Lutte contre la vie chère : La DGCCRF sur le terrain dans le Grand Libreville

Entrée en vigueur en juillet dernier, la mercuriale bloquant les prix de 67 produits de consommation courante est-elle appliquée ? Y a-t-il suffisamment de produits de grande consommation de qualité dans les marchés ? C’est à ces questions que souhaitent répondre les brigades de la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) qui sont déployées sur le terrain depuis le 5 décembre en vue de la vérification, mais également de la sensibilisation, voire de la répréhension des contrevenants.

Les agents de la DGCCRF déployées sur le terrain depuis le 5 décembre pour vérifier l’application de la mercuriale. © Gabonreview/Capture d’écran

La vie chère continue de faire la résistance au Gabon. Malgré les mesures gouvernementales visant à freiner la hausse vertigineuse des prix, le panier de la ménagère ne cesse de s’alléger. Or, depuis juillet 2023, le gouvernement et les opérateurs économiques avaient de commun accord validé l’application de la nouvelle mercuriale bloquant les prix de 67 produits. Pour s’assurer de son application effective, les brigades de la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) ont été déployées, le 5 décembre, dans les marchés et grandes surfaces.

Consécutivement aux phases de sensibilisation et de vulgarisation de la mercuriale de juillet 2023, la DGCCRF est désormais sur le terrain pour des vérifications. 27 brigades vont sillonner le Grand Libreville, avec pour mission de vérifier la disponibilité des produits et le respect des prix des 67 produits alimentaires de grande consommation importés. Une démarche souhaite efficacement lutter contre la vie chère dans le pays où, selon la législation en vigueur, les prix sont libres.

Cette mercuriale fixait les prix plafonds aux stades gros, demi-gros et détail des produits alimentaires importés, de catégories viande, volaille, poisson, conserves, riz et produits laitiers. 

Mais, actuellement sur le marché, la plupart de ces produits manquent sur les étals. «Vous remarquerez que ces produits de la liste de la mercuriale manquent sur le marché. Est-ce une stratégie des opérateurs économiques pour duper les contrôleurs ? Est-ce une affaire de rupture de stocks ?», a fait savoir une cliente dans un magasin tout en se questionnant. 

Ce constat est également fait par les agents de la DGCCRF. Et à la question de savoir pourquoi l’absence de ces aliments sur le marché, les commerçants, quant à eux, indexent les fournisseurs, quand ces derniers invoquent les taxes qui ne leur permettent pas de rentrer dans leurs investissements.

«Il faut aussi remarquer que certains commerçants cachent les produits et font la surenchère. D’autres choisissent de ne même plus vendre les produits se trouvant sur la mercuriale», a fait remarquer une cliente de grande surface.

Les produits de cette mercuriale demeurent soumis au régime douanier intégrant le taux global réduit de 5% (excepté le riz et les produits laitiers qui sont exonérés totalement) et l’abattement de 60% de la valeur en douane du fret.

Mais au regard de la situation, rien n’a quasiment changé. Les prix restent élevés. Les familles continuent de trinquer face à un panier de la ménagère s’amenuisant de jour en jour.