reconnu comme la langue des affaires, les projections indiquent qu’à l’horizon 2030, c’est l’espagnol qui devrait se retrouver en seconde position des langues les plus parlées dans le monde derrière le Mandarin.

En tout cas, malgré les incertitudes posées par la pandémie du Covid-19, la prochaine réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM) se tiendra à Kigali en juin prochain. Ali Bongo y sera-t-il ?

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Peter NZAMBA dit :

    Lors une interview accordée au moi d’Août 2019 au journalistes anglais de BBC, le ministre des Forêts, Lee White, avait clairement laissé entendre qu’Ali Bongo avait perdu son anglais suite à sa maladie.

    Si je comprends bien, ce type a retrouvé son anglais perdu heiiinnnn…..!

  2. CESAR dit :

    Bongo fils, parrainé par Kagame, entend faire entrer son pays dans l’anglophonie. Il convient de préciser que la Présence de Kagame et autres sous le nom du Rwanda dans l’anglophonie pose problème car il est manifeste qu’il ne remplit aucune des conditions pour en être membre. Kagame a été parrainé Tony Blair par jeu de magouille pour que lui et sa clique appelés cyniquement Rwanda pour entrer dans le Commonwealth. Se pose la question de savoir si, au vu, de sa situation, à savoir le Président, le plus grand criminel et sanguinaire que que l’Afrique n’a jamais connu dans son histoire: plus de dix millions de morts Rwandais et Congolais, les violations massives des droits de l’homme, plusieurs milliers de disparus rwandais, femmes, enfants et hommes de tous âges, le commerce des organes des Rwandais, une activité notoire qui rapporte gros à la mafia de la place (fait vérifiable), des millions de Rwandais frappés de spoliation de leurs biens par Kagame et les siens et de paupérisation depuis des années, Kagame est ou sera en Etat de parrainer effectivement son ami pour faire entrer les Gabonais dans l’anglophonie. Aussi, le Gabon remplit-il les conditions requises pour être membre du Commonwealth? Sur ce sujet, la réaction des Gabonais est inexistante. Vont-ils accepter d’être enrôlés dans l’anglophonie comme des moutons par leur Président? Il convient de rappeler que rares sont des Rwandais qui savent ce que signifie Commonwealth et que Kagame a unilatéralement décidé que son pays doit être enrôlé dans l’anglophonie dans un pays où une poignée de Rwandais savent s’exprimer en anglais et que conséquemment il n’a jamais consulté les Rwandais. Le Président Bongo va-t-il préalablement consulté les Gabonais ou décidera unilatéralement l’entrée des Gabonais dans l’anglophonie.

  3. brownsugar dit :

    cela apprendra aux francais quelqu un qu il ont soutenu malgre le rejet des gabonais aujoudhui c’est le premier a leur faire un pied de nez et cest pas fini il touchera aussi la monaie cest homme est courageux et audacieux .hahahahaha comme quoi le malheur vient souvent de la ou on ne l entend pas d’autres vont suivre de par son exemple. Ils font semblant de ne pas en parler a rfi et autres ils sont tout simplement dépassé

  4. brownsugar dit :

    on fini par faire ce que l on dit .il a tjs manifester son desir de s’affranchir de la tutelle francaise en re rapprochant du commowealth depuis 2012.je peux vous garantir que le meme le franc cfa il touchera .hahahahahahaha.malgre la france francaise et epouse francaise .il est determine les prochaines bourses ghana rwanda afrique du sud.instructeurs rwandais et anglais.ila bcp d interets en afrique du sud

  5. Ondo dit :

    La veuve Sylvia Bongo a sa plus grande demeure en Angleterre. Elle y est très souvent. Ce qui peut expliquer cette histoire du Commonwealth. A moins que ce soit aussi un nouveau piège des multinationales françaises (francafrique) pour déjouer à vigilance des gabonais avertis.

    Personne m’enlèvera cette conviction qu’Ali Bongo est bien mort. Maintenant, que cherche encore le clan Bongo en allant flirter avec le Commonwealth ? L’avenir nous le dira.

  6. Jacinthe ossima dit :

    J’ai bien lu votre texte. On sait maintenant un peu ce qu’est le Commonwealth c’est bien.
    Quels seront les intérêts du Gabon sur le plan politique mais surtout économique ? On adhère pas à ce genre d’organisation juste pour pouvoir parler anglais c’est léger comme argument. Pas besoin de ça pour devenir un pays anglophone. Vous n’avez pas assez fouillé! Si on cherche bien on apprendra qu’il y’a un fond spécial pour les nouveaux membres. On apprendra peut-être même que pour chaque nouveau projet le secrétariat de cette organisation apportera une contribution financière. Nous sommes devenu des mendiants nooon?

  7. CESAR dit :

    Le français est la langue des idiots et par contre l’anglais est la langue de l’intelligence et des affaires, a dit Kagame à la presse internationale. C’est pourquoi, il n’a pas voulu apprendre le français et a unilatéralement décidé de bannir le français dans tous les services publics rwandais et d’enrôler les Rwandais dans l’anglophonie. Mais son agissement est un échec cuisant car rares sont des Rwandais qui maîtrisent l’anglais. Pour gérer les entreprise qui requièrent une bonne maitrise de la langue anglaise, Kagame recrutent les américains, les israëliens, les britanniques. Aussi, l’anglais de Kagame est la langue des garçons de ville de Kampala et au regard de son niveau de formation( niveau collège), son niveau d’anglais est trop bas. Il est incapable de rédiger personnellement un discours en anglais correct et structuré. La parfaite illustration: j’invite les Gabonais qui parlent anglais de bien écouter les discours improvisés de Kagame en anglais ou non préparés par ses nègres. Ils sont caractérisés par l’extrême pauvreté. De même son envoyée qui est la tête de l’OIF est incapable de rédiger personnellement un discours cohérent et structuré en français. Et pour preuve, lorsque les journalistes lui posent des questions qui requièrent des réponses instantanées, elle s’embrouille et se contredit.
    Pour sortir de l’idiotie, le président gabonais entend s’enrôler avec les Gabonais dans l’anglophonie et par conséquent entrer dans le monde civilisé.

  8. Kombila Mbadinga dit :

    Je donne mon avis de manière subjective et non de soutenir quelqu’un.Bon l’initiative prise par le président n’est pas à rejetée je trouve étant donné la sphère d influence des Britanniques sur le plan des investissements qui est dans un enjeu majeur à notre développement car celà amènera notre économie a varié avec de bons partenaires de affaires et surtout celà affaiblir à la France en tant que l’exclusif intermédiaire de nos échanges commerciaux…

  9. Wilfrid MABIALA dit :

    L’initiative que prend le chef de l’État de faire du Gabon un État membre du Commonwealth n’est pas du tout à balayer du revers de la main. Notre économie a été gérée pendant des décennies par la France, cette même économie n’a jamais connue des  » take off ». Hors l’histoire montre bien que l’ensemble des pays africains parlant anglais et ayant pour mère patrie l’Angleterre, le niveau de développement dans ces pays est considérable que dans l’ensemble des pays Francophones. Pour ma part, avoir la Grande Bretagne comme pays membre des échanges économiques et voir même politiques,serait une nouvelle page de l’histoire du Gabon. Loin de nos différences d’opinions politiques,lorsqu’il s’agit de parler du Gabon dans le bon sens, mettons nous ensemble pour la reconstruction de ce pays qui nous ait cher.

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