Engagée sur les causes humanitaires, la réalisatrice gabonaise Pauline Mvele Nambane, par le biais de sa passion, offre à travers sa dernière œuvre documentaire intitulée «Mivova Y’Ato» (qui signifie paroles de femmes) une plateforme de témoignage à quatre femmes victimes de viols et d’abus sexuels. En partageant leurs témoignages, ces personnes souhaitent que leurs voix soient entendues afin de servir d’exemple de résilience.

Ces héroïnes de la résilience de la souffrance ont décidé à travers leurs témoignages affligeants et consternants, de lever leurs voix contre ces violences, et de faire de la lutte contre les VBG leur combat. © Gabonreview

 

Dans le cadre de la semaine de lutte contre la violence basée sur le genre (VBG) qui s’entend comme englobant, sans y être limitée, tous les actes de violence causant un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée », la réalisatrice gabonaise Pauline Mvélé a dévoilé le 28 novembre dernier, à l’Institut français du Gabon (IFG) son dernier film documentaire de 30 minutes, intitulée « Mivova Y’Ato » (qui signifie paroles de femmes). Il s’agit d’une œuvre de sensibilisation et de lutte contre les violences et abus sexuels au Gabon.

L’un des dix prix du Programme de financement des projets innovants de la société civile et des coalitions d’acteurs (Piscca) 2022, « Égalité femmes-hommes au Gabon », ce projet Mivova Y’Ato» porté par l’Association Ebando, a pour objectif de libérer la parole, briser le tabou et lutter contre les formes de violences dont sont victimes les femmes battues et violées au Gabon. Car estiment la présidente de l’association, Audrey Céline Mengué et Pauline Mvélé, réalisatrice du film documentaire : « Se taire, c’est aussi être complice ».

« Ceux qui connaissent ma filmographie savent que je suis à l’aise dans les thématiques humaines, celles qui touchent à l’injustice sociale et aux droits de l’homme. C’est donc de façon naturelle que j’ai eu à réaliser ce film qui donne la parole aux femmes qui ont été victimes de violences. Réaliser ce film a été un parcours émotionnellement difficile. Ces récits poignards des victimes de viol m’ont à plusieurs reprises fait fondre en larmes. Ce sont des femmes fortes qui ont accepté de témoigner », a confié Pauline Mvele Nambane.

Il s’agit des histoires déchirantes de quatre femmes résidantes toutes à Libreville, victimes de viols et d’abus sexuels. Ces héroïnes de la résilience de la souffrance ont décidé à travers leurs témoignages affligeants et consternants, à visage découvert pour certaines, de lever leurs voix contre ces violences, et de faire de la lutte contre les VBG leur combat.

« Cette libération de la parole est d’autant plus nécessaire et importante qu’aujourd’hui, le Gabon est doté d’un arsenal législatif pour incriminer les violences faites aux femmes. La loi 2021 a permis d’apporter des ajouts conséquents au Code pénal de manière à incriminer les auteurs de violence », a déclaré l’attachée de coopération gouvernance développement auprès de l’Ambassade de France au Gabon, Aurélie Daniéli.

Ces violences peuvent avoir lieu à la maison, dans la rue, à l’école et au travail. En connaissant mieux leurs droits, les aides existantes et les recours possibles face aux VBG, les hommes et femmes sont mieux préparé(e)(s) pour affronter ces situations. Ainsi, après sa première diffusion à l’Institut français du Gabon, le projet prévoit des diffusions du film comme outil de sensibilisation dans plusieurs villes et villages du Gabon tels que : Libreville, Makokou, Mouila, Lambaréné et Port-Gentil.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. nursiale N'neghe dit :

    Les violences n’ont jamais résolues quoique ce soit.
    Savoir que les êtres les plus sensibles que sont les femmes sont victimes de violences de tout genre et d’abus sexuels montre que notre société n’a pas encore compris le concept des droits et des libertés de L’homme.

    C’est une très belle initiative de pouvoir dénoncer ces actes atroces.
    On doit sensibiliser la population gabonaise sur ces violences si on veux avoir une société sereine. Et ce film est déjà un premier pas au delà de tous ce qui existe déjà afin de lutter contre toutes ces violences faites aux femmes.
    Félicitations Madame Pauline pour cette initiative.

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