Entre litiges fonciers et retards de paiement voire absence d’aide de la part de l’État après la prise des mesures restrictives liées à la lutte contre la pandémie de coronavirus, les tenanciers de boîtes de nuit gabonais sont soumis depuis plus d’un an aux pressions de leurs bailleurs. Doneld Jean Paul Ambourouet Akanda, patron du Boomerang à Libreville, à qui l’on réclame 21,6 millions de FCFA de loyer, n’y échappe pas.

Comme toutes les boîtes de nuit au Gabon, le Boomerang à Libreville est fermé depuis avril 2020. Des loyers sont néanmoins réclamés au propriétaire. © Facebook/Brice Ndong

 

«Règle ta dette !» «Cette parcelle n’est pas à toi !» «Nous voulons notre argent !»… Au Gabon, depuis la survenue du coronavirus, les propriétaires des boîtes de nuit n’ont pas le sommeil tranquille. Leurs activités ont été suspendues depuis plus d’un an sur ordre du gouvernement, dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Conséquence : ils éprouvent le plus grand mal à payer leurs loyers. Une situation que peu de bailleurs sont prêts à comprendre.

C’est notamment le cas de ceux de Doneld Jean Paul Ambourouet Akanda récemment jeté en pâture sur les réseaux par la famille qui lui loue la parcelle sur laquelle il a investi (une boîte de nuit, une pizzéria et des bâtiments mis en location) au quartier Louis, dans le 1er arrondissement de Libreville. Représentée par Ulrich Armand Owanga Tchoukue, cette famille réclame au patron du Boomerang 18 mois de loyer, soit 21 650 000 de FCFA. L’affaire a été portée en justice. Et si les bailleurs ont eu gain de cause dans un premier temps en obtenant du tribunal de commerce de Libreville une ordonnance d’injonction de payer rendue le 9 avril 2021, le jugement avait fini par être à l’avantage du patron du Boomerang qui avait fait appel de la décision et avait bénéficié d’un délai de grâce le 30 avril dernier. C’est donc avec surprise qu’il avait accueilli la visite d’Ulrich Owanga et les siens le 1er septembre dernier, alors qu’il s’était engagé devant le tribunal qu’il règlerait sa dette.

Mieux, pour donner la preuve de sa bonne foi, Doneld Ambourouet a d’ailleurs toujours consenti à verser des acomptes sur loyers quand cela lui était possible grâce aux entrées de la pizzéria, la boîte de nuit étant fermée, et l’État tardant à régler le loyer des bâtiments dont il est locataire sur la parcelle. Pour le compte de l’année 2020, en dépit des difficultés évidentes, le patron du Boomerang a pu payer 2 millions de FCFA de loyer.

Or, croyant savoir que l’État a déjà réglé pour 63,2 millions de FCFA de loyer dû à la société Boomerang, la famille exige elle aussi que ses 21,6 millions de FCFA lui soient versés. Pour ce faire, elle a récemment posé des scellés sur la pizzéria, désormais seule source de revenus de Doneld Ambourouet qui souhaite par ailleurs que la famille s’en tienne au délai de grâce dont il a bénéficié de la part de la justice devant laquelle il avait été traîné. Son cas est loin d’être unique. Les tenanciers des boîtes de nuit tirent le diable par la queue depuis près de deux ans au Gabon. Rien ne dit qu’ils ne passeront pas l’année dans la même situation.

 

 
GR
 

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