La section Université Omar Bongo du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) maintient la suspension des cours jusqu’à ce que les forces de l’ordre soient déployées dans tout le campus.

Mike Moukala Ndoumou, président du syndicat, le 26 janvier 2015 à Libreville. © Gabonreview

Mike Moukala Ndoumou, président du syndicat, le 26 janvier 2015 à Libreville. © Gabonreview

 

Les membres de la section UOB du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) se sont réunis en assemblée générale le 26 janvier dernier. But ? Apprécier les propositions décanales par rapport à la reprise des activités pédagogiques suspendues depuis des mois. Au sortir des échanges, ils ont décidé à l’unanimité de la poursuite de leur mouvement d’humeur jusqu’à satisfaction totale de leurs requêtes.

Si pour la plupart, ils ont reconnu qu’un effort a été fait du côté du rectorat avec l’instauration de la fiche d’engagement sur l’honneur, destinée aux étudiants désireux de continuer leurs études au sein de cet établissement d’enseignement supérieur, il reste que deux points des revendications n’ont pas encore trouvé satisfaction. Il s’agit de la sécurisation du campus et du paiement du reliquat au niveau des finances. Ces points sont à l’origine du durcissement de la position du Snec-UOB. «Beaucoup ont estimé que si le campus n’est pas sécurisé, si les forces de l’ordre ne sont pas redéployées dans tout le campus ils ne seront pas à même de reprendre les activités pédagogiques», a confié le président du syndicat, Mike Moukala Ndoumou. Curieusement, l’argument des franchises universitaires, si souvent maladroitement évoqué, à chaque descente des forces de l’ordre dans le campus, aussi bien par les étudiants que les enseignants, n’a plus cours ici. Des enseignants qui exigent de dispenser leurs cours sous surveillance policière ? On aura tout vu…

Cependant, depuis l’injonction faite aux étudiants de s’engager sur l’honneur pour leur réinscription, des voix ne manquent pas de s’élever pour condamner cette décision des enseignants qualifiée d’atteinte aux droits fondamentaux et de surenchère. «Ici l’enseignant est roi, il peut se permettre tout et rien. Ce sont eux qui décident du futur des étudiants selon leur gré. Ils peuvent décider de suspendre les cours quand ils veulent, imposer l’achat des cours pour lesquels ils sont payés par l’État, attribuer des notes qu’ils veulent. Ils violent leur propre engagement en tout temps et en tout lieu. Qu’ils sachent qu’ils ne sont pas Dieu et que tout se paye ici-bas», a déclaré un étudiant en licence 2 de Droit sous couvert de l’anonymat.

Cet engagement sur l’honneur somme l’étudiant à respecter les enseignants, leurs biens personnels, ainsi que leurs libertés. L’accès aux amphithéâtres reste cependant conditionné par la signature de cette fiche. «L’enseignant lorsqu’il se voit toucher dans sa chair par des violences a le droit de proposer des solutions pour que son autorité ne soit plus sapée et le formulaire est la conséquence de cette proposition-là», explique-t-on.

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Observateur dit :

    «Ici l’enseignant est roi, il peut se permettre tout et rien. Ce sont eux qui décident du futur des étudiants selon leur gré. Ils peuvent décider de suspendre les cours quand ils veulent, imposer l’achat des cours pour lesquels ils sont payés par l’État, attribuer des notes qu’ils veulent. Ils violent leur propre engagement en tout temps et en tout lieu. Qu’ils sachent qu’ils ne sont pas Dieu et que tout se paye ici-bas»….Je pense que les revendications sécuritaire des enseignants chercheurs sont tout à fait légitimes. Cependant, ils devraient également mettre tout tout en oeuvre pour moraliser plus encore leurs méthodes d’enseignements pour mettre fin aux récriminations, tout aussi légitimes, des étudiants qui ont le sentiment d’être des perpétuels otages.

  2. Blaise nicolas dit :

    Je pense que les flics sont la pour assurer l’ordre des personnes dans l’université et protéger les biens et on devrait tous le comprendre au lieu de casser

  3. maboulegabon dit :

    Triste même à l’université de Lagos ou les mouvements d’étudiants sont plus violent les flics n’y sont pas et ces enseignants en leur temps n’avaient jamais accepté que les policiers restent dans l’université pourquoi eu aujourd’hui le veulent en tout cas l’avenir de ces jeune ne se trouve pas dans cette université de merde

  4. Mwana dit :

    Les forces de l’ordre n’ont rien à faire à l’Université sauf si elles veulent étudier. En l’espèce je crois qu’elles en ont besoin.

    Que les enseignants arrêtent de monnayer les cours c’est indigne des doctorats qu’ils ont passés pour la plupart à l’étranger.

  5. Véracité dit :

    Je condamne le fait de casser les biens publics. Mais je refuse que l’uob soit un camp militaire.

  6. Onero dit :

    Décidément. Comme disait l’autre, mal de l’Afrique (du Gabon) ce sont les criquets et les intellectuels… Comment des universitaires peuvent-ils réclamer une protection au sein de l’université ? Il faut donc admettre qu’ils ne sont pas des « Maîtres » mais des bourreaux. Vraiment triste… On aura tout vu dans ce doux pays. Honte au SNEC.

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