Principal jeu de société du groupe linguistique Ekang (fang) dans quatre pays de la sous-région de l’Afrique centrale, le Songo bénéficie depuis quelques mois d’un 4e ouvrage qui lui est consacré. Le Gabonais Venant Demomane Zue Ntougou a officiellement présenté son essai le week-end dernier à Libreville.

Venant Demomane Zue Ntougou, auteur du livre, lors de la présentation, le 31 juillet 2021, à Libreville. © D.R.

 

Le Songo. Un jeu de stratégie du peuple Ekang. C’est le titre de l’essai présenté, le samedi 31 juillet 2021, à Libreville, par son auteur Venant Demomane Zue Ntougou. Publié aux éditions Atramenta en février dernier, l’ouvrage n’est pas le premier qui s’intéresse à ce jeu de stratégie prisé par les fangs, au Gabon, en Guinée équatoriale, au Congo et au Cameroun. C’est le 4e du genre après ceux de Bonaventure Mve-Ondo (1990), de Serge Mbarga Owona (2005) et de Jean-Marcel Meka Obam (2008).

S’il avoue n’être ni historien ni universitaire et encore moins le plus en grand joueur de ce jeu de société traditionnel formé de 2 rangées de 7 cases chacune dans lesquelles on dispose de 70 pions, l’auteur assume néanmoins sa posture, «à cheval entre pratiquant et théoricien». «J’ai trouvé opportun d’apporter ma modeste contribution à l’édification du plus grand nombre en apportant des ressources historiques, scientifiques et culturelles de nos ancêtres. En tant que scientifique, j’ai proposé une œuvre de prospection et tracé les lignes d’une voie nouvelle et inédite pour le Songo de demain. [Ce livre] est le résultat de plusieurs années de recherches et de rencontres ; des années de questions et des nuits blanches de lectures et de rédactions, de corrections et de reprises», défend-il.

Tout au long des 184 pages que contient l’ouvrage, «le lecteur découvrira lui-même l’étendue des matériaux mis en œuvre. Il comprendra qu’au-delà du simple jeu appartenant à une communauté, le Songo est un outil pédagogique puissant tiré de la culture matricielle du peuple Ekang pour le monde», renseigne Venant Demomane Zue Ntougou, par ailleurs fondateur de l’ONG Génération Ekang.

«Je suis persuadé que le Songo a été conçu pour faire passer, sous une forme ludique et attrayante, des connaissances scientifiques ancestrales qui peuvent servir dans le cadre des apprentissages scolaires. Si hier, c’est dans le corps de garde du village qu’il se pratiquait, aujourd’hui le Songo trouve son évolution dans les grandes villes ou l’activité économique concentrée attire les bons joueurs et parmi eux les non-Fangs. Il faut donc créer des cadres bien aménagés et poser le rationalisme comme règle de base afin de le valoriser au-delà de son foyer originaire, appel que les responsables d’association, d’ONG et des institutions en charge de la culture devraient répondre en vue de la mondialisation des jeux traditionnels africains, à l’instar du Songo qui ne cesse d’attirer les développeurs en intelligence artificielle. À côté de son aspect ludique, son faciès mathématique est une aubaine pour les responsables d’enseignements qui peuvent l’utiliser comme un instigateur à l’esprit scientifique pour les apprenants qui fera d’eux de véritables chercheurs et non des répétiteurs», estime l’auteur qui en est à son 3e livre.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Ngok ételeh dit :

    Félicitation pour la diversité livresque sur le jeux de société,après l’oeuvre du Pr Mvé Ondo. Mais n’éludons pas le  »Songo numérique, pour plus d’adaptabilité à la société technologique.

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