Survenu le week-end dernier, le décès de jeunes gens âgés entre 14 et 16 ans à la plage en face du lycée national Léon Mba de Libreville alimente la chronique depuis dimanche. Partis pour une baignade, en ces temps d’intense chaleur, ils ne sont plus jamais revenus des eaux. Le lendemain, des joggers ont découvert six corps épars, visiblement victimes de noyade.

Une des dépouilles en train d’être enlevée sur la plage du Lycée Léon Mba. © D.R.

 

Que s’est-il passé à la plage du lycée Léon Mba de Libreville, le 10 mars 2024 ? Selon plusieurs sources, des enfants partis pour une journée de plaisance à cette plage ont trouvé la mort des suites de noyade. La découverte des six corps a été faite, le 11 mars, par des passants, mais également par les agents d’une entreprise de nettoyage en service dans la zone. Ils ont sonné l’alerte et rejoints premièrement par les éléments français au Gabon, de passage, pour récupérer les premières dépouilles.

Les témoins indiquent que, la veille, des adolescents se baignant à la plage ont été portés disparus. Ils auraient été submergés et happés par les flots tumultueux alors qu’ils se jetaient régulièrement dans l’eau pour se rafraichir eu égard à la canicule ambiante du moment. L’alerte a été donnée et les mêmes sources ajoutent que «malgré les efforts de la police des plages, ils sont restés introuvables». 

La tragédie a donc frappé. Il a fallu mobiliser les moyens nautiques pour rechercher et récupérer les dépouilles. La direction de la prévention des risques invoque les faibles moyens dont elle dispose pour faire face à ces types de drames. Toujours est-il qu’à l’annonce de la découverte des corps, des familles alarmées se sont ruées vers la zone du drame pour vérifier s’il s’agit de leur progéniture portée disparue. 

Malheureusement, les identités de toutes les victimes n’ont pas été établies, pour le moment. Ce qui implique que les dépouilles ont été transférées dans les pompes funèbres où elle pourraient être identifiés. Sauf que la direction de la prévention des risques craint que le bilan de cette catastrophe ne s’alourdisse. Pour elle, la mer pourrait, de nouveau, rejeter des dépouilles, d’autant plus qu’elle était très agitée le jour de la tragédie.

Au regard de ce qui précède, ce drame soulève plusieurs questionnements : «qu’en est-il de la surveillance des plages ? que faisait la Police des plage au moment du drame ? Qu’en est-il de la responsabilité des parents ? Y a-t-il un lien avec les grandes marées d’équinoxe ?»

Pour cette dernière question, la direction générale de météo indique que «sur le littoral et l’Océan atlantique du Gabon, les coefficients des marées pourront atteindre un niveau très élevé en début de semaine». «Habituellement à Libreville la haute marée oscille entre 1,60 et 1,80m. Et celles de Cocobeach, Port-Gentil et Mayumba oscillent entre 1,90 et 2.00m de hauteur. Mais depuis ce dimanche après-midi à l’heure de la pleine mer, nous avons atteint une marée allant jusqu’à plus de 2,50m dépassant les seuils sur tout le littoral national», observe la direction générale de la météo. Elle indique également que les marées d’équinoxes, les plus grandes avant 2033, se déroulerons ce mois de mars 2024.

«Le pic est avenir. De ce fait, Nous alertons les autorités compétentes pour sécuriser les plages, et empêcher les populations d’y accéder jusqu’en fin de semaine. Même si le phénomène des grandes marées demeure un spectacle impressionnant. Il n’en demeure pas moins dangereux. La prudence reste de mise», prévient la direction générale de la Météo.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Desiré dit :

    Pouvez vous donner l’usure en quoi une grande marée ( la mer monte de 2,50) favorise t elle la noyade . Quand on flotte sur l eau , c est pareil. A moins que les personnes ne sachent pas nager et qu’elle aient perdu pied là où elles étaient… Ou alors que cette grande marée est accompagnée de fortes vagues à cause d un vent d orage ( comme il peut y en avoir par petite marée et fort vent )? Pour faire court : pouvez vous expliquer à une idiot le phénomène ?

  2. udfr dit :

    « Quand on flotte sur l eau , »…..bah non si vous savez pas nager vous buvez la tasse et vous coulez,

  3. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    Au-delà des questions (très pertinentes) qui ont été posées dans l’article, il y a la question de l’apprentissage de la natation. Parce que les noyades chez nous ont aussi pour cause le fait que nous soyons de très mauvais nageurs. Nous vivons dans un pays « gorgé » d’eau. Il serait donc bon de favoriser l’accès aux cours de natation. En France par exemple, dès la primaire les enfants suivent des cours de natation. Ce qui participe je crois à réduire le nombre de morts par noyade dans le pays. On pourrait s’en inspirer. Mais cela implique des investissements en infrastructures qu’il ne faudra pas avoir peur de faire. C’est la vie de nos enfants qui est en cause.

  4. DesireNGUEMANZONG dit :

    Nous avons près de 900 km de côte et un territoire maritime d’environ 260000 km2. La superficie terrestre du Gabon étant de 267667 km2. Ce sont des données à porter à la connaissance des jeunes générations. C’est pourquoi, le cours de nautisme me paraît essentiel dans les programmes scolaires et la natation doit être rendu obligatoire depuis la maternelle.

    S’agissant des marées, il y a une distinction à faire. Les grandes marées d’equinoxe (par opposition à solstice) interviennent tous les six mois: au moment de l’équinoxe de printemps en mars et celle d’automne au mois de septembre. Les équinoxes et les solstices, c’est une question de durée de jour et de nuit. Au nord, en hiver les nuits sont plus longues. En été, les jours sont plus longs. En plus il y a le changement d’heure.

    Ces phénomènes de marées d’equinoxe sont à différencier des marées appelés de « vives eaux » et « morts eaux » (difference de marnage) qui interviennent en alternance toutes les semaines. Ces phénomènes sont influencés par la lune.

    Le gros problème dans notre pays est la signalisation maritime. Sur les plages, il y a des signalisations particulières. D’abord toute baignade ne peut aller au-delà de 300m de la rive. Et des bouées jaunes doivent délimiter le périmètre de la baignade surveillé par un maître nageur sauveteur (MNS). De plus, des drapeaux doivent indiqués les autorisations de baignade. Le vert indique la mer calme et un risque faible pour la baignade. Le jaune requiert une vigilance. Le rouge, baignade interdite compte tenu de la météo (vent de force 8 peut requérir la fermeture d’une plage par exemple). Et la natation est une question de respiration et non de la flottaison. Tout est question de la masse graisseuse par rapport à la masse musculaire.

    Il est donc nécessaire que la sécurité maritime devienne l’affaire de tous! La prévention peut sauver des vies. Il est donc nécessaire que le gouvernement ne fasse pas le « poisson mort au bout du fil ».

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