Oyem : des briques de terre contre le décrochage scolaire

Former pour construire l’avenir. À Oyem, le diocèse mise sur la production de briques de terre pour offrir une seconde chance aux jeunes déscolarisés. Grâce à une formation pratique au petit séminaire Saint Kisito d’Angone, ces derniers acquièrent un savoir-faire artisanal porteur dans un secteur en plein essor, tout en participant à la promotion d’un matériau de construction écologique, durable et local.

Maurice Mokube, chef d’atelier production des briques de terre, le 1er août 2025 à Oyem. © GabonReview (Capture d’écran)

À Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, l’Église catholique innove pour lutter contre le décrochage scolaire en offrant aux jeunes des perspectives concrètes de formation professionnelle. Au petit séminaire Saint Kisito d’Angone, le diocèse met en place une unité de formation et de production de briques de terre, une initiative mêlant insertion, écologie et développement local.

«Avec un mélange de sable et de ciment, l’on fabrique des briques de gain permettant le passage de la plomberie et de l’électricité. Nous avons aussi les pavés qu’on peut mettre au sol, sans oublier les angles arrondis pour les gros poteaux…», détaille Maurice Mokube, chef d’atelier production, au micro de Gabon 1ère. Sous sa houlette, de nombreux jeunes apprendront à manier ces matériaux, façonnés à partir de ressources locales, comme la latérite.

Plus durables et abordables, les briques de terre séduisent de plus en plus dans le nord du Gabon. «Il y a des gens qui s’intéressent beaucoup à ça. Ici je forme les gens. On vend les briques à Oyem. Les gens quittent même Libreville pour venir acheter… Toutes les paroisses ici sont faites à partir de ces briques», confie le responsable, fier de voir ces constructions fleurir dans la région.

Soutenu par l’évêque et les missionnaires, le projet s’inscrit dans une dynamique d’autonomisation durable. En misant sur la transmission d’un savoir-faire artisanal et l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement, le diocèse d’Oyem espère offrir à une jeunesse en rupture scolaire une véritable voie de réinsertion.