Rééditée aux éditions Société des écrivains en France, « Mwegni », l’œuvre de Dominique Douma a été présentée le 23 mars sous le prisme de « l’ailleurs » qui, selon le critique de l’ouvrage, est présent dès le titre.

De gauche à droite, Dominique Douma et son critique le 23 mars. © Gabonreview

 

Composée de 155 pages et subdivisée en 55 chapitres, contre «à peine 22» pour la première version, « Mwegni », l’œuvre de Dominique Douma a été présentée le 23 mars au Bureau régional pour l’Afrique centrale (Brac) de l’organisation internationale de la francophonie (OIF). «Mwegni», du Vili ou de l’Ipunu deux langues du Gabon, pour désigner «L’étranger», est l’histoire d’un adolescent qui a vécu en 1962, la guerre Gabon/Congo déclenchée à cause d’un match de football. «Le récit touchant les joueurs gabonais de retour à Libreville, expliquant s’être fait agressés au Congo déclenche chez leurs compatriotes une violente réaction. Des sévices sanglants contre les congolais habitant Libreville sont suivis de la décision du président Léon Mba de les expulser vers Pointe-Noire», souligne l’extrait de l’œuvre lu par une comédienne de la troupe « Les renaissants » de Dominique Douma.

Originaire d’une communauté linguistique (Vili) présente dans le pays où se passait la guerre (Congo), l’adolescent s’est senti étranger dans ce pays où il avait pourtant trouvé ses marques. Rapatrié au Gabon avec sa famille et d’autres victimes de la guerre, lorsqu’ils y arrivent, ils sont considérés comme des Vili du Congo.

«C’est cette ambiguïté de l’appartenance à une communauté où vous êtes refoulés, rejetés qui a fait en sorte que le personnage se sente étranger d’où le titre « Mwegni »», a expliqué Dominique Douma.

Le personnage veut alors retrouver son identité. En s’interrogeant sur ses origines, il se lance dans la quête de l’ailleurs. «L’ailleurs est présent dans cette œuvre sous plusieurs facettes. Le titre déjà « Mwegni », « L’’étranger », suppose une rencontre entre un homme et d’autres. Il y a le contact avec autrui», a déclaré le critique Moussadji. Cet ailleurs se manifeste, dit-il, tout au long de l’œuvre, avec les différents voyages du narrateur qui n’est autre que l’auteur.

En effet, Dominique Douma défini « Mwegni » comme une œuvre à la fois autobiographique, anthropologique, historique, politique et géopolitique. «Pour donner un sens à cette reconnaissance des Vili, je suis parti fouiller dans la profondeur du royaume Congo et du royaume Loango», a-t-il déclaré expliquant par ailleurs le choix de la réédition. «Je n’ai pas été satisfait par le travail que j’ai fait avec cette maison d’édition là [Ndlr. Panthéon]. Il y avait trop de coquilles dans la première édition», a-t-il dit.

La présentation de ce livre au Brac sous le prisme de l’ailleurs, comme vecteur du vivre ensemble, a mis un terme à la semaine de la francophonie. «L’ailleurs interpelle chacun de nous. Il n’y a pas de culture pure, il y a des apports», a déclaré Boubacar Nomansana, directeur du Brac.

 
GR
 

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