Des élèves ont déclenché un mouvement d’humeur le 27 janvier à Tchibanga, dans la province de la Nyanga, pour revendiquer le rétablissement des salaires de 65 enseignants grévistes qui n’ont toujours regagné les salles de classe. Le ministre de l’Education nationale a dénoncé une manipulation des élèves par ces enseignants et a appelé ces derniers au respect des textes régissant la grève au Gabon.

Le déferlement des élèves dans la ville de Tchibanga. © D.R.

 

Le 27 janvier à Tchibanga, les cours ont été perturbés par des élèves qui revendiquaient du gouvernement, le rétablissement des salaires de 65 de leurs enseignants grévistes. Réagissant le même jour, le ministre de l’Education nationale a crié à la manipulation des élèves par «un groupuscule d’enseignants grévistes». Selon un communiqué du ministère, ces enseignants ont sorti leurs collègues non-grévistes et les élèves des salles de classes et les ont conduit à la Direction d’académie provinciale (DAP), pour s’en prendre au directeur d’académie provinciale (DAP).

«Cet état de fait qui cause un sérieux trouble à l’ordre public ne saurait être toléré», a réprouvé la tutelle qui condamne tout aussi de graves dérapages, «notamment les violences verbales, menaces physiques et séquestration de l’autorité locale du ministère, en la personne du DAP. Si le ministère et les responsables syndicaux de la coalition Sena-Conasysed ont récemment signé le relevé de conclusions des négociations ayant conduit à une suspension du mouvement de grève entretenu depuis le mois d’octobre 2021, la tutelle exprime son étonnement devant ces violences qu’elle juge injustifiées.

Appel au respect des dispositions légales

Quelques articles de la loi 18/92 du 18 mai 1993 relevés par le ministère. © Gabonreview

Selon certains enseignants, l’intérieur du pays a été au cœur de la grève et certaines représentations refusent le choix de la base de cette coalition à Libreville, au motif que le ministère ne discuterait qu’avec les centrales syndicales et non avec des représentations de celles-ci. Entre appel à la restitution des bons de caisse du mois de novembre 2021 et des éléments de salaires amputés des mois de décembre 2021 et janvier 2022 par les enseignants, Patrick Mouguiama Daouda reste droit dans ses bottes. Il l’estime que «les bons de caisse retenus l’ont été concernant les enseignants en grève, identifiés par les services compétents comme n’ayant ni fait cours ni observé le service minimum, condition sine qua non à la légalité de toute grève».

Indiquant que le processus de restitution progressive des bons de caisse du mois novembre 2021 pour les enseignants ayant décidé de reprendre les cours est autant engagé que celui de la restitution des éléments des salaires amputés, le ministre de l’Education nationale rappelle aux enseignants le principe de droit de grève au Gabon. «La tutelle fait valoir devant la Nation, que les agents en grève doivent respecter la liberté de travail des non-grévistes à vaquer librement à leurs occupations conformément à la loi 18/92 du 18 mai 1993, fixant les conditions de constitution et le fonctionnement des organisations syndicales des agents de l’État», souligne le communiqué.

 
GR
 

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