En recevant la ministre centrafricaine des Affaires étrangères lundi, le président gabonais a réaffirmé le soutien de son pays pour le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en RCA. Seulement, la promesse d’Ali Bongo semble quelque peu compromise en raison des problèmes d’équipements persistants auxquels fait face son contingent au sein de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). Le matériel chinois acquis en 2019 est déjà défectueux.

Le contingent gabonais en Centrafrique, en décembre 2019. © Minusca

 

Ali Bongo et Sylvie Baipo Temon, le 9 novembre 2020, à Libreville. © Facebook/PresidenceGabon

Lundi 9 novembre à son cabinet, Ali Bongo s’est entretenu avec Sylvie Baipo Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères et émissaire de son homologue Faustin Archange Touadera, sur l’implication de la CEEAC et celle du Gabon dans le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en RCA. Dans un post sur sa page Facebook, le président gabonais a assuré à son invitée que «la CEEAC et le Gabon en particulier s’impliqueront davantage, et autant que nécessaire, aux côtés des autorités centrafricaines».

Si la promesse du chef de l’État gabonais a été bien accueillie par la patronne de la diplomatie centrafricaine, d’autant que son hôte a estimé que le soutien à apporter à son pays est une des «conditions sine qua non à une intégration sous-régionale plus forte et à un développement inclusif», la matérialisation de cette ambition semble quelque peu compromise, ou du moins retardée en raison des problèmes d’équipements auquel ferait face le contingent gabonais au sein de la Minusca. Des problèmes qui persisteraient depuis plus de cinq ans, à en croire Africa Intelligence.

Nos confrères rapportent en effet qu’en 2014 déjà, l’État gabonais avait dû acquérir du groupe français Nexter au profit de ses soldats déployés en RCA 12 véhicules de transport de troupes blindés anti-mines de la gamme Aravis. «Au final, seuls huit de ces véhicules ont finalement été acquis, et aucun envoyé en Centrafrique : ils ont été attribués à la Garde républicaine, qui en a utilisé certains pour réprimer la tentative de coup d’État du 7 janvier 2019», croit savoir le média qui affirme que le 5e bataillon de la Minusca a finalement été équipé au début 2020 par le géant Norinco de la China North Industries Corp.

Mais là encore, les véhicules de transport de troupes blindé VN1, version export du ZBL-08 fournis par l’entreprise chinoise ont vite montré des défaillances. Selon Africa Intelligence, «plusieurs des systèmes de locomotion des VN1 chinois ont dû être intégralement remplacés» pendant les six premiers mois de l’année 2020 ; ce qui impacte inévitablement l’efficacité des Casques bleus gabonais sur le terrain à Bangui.

Présent en RCA depuis 2004, le contingent gabonais a une longue expérience de 22 ans de présence sur le théâtre des opérations de paix, commencée en 1997. Le pays aurait déjà effectué une rotation de 247 militaires.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Hugo dit :

    Tient, il porte enfin un masque. Comme c’est bizarre.

  2. diogene dit :

    Merci à la Minusca de permettre aux dictateurs de posséder des engins de répression sophistiqués tandis que les centrafricains devront se contenter de matos défectueux…

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