Ce 24 septembre à son domicile de Batterie 4, Casimir Oye Mba a reçu les hommages de ceux qui ont bien voulu l’honorer avant sa mise en terre, malgré le temps pluvieux. Allongé dans son cercueil avant son départ pour Nzamaligué, ses frères d’armes de l’Union nationale (UN) dont il était le Vice-président ont loué les vertus d’un citoyen engagé, attaché aux principes et valeurs de la République qu’il laisse d’ailleurs en héritage.

Jeanine Taty Koumba lisant l’éloge funèbre. © D.R.

 

«Casimir Oye Mba était bon», a déclaré Jeanine Taty Koumba s’exprimant au nom de l’Union nationale (UN) lors des obsèques de celui qui fût Vice président de cette formation politique. Selon l’UN, qui a choisi de conter l’histoire d’un citoyen engagé, attaché aux principes et valeurs de la République par ailleurs laissé en héritage, l’homme avait la grandeur et l’humilité de grandes âmes. Profondément moral, assure l’UN, il détestait le vice qu’il dénonçait d’un ton ferme sans jamais blesser personne. «Son défaitisme apparent cachait mal un optimisme réel, une foi obstinée au progrès de l’intelligence et de la justice», a déclaré Jeanine Taty Koumba d’après qui, Casimir Oyé Mba exprimait une détestation vigoureuse de la facilité, de la médiocrité, du népotisme et de la couardise.

Dressant le portrait d’un ardent idéaliste, réaliste sincère, la représentante de l’UN assure que le disparu combattait un mal des temps modernes : l’argent coûte que coûte. «L’argent a pourri mon pays, déclarait-il en 2017», s’est-elle remémorée. «Casimir Oye Mba avait incontestablement la République chevillée au corps. Il se conformait à ses règles et en respectait les institutions. Il vouait le plus grand mépris aux responsables qui, à leur service, les travestissent», a-t-elle poursuivi, présentant un démocrate qui mesurait l’importance du soutien populaire, sans sombrer dans la démagogie ou la rhétorique faussement guerrière. «Jamais, il ne flattait le peuple ou ses bas instincts. Toujours, il s’efforçait de lui montrer les retombées de l’ignorance, les dangers de la corruption et de la compromission».

Cam la classe « l’homme au camembert »

Fils de Nzamaligue, né sur des feuilles de bananier, dit Jeanine Taty Koumba se fondant sur les revendications du défunt, Casimir Oyé Mba a longtemps marché pieds nus pour se rendre à l’école. Ce qui a amené l’opinion à le caricaturer comme « l’homme au camembert » pour illustrer sa réussite sociale. «Il prenait un réel plaisir à manger avec nous les « beignets » à la fin des réunions hebdomadaires du Bureau national», s’est-elle remémorée. «Il savait, loin des clichés, d’où il venait. Et pour cette raison aussi, il souhaitait et œuvrait pour que, dans tout le Gabon, un plus grand nombre de femmes et d’hommes accèdent à un destin meilleur», a-t-elle ajouté.

À en croire son propos, chrétien catholique assumé, Casimir Oye Mba était persuadé que l’affranchissement du peuple tient à deux prérequis : l’éducation et le travail.

«Au moment où il était en droit d’aspirer à une retraite paisible et méritée, il entreprit d’œuvrer à la transmission pour les générations futures», a fait savoir la représentante de l’UN qui souligne que Casimir Oye Mba rappelait toujours qu’il avait fait sa part et qu’il revenait aux générations suivantes de prendre le relais. «Le compagnonnage était devenu son objectif», a révélé celle qui précise qu’il s’y appliquait avec dévouement. «Il était un authentique Homme d’État, celui dont la perspective n’est pas limitée aux prochaines élections, mais à la prochaine génération».

L’UN profondément touché

«Il n’y a pas de mot assez juste pour vous exprimer l’état émotionnel dans lequel nous nous trouvons depuis l’annonce de votre départ», a avoué Jeanine Taty Koumba, invitant chacun à une introspection pour déterminer sa contribution individuelle dans l’accomplissement du rêve de Casimir Oye Mba et agir en responsabilité. L’UN regrette un homme modéré, direct et franc, recherchant toujours la discussion, le dialogue, les convergences. Des qualités qui lui auraient valu des critiques et incompréhensions des extrémistes de tous bords. «Sans jamais vous épancher sur les injures proférées à votre endroit, vous avez considéré que votre devoir était d’offrir au Gabon, depuis l’UN, un cadre où le débat, les principes et les valeurs devaient être privilégiés. L’UN et le Gabon étaient votre profession de foi», a-t-elle renchéri

À en croire son propos, Casimir Oye Mba aimait le Gabon. Cet amour pour son pays avait guidé son retrait de l’élection présidentielle. Alors que le peuple réclamait une candidature unique de l’opposition, son devoir avait-il estimé, était de placer l’intérêt du Gabon au-dessus de sa petite personne. «Votre abnégation, qui caractérise les grands Hommes d’État, qui savent s’effacer devant l’intérêt de la Nation, restera pour nous l’exemple de la qualité d’hommes et de femmes que vous vouliez pour notre parti, sans compromissions», promet l’UN. «De vos titres et fonctions, vous vous êtes dépouillés pour collaborer et travailler avec nous à un Gabon pour Tous. Vous nous avez écoutés sans jamais nous juger», a-t-elle apprécié, l’émotion dans la gorge.

« Adieu CAM-La-Classe »

«Au moment où vous nous quittez, nous savons votre tristesse de n’avoir pas vu le Gabon de vos rêves, mais nous voulons vous dire une seule chose : vous n’avez pas œuvré en vain. C’est à nous de poursuivre l’œuvre que vous avez si noblement entreprise», a poursuivi Jeanine Taty Koumba dont le parti compte se consacrer à « la grande cause» à laquelle casimir Oyé Mba a consacré tant son temps, son énergie, sa sueur que sa lueur. «C’est à nous de réaliser le Gabon pour Tous», a-t-elle engagé l’UN, demandant au disparu et à ses devanciers (Marie-Agnès Koumba, Pierre Claver Zeng Ebome, Marie Bendome, André Mba Obame, Daniel Kombe Lekambo) d’intercéder pour le Gabon qui «va vraiment mal». «Merci, monsieur le Vice-président. Adieu CAM-La-Classe», a-t-elle conclu.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Un homme politique de son rang aurait du avoir des obsèques vraiment dignes et nationale, en présence de toutes les classes politiques. Et aussi en présence du chef de l’état (qui ne serait pas venu puisqu’il est mort) ou son représentant (sosie ou autre farfelu de la francafrique).

    Cela prouve à suffisance que notre démocratie est véritablement MÉDIOCRE.

  2. isidore dit :

    @Serge Makaya, vous finirez par me convaincre qu’ali Bongo est bien mort. Je commence à douter sérieusement qu’il est encore en vie…

    • Diarra dit :

      Il est mort. Et d’ailleurs, votre pays qui avait l’habitude d’accueillir les présidents français, ces derniers n’ont plus fait d’escale au Gabon depuis le départ de Sarkozy. Autre signe de sa mort: Ali Bongo ne fait plus de conférence de presse. Sauf par des revues corrompues comme Jeune Afrique ou autres médias à la solde du régime bongoiste ou lié à la francafrique.

      Le ou les sosies d’Ali Bongo ne peuvent pas s’amuser à faire une véritable conférence de presse improvisée, de peur de ne pas pouvoir répondre à certaines questions pertinentes de journalistes. Ali Bongo est bien mort. J’y crois vraiment.

  3. Yvon dit :

    Probable. Car le roitelet qu’il est (ou était) ne voyage plus comme il aimait si bien le faire. Ça aussi, césar une preuve de sa mort.

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