«Les soupirs d’une femme» : la libération en 107 pages

Un vent de liberté a soufflé, le 20 septembre, sur la salle des conférences de l’École de commerce de Port-Gentil. L’écrivaine gabonaise Chancia Géovinga Mapaga y a dévoilé son premier roman, «Les soupirs d’une femme», publié aux Éditions gabonaises du livre. Une œuvre de 107 pages réparties en 17 chapitres qui fait résonner, avec une intensité rare, la voix de celles que l’on a trop longtemps condamnées au silence.

Avec «Les soupirs d’une femme», Chancia Géovinga Mapaga transforme le murmure des blessures en un cri de liberté. © GabonReview
Dans une salle baignée d’émotion et d’écoute, le public a découvert une plume neuve et déterminée, celle de Chancia Géovinga Mapaga. En présentant Les soupirs d’une femme, l’auteure a ouvert un espace de parole rare où l’intime devient manifeste, rappelant que la littérature peut être à la fois un refuge et une arme douce pour briser le silence.
Un récit intime et universel

L’auteure en séance de dédicace, à la suite de la présentation de son livre. © GabonReview
Derrière ce titre presque chuchoté, Les soupirs d’une femme, se cache une histoire à la fois poignante et libératrice. L’héroïne, Mpemba, 38 ans, décide après quinze années d’un mariage étouffant de quitter un quotidien de mépris et d’indifférence. «Nous sommes issus des familles bantoues et, traditionnellement, une femme ne quitte pas son foyer, elle endure. Mais avec Mpemba, j’ai voulu montrer qu’après 15 ans d’ombre, on peut choisir la lumière et se reconstruire», confie l’auteure. À travers ce personnage, Chancia Géovinga Mapaga donne voix à des milliers d’histoires muettes et lance un appel aux hommes, les invitant à «écouter autrement».
Roman d’émancipation, Les soupirs d’une femme aborde sans détour les tabous de la vie conjugale : la solitude à deux, les blessures invisibles, le poids écrasant de la maternité ou de la belle-famille. Mais il célèbre aussi l’amitié, l’espoir et la résilience. «Je me suis inspirée du vécu de tous les jours. Le livre parle un peu de moi mais aussi de tant d’autres femmes. Si ces pages parviennent à libérer ne serait-ce qu’une seule voix, alors ce sera une victoire», affirme l’écrivaine.
Originaire de Franceville, dans le Haut-Ogooué, Chancia Géovinga Mapaga a longtemps exercé dans la comptabilité et le commerce avant de répondre à l’appel des lettres, qu’elle décrit comme son «cinquième art». Vendu au prix unique de 7 000 FCFA et disponible à l’École de commerce de Port-Gentil, ce premier roman se veut accessible à tous. Plus qu’un livre, Les soupirs d’une femme est un acte de délivrance : une invitation à tendre l’oreille aux murmures de celles qui, après des années d’ombre, choisissent enfin de respirer à pleins poumons.

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