Dans le cadre de la lutte contre l’insalubrité dans le 3e arrondissement de Ntoum, l’association Bikcity a mis sur pied un projet dénommé Nfoubane. L’opération entend être une solution nouvelle au problème des ordures ménagères dans la cité, par leur traitement et valorisation.

Claude Armaud Oyabi, responsable du projet Nfoubane (au centre) procédant à l’installation symbolique d’un bac à ordures ménagères avec les officiels, le 11 novembre 2023. © GabonReview

 

En présence des autorités administratives de la commune de Ntoum et de la Direction générale de l’Environnement et de la Protection de la nature, le projet Nfoubane pour la gestion des ordures ménagères a été lancé le week-end écoulé à Bikele. L’initiative de l’association Bikcity se veut une solution nouvelle au problème des ordures ménagères dans la cité par leur traitement et leur valorisation. Nfoubane signifiant proprété en langue Fang.

Quelques moments de la cérémonie. © GabonReview

Le processus consiste à la sensibilisation et l’installation de bacs à ordures personnalisés dans les foyers ; à la mise en place d’un système de collecte synchronisé qui prendrait en compte la pré-collecte, même dans les zones d’accès difficile ; enfin à la transformation des déchets organiques provenant des bacs à ordures en compost (engrain naturel). « Ce travail que nous allons faire. Nous ne pouvons pas le réussir seul, mais avec le concours du maire et des chefs de quartiers. Ce que nous faisons aujourd’hui, il faudrait que nous arrivions à le dupliquer dans toutes les zones du 3e arrondissement. Si on réussit à quadriller le 3e arrondissement, avec beaucoup de bonheur cela va être généralisé dans tout le Gabon », a déclaré Claude Armaud Oyabi, responsable du projet Nfoubane.

Le projet Nfoubane fait partie d’une série de projets financés par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) dans le cadre de la 7e phase opérationnelle du programme de financement du fond pour l’environnement mondial. L’objectif du programme est la préservation de l’environnement avec l’implication des communautés locales. « Nous voulons ici assurer de notre soutien, non seulement financier mais technique tout au long de la mise en œuvre de ce projet. Nous serons avec le collectif pour nous assurer qu’il dispose des moyens techniques nécessaires pour la mise en œuvre de ce projet », a indiqué le Dr Karen Aïcha Bakakas Mayika, coordinatrice nationale du Pnud.  Le projet devrait également participer à la création des activités génératrices de revenus pour les jeunes afin de les autonomiser tout en améliorant le cadre de vie de la cité.

Selon le directeur de la règlementation environnementale, Léonce Anvane-Obame, dans le Grand Libreville, près de 800 tonnes d’ordures ménagères collectées chaque jour. Une bonne partie de ces déchets ne trouvent pas encore une solution de valorisation. « De telles initiatives, nous les encourageons fortement. Notre souhait c’est que de telles initiatives soient dupliquées et répandues à travers tout le territoire gabonais. Si on arrive comme ça à recycler 40 à 50% des déchets qui sortent de nos maisons, nous aurons rendu un précieux service à l’environnement et par conséquent à notre santé », a expliqué Léonce Anvane-Obame.

Le maire du 3e arrondissement de la commune de Ntoum, Marc Obame Ntoutoume, à travers les chefs des quartiers présents, a incité les populations à se déployer massivement en faveur de ce pertinent projet dont les résultats attendus devraient sûrement aboutir sur l’employabilité des jeunes, la protection de la nature, la préservation de l’environnement, la lutte contre l’insalubrité et l’incivisme.

Le lancement du projet Nfoubane intervient dans un contexte où le 3e arrondissement de la commune de Ntoum rencontre d’énormes difficultés pour assurer son assainissement. La pré-collecte et la collecte des ordures ménagères s’articulent de façon insatisfaisante favorisant l’accumulation des décharges sauvages avec un fort impact sur la santé des populations. De plus, la suite donnée à la vie de ces déchets reste conditionnée par la survie de la grande décharge de Libreville (Mindoube) d’ailleurs en fin de vie, posant un réel problème sanitaire et environnemental.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire