Implémenté en 2007 au Gabon, le système LMD (Licence-Master-Doctorat) n’a pas atteint les objectifs escomptés 17 ans après. Des difficultés dans la gestion des ressources financières à la diversité des pratiques entre les différentes institutions d’enseignement supérieur, en passant par de nombreux dysfonctionnements, ont été observés dans son application. Le ministre de l’Enseignement supérieur y est revenu à l’ouverture des Assises sur le LMD, ce lundi 18 mars à Libreville.

Le Pr Hervé Ndoume Essingone s’exprimant le 18 mars. © D.R.

 

«Le Gabon s’est engagé dans l’implémentation rapide et sans test préalable du système LMD», a déclaré ce lundi 18 mars à l’ouverture des Assises sur le LMD au Gabon, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique. Ce dispositif, a poursuivi le Pr Hervé Ndoume Essingone, a été mis en œuvre pour satisfaire aux critères d’efficacité et d’efficience que la mondialisation imposait désormais. Il fallait donc une réforme systémique de l’université gabonaise devant allier démocratisation et qualité, autonomie des établissements et performance, compétitivité et rayonnement culturel. 

Notamment, par l’introduction des méthodes pédagogiques plus actives mettant l’étudiant au centre de l’apprentissage, la mobilité et l’insertion professionnelle au cœur du projet. Les réformes LMD adoptées en 2007 dans cette perspective, supposaient pour ainsi dire, d’amender, réorganiser voire rénover des pans entiers d’un système d’enseignement supérieur au dans le pays établit depuis 1971 tant il ne répondait plus aux exigences et attentes d’étudiants d’autant que des questions quant à leur employabilité étaient soulevées. «Le LMD devait aider à relever ce challenge mais son application révèle de nombreux dysfonctionnements», a déclaré Hervé Ndoume Essingone.

Le Premier ministre et son gouvernement suivant le ministre de l’Enseignement supérieur le 18 mars. © D.R.

Quid des dysfonctionnements ?

Au nombre des dysfonctionnements, la diversité des pratiques du LMD entre les différentes institutions d’enseignement supérieur et même au sein d’un même établissement ; une architecture des programmes incomplète ; l’inadéquation entre les offres de formation et les besoins de la société ; l’absence de pilotage de la réforme ; un cadre juridique insuffisant ; l’absence de manuels de procédure et la non pratique de l’assurance qualité. A cela s’ajoutent, les difficultés dans la gestion des ressources financières, les insuffisances dans la gestion de la scolarité, une recherche cloisonnée parfois sans lien avec les besoins de développement du pays, une absence de digitalisation des enseignements et de la recherche.

«Évaluer le système LMD notamment dans nos pratiques, devient donc un impératif», a commenté le ministre. Pour ce faire, une étude a été commise sur les pratiques du système LMD dans les universités gabonaises. «Le diagnostic établit par les experts, est sans complaisance», a fait savoir Hervé Ndoume Essingone. «Nous devons mener des actions correctives très fortes», a-t-il ajouté soulignant qu’elles consistent à replacer l’étudiant au centre de cette réforme. En outre, un nouveau système d’enseignement basé sur la parfaite appropriation du système LMD par la communauté universitaire national. «Dans un environnement qui change, il n’y a pas plus grand risque de rester immobile», a déclaré le ministre.

Les Assises du LMD ouvertes ce lundi 18 mars, a-t-il noté, «constituent pour l’Enseignement supérieur, un nouveau départ pour la restauration de notre écosystème d’enseignement supérieur et de recherche scientifique». Elles dureront trois jours s’articuleront autour de quatre thématiques.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. messowomekewo dit :

    voici un ministre perspicace, il questionne et essaie de régler les problèmes. En tout cas bravo, il faut continuer M.le ministre.

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