Entretien avec le président du Mouvement national des chômeurs du Gabon (MNCG), qui revient avec Gabonreview sur la démarche entreprise par son association aux fins d’amener les pouvoirs publics à s’expliquer sur la crise du licenciement dans la capitale économique.

Quelques membres du MNCG avec Sylvère Michel Nguema Ndong (1er homme en partant de la droite), le 26 mai 2016 à Libreville. © Gabonreview

Quelques membres du MNCG avec Sylvère Michel Nguema Ndong (1er homme en partant de la droite), le 26 mai 2016 à Libreville. © Gabonreview

 

Gabonreview : Vous êtes le président de Mouvement national des chômeurs du Gabon (MNCG). Pourriez-vous revenir sur les missions de votre association ?

Sylvère Michel Nguema Ndong : Il s’agit d’un cadre légal de discussions, d’échanges, de réflexions et de revendications de tous les chômeurs gabonais. Notre combat repose essentiellement l’article 1 alinéa 7 du Code travail, qui stipule clairement que chaque Gabonais a le devoir de travailler, et que chaque Gabonais a le droit d’obtenir un emploi. Or nous constatons dans les faits que cette disposition est violée, dans la mesure où notre pays enregistre un taux de chômage de l’ordre de 38%. Nous disons donc que c’en est trop ! Il faut qu’on se lève et que l’on interpelle les pouvoirs publics sur la gravité de cette situation.

Vous sortez présentement de l’Assemblée nationale. Quelle a été l’objet de votre visite ?

Nous avons été saisis par le cri d’alarme du collectif des licenciés de Port-Gentil, qui nous  a demandé de saisir le Parlement. Dans la capitale économique en effet, c’est la catastrophe ! Les licenciements économiques se font massivement et nous pensons que le gouvernement ne peut rester muet par rapport à cette situation alarmante. Nous avons entamé une démarche visant à saisir le président de l’Assemblée nationale qui, à son tour, saisira le gouvernement via le Premier ministre ou le ministre du Travail. Le peuple a besoin de savoir les mesures préventives ou compensatoires envisagées par le gouvernement face à cette situation. Comme cela a été le cas ailleurs, les pouvoirs publics se doivent de mettre en place, en pareilles circonstances, des politiques de réajustement. Car vous n’êtes pas sans savoir que ces licenciements ont un impact considérable au sein des familles de chaque licencié ; avec des risques sur la cohésion sociale et la stabilité politique de notre pays.

Avez-vous eu des garanties quant à l’aboutissement de votre démarche ?

Nous suivons simplement les procédures administratives qui nous sont imposées. Nous avons déposé le courrier et attendons une réponse dans une semaine maximum. S’il n’y a pas de réponse au bout de cette période, nous ferons une relance. Et s’il n’y a toujours pas de suite favorable, nous organiserons une marche de protestation nationale : une contrattaque qui promet d’être foudroyante, car nous mobiliserons un maximum de personnes.

Quelque chose d’autre à dire ?

Les chômeurs Gabonais jugent le gouvernement Ona Ondo responsable de la situation de licenciement actuel dans la capitale économique. Et le mouvement national des chômeurs du Gabon a donc saisi le Parlement pour qu’il interpelle le ministre du Travail à ce sujet. Si rien n’est fait, nous allons demander aux chômeurs de prendre leurs responsabilités.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Kem Wr dit :

    Avec un taux de chômage de l’ordre de 38%, le chômage et la précarité constituent en effet un problème dans notre pays. Mais que faire de plus utile pour résoudre ce problème ? Ces compatriotes ont choisi de mettre en place un Mouvement National des Chômeurs du Gabon (MNCG). Initiative louable. Cependant, la déception survient au niveau des missions de cette association : « cadre légal de discussions, d’échanges, de réflexions et de revendications de tous les chômeurs gabonais » ! Palabrer, palabrer, encore et toujours palabrer. A quand des initiatives et actions utiles et efficaces en vue de lutter efficacement contre le chômage et la précarité ? Il existe certes des associations similaires dans le monde. En France par exemple, il y a le Mouvement National des Chômeurs et Précaires. Les Maisons du chômeur existent presque dans toutes les grandes régions de France. Et, ce mouvement ne se contente pas seulement de palabrer. En effet, outre la défense des droits individuels des chômeurs et autres activités militantes, cette association accueille et propose des services aux demandeurs d’emploi. Elle soutien leur recherche d’emploi et organise des activités économiques relevant de l’économie solidaire. Quant chez nous c’est la palabre sans initiative autre qu’une marche nationale qui promet d’être foudroyante ! Pourquoi ne pas par exemple travailler en synergie avec un programme comme JA Career Sucess et autres ? Prendre des initiatives comme celle du site entreprises-emplois-gabon.com, qui se propose de rester en éveille sur l’actualité des entreprises et de leurs recrutements ? Est-il besoin d’évoquer cette autre initiative éditoriale du Ministère du Travail, de l’emploi et de la prévoyance sociale, le Magazine, L’emploi au Gabon ? Peut-être qu’il est plus facile de marcher et d’accuser : « Les chômeurs du Gabon jugent le gouvernement Ona Ondo responsable de la situation de licenciement actuel dans la capitale économique … »

  2. Action dit :

    Bonjour Sylvère Tu réside à Libreville et la situation est aussi grave à Libreville qu’à Port gentil.Pourquoi ne pas déjà mener une vrai action sur Libreville: Petro gabon – cécagadis – Robert Marine – satram.
    C’est entreprise vont de la mise au chômage une jeu. QUE faites vous?

  3. CHC dit :

    C’est une situation difficile à comprendre. Pendant qu’on licencie des Gabonais, des expatriés et surtout des Français continuent d’occupés des postes de travail, avec des salaires et des conditions digne de grands seigneurs… Pourquoi ne pas remettre ces postes aux Gabonais??? qui eux couteraient moins chers en termes d’avantages, et permettraient aux moins à notre argent de rester dans notre pays.

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