Si le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a été mis en place au lendemain du Coup d’État avec des objectifs bien précis, le débat enfle portant sur la future composition du Parlement de la Transition. Les politiques et la société civile s’affrontent. Les premiers réclament l’augmentation des membres siégeant alors que les autres estiment que le politique a montré ses limites. «Dans une situation d’exception, il faut accepter qu’on attribue les positions d’une façon, je dirais arbitraire», a déclaré le Premier ministre, Raymond Ndong Sima. Mais la controverse persiste. 

Le palais Léon Mba, siège de l’Assemblée nationale à Libreville. © Gabonreview

 

Il apparaît désormais, de toutes évidences, deux camps antagonistes concernant le choix des personnalités devant siéger à l’Assemblée nationale et au Sénat de la Transition. Cette actualité fait la une des médias notamment depuis la sortie du président de l’Assemblée nationale, Jean-François Ndongou. Il avait jugé légitime de demander au président de la Transition, pour «question de plus représentativité», l’augmentation du nombre de représentants du peuple, notamment de politiques, dans les deux chambres du parlement. Depuis lors, c’est la levée de boucliers. 

4e vice-président de l’Assemblée nationale, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso avait pourtant été l’une des premières personnalités à critiquer l’initiative du président de la Représentation nationale. Il estimait alors que la gestion des Affaires publiques par les politiques n’avait pas produit des résultats escomptés.

«Nous sommes dans une situation d’exception»

Et le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, s’est exprimé lors de la conférence de presse qu’il a animée, le 27 septembre, sur cette problématique. «Sommes-nous en train de parler de légitimité ou de normalité ? De quoi parlons-nous ?» a-t-il questionné.

Le chef du gouvernement de la Transition rappelle que le CTRI a demandé une accalmie. «Il n’y a ni opposition ni majorité», a-t-il souligné avant de faire remarquer que : «nous savons les uns et les autres d’où nous venons. Nous avons fait campagne, il y a trois semaines. On était encore les uns face aux autres».  

Pour lui donc, il ne faut pas poser le problème en termes de légalité. «La seule légalité que l’on doit avoir c’est celle qui est obtenue par les élections. Alors, je vous renvoie la question : sur quelle base la société civile rentre-t-elle dans les Assemblées ?» a-t-il questionné, non sans indiquer que «dans une situation d’exception, et nous sommes dans une situation d’exception, il faut accepter qu’on attribue les positions d’une façon, je dirais arbitraire, pour qu’on ait des apparences de quelque chose qui fonctionne normalement».

«Des représentants du peuple par défaut… Aucun mérite sauf celui d’avoir été choisis par le président du CTRI»

Du côté de l’Assemblée nationale, des personnes ressources font savoir que dans ces deux institutions, «on travaille sur les lois». «Comment voulez-vous que 70 personnes traitent d’une matière qui concerne plus de 2 millions de personnes ? D’ailleurs quels critères ont prévalu pour le choix des uns et des autres ?» s’est également interrogée une source de l’Assemblée nationale, non sans préciser que le nouveau président de cette institution «ne demandait pas l’augmentation des politiques du Parti démocratique gabonais (PDG)». 

Pour elle, «les personnes désignées ou qui seront désignées ne sont que des représentants du peuple par défaut». Et d’ajouter, «ceux qui seront-là ne le seront que parce que le président du Comité pour la Transition a décidé de les mettre ici. Ils n’ont aucun mérite sauf celui d’avoir été choisis par le président du CTRI».

Insistant sur le fait que le général Oligui Nguema a été clair sur le fait qu’il «n’y a plus de majorité ni d’opposition», cette personne a de même dénoncé «une certaine Société civile» qu’elle estime «être des sous-structures des partis politiques». «Le problème avec la société civile, c’est qu’elle prétend être neutre», a-t-elle ajouté.

«La société civile elle-même souffre d’un certain nombre de maladies»

À l’émission «Questions politiques» du 28 septembre sur Gabon Première, l’acteur politique Richard Moulomba, fait observer que «la société civile elle-même souffre d’un certain nombre de maladies. La corruption est à l’intérieur, le banditisme est à l’intérieur comme c’est le cas dans la plupart des compartiments de la société gabonaise et donc le politique».

Président de parti politique avant le coup d’État, il déclare qu’on ne peut pas particulièrement dire qu’il y a une partie qui a échoué. «Dans une société, il y a des ripoux et ces ripoux sont partout et il y a des gens bons et ces bons sont partout», a-t-il dit.

Pour plusieurs acteurs politiques au Gabon, la place de la société civile se trouve au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce qui fait dire à Richard Moulomba que « soit on est politique, soit on est de la société civile». «Il faut qu’on sache qu’elle est notre identité. Si on décide de devenir politique, qu’on revoie la copie de son récépissé. Le politique et la société civile n’ont jamais été des ennemis et ce n’est qu’au Gabon qu’on veut les opposer», a-t-il dénoncé.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonsoir,

    Qu’est-ce qu’un politique au Gabon? Serait-ce un homme (une femme) doué(e) de supers pouvoirs comme dans les héros de Marvel (Iron man, Spider man, Ant man, Captain America, etc.) ou DC Comics (Batman, Aquaman, Wonder woman, Superman, etc.)?

    J’aime à répéter que la politique n’est pas un métier. C’est un mandat temporaire (deux législatures maximum) sur fond d’idées à débattre. Beaucoup de « politiques » (au Gabon) cherchent une planque (salaires faciles sans réel travail) et une immunité de surcroît pour dissimuler leur passé trouble.

    A ce compte, il faudrait diviser par 2 le salaire des représentants du peuple et revoir les conditions de leur immunité. On ne vient pas en politique comme « un cheveu qui tombe dans la soupe », jouer les godillots. Il faut avoir une réelle conviction, des propositions fortes et des compétences (une expérience dans le civile utile).

    Dans tous les cas, il ne s’agit pas de recaser le personnel sinistre aux compétences limitées issu des partis politiques. « Il n’y a ni majorité ni opposition » disait Monsieur P.-M. Gondjout. De mon point de vue, il n’y a ni parti politique ni société civile. Il n’y a que des gabonais et des gabonaises. Arrêtons cette histoire de « partis politiques ». Ce sont des « coquilles vides », des « fictions légales » qui ne servent à rien: plus de 100 partis politiques pour 2.3 millions d’habitants. C’est une particularité mondiale! Lorsqu’ils sont puissants, ils déraillent.

    Une proposition: l’Etat gabonais devrait arrêter le financement des partis politiques. Car très souvent les partis politiques sont crées pour des raisons financières et jouent un jeu trouble dans la vie publique.

    Cordialement.

    • Gayo dit :

      Non ces vendeurs d’illusion pensent que c’est un métier. Ils pensent que la politique requiert une expertise et un parcourt et une admission aussi pointus que la médecine avec pour preuve que vous remplissez les critères de qualification avec la carte de membre d’un parti politique. Pourtant l’accès à l’assemblée nationale par des élections ne requiert dans aucune pays du monde la preuve que vous remplissez des critères pour être appelé homme politique, une expertise ou une experience dans quelque domaine que ce soit. Les Ndongou, Moulomba et autre font du chantage et de l’enfumage pour tromper une fois de plus les gabonais.

  2. Gayo dit :

    Quand on voit Fabrice Andjoua qui a usé de faux et de traffic d’influence pour faire invalider 7 listes électorales pour se retrouver candidat unique en plein Franceville encore dans l’appareil d’état, on craint que la volonté de voir la vie publique se moraliser avec des hommes à la probité reconnue n’échoue. La famille Bongo peurrait se faire oublier pour le moment. Avec des dizaines de milliards en héritage ils ont déjà trop eu de façon indue du Gabon. 1 seul milliards, c’est un revenu mensuel pour une famille de 2 millions pendant 40 ans. Ils ont assez eu pour laisser la politique et essayer de rentré le Gabon ce trop perçu par d’autres activités. Nous avons besoin du leadership de Ondo Ossa qui est le seul qui reste franc avec Oligui et lui rappelle que les gabonais attendent la fin du système Bongo-PDG.

  3. Gayo dit :

    Quand Oligui nomme encore Fabrice Andjoua, qui doit répondre de l’usage de faux et de trafique d’influence dans l’invalidation de 7 listes électorales pour faire de lui un candidat unique dans une grande ville? Vous n’allez pas emmener les gens à comprendre que tricher ce n’est pas bon en gardant au devant de la scène les auteurs ou les bénéficiaires de tels actes de trahison. Fabrice Andjoua a-t-il usé des mêmes méthodes de traffic d’influence pour rester dans l’appareil d’état? Et même s’il fallait encore un Bongo, il y en a qui ne se sont pas illustrés aussi nègativement.

  4. Gayo dit :

    Moulomba raconte des bêtises depuis qu’il a pris les millions de la mangeoire du pseudo dialogue. Tout citoyens gabonais a le droit d’être un acteur politique à un moment ou un autre. Même temporairement dans les situations comme celle-ci. Le fait d’être un chef de parti sans élu, inactif et bénéficier pompeusement du titre d’homme politique ne vous donne pas plus de légitimité que Foumboula qui à cause du règne de l’injustice et de l’arbitraire par la force des choses se positionne politiquement, pour faire de l’opposition au pouvoir. L’opposition politique se bas de façon beaucoup plus intéréssée pour la conquête du pouvoir et sa préservation. La société civile qu’on pourrait aussi appeler “opposition civile” se bats du côté du peuple pour les droits et la justice. Dans une situation comme celle qu’on a vécu depuis la gouvernance d’Ali Bongo c’est l’opposition civile incarnée par les Marc Ona, Foumboula, Paga, etc qui été au four et au moulin pour mettre à nu la sorcellerie des Bongo et du PDG. Ils sont ceux qui souvent ont aidé l’opposition à s’habiller de plus de légitimité en l’adoubant face à un pouvoir inique, qui ont œuvré pour son unité. L’opposition a au contraire plus d’intérêt à soutenir la présence de la société civile libre, au risque de se faire dominer et avoir par l’ancienne majorité qui veut à nouveau confisquer le pays, à moins que Moulomba joue le jeu du Bongo PDG. Vous aurez tout l’espace après le référendum. Quand on dit que les partis d’opposition ont bradé les acquis démocratiques, on voit les personnes comme Moulomba qui était à la concertation qui a servi à légitimer le bulletin inique. En cette situation d’exception où on cherche à poser les bases d’un espace politique sein, les politiques qui sont dans la logique de conquête et de préservation du pouvoir doivent être moins représentés que d’habitude et la société civile très présentes. Quand la constitution sera adoptée, les politiques reprendrons leur place avec des outils législatifs qui ne sont pas taillés à la mesure de leur amour du pouvoir et la société civile reprendra sa place. Ni l’espace politique, ni la société civile ne sont la chasse gardée de personne. Foumboula qui estime que pour défendre le peuple l’AN nationale c’est gouvernement est libre de quitter ou de rester dans cette tribune par une élection plus tard. Vous avez échoué c’est pourquoi la société civile sort de ses rangs comme les militaires pour restaurer la normalité. Vous continuez votre sorcellerie de recherche de postes c’est pourquoi les Bongo étaient obligés de grever le budget de l’état avec des nominations pléthoriques.

  5. Gayo dit :

    Cette personne qui dit que ceux qui sont nommés le sont sur un seul mérite, le choix du CTRI, est juste entrain de reconnaître son insignifiance politique. Un homme comme Marc Ona si il se positionnait pour un mandat politique est bien plus représentatif que Moulomba qui a déjà été candidat. Foumboula Libeka est bien méritant, certainement plus populaire et plus utile qu’un chef de parti devenu presque inactif comme Moulomba à l’AN. Entendre des idiots dire que les gens sont tous nommés sur la base d’aucun mérite nous rappelle les années sombres d’Omar Bongo qui se targuait de faire d’un chien un ministre et d’un ministre un chien. Marc Ona et Foumboula Libeka ne sont pas des chiens faits députés. Leur combat pour le droit et la justice est reconnu de tous les gabonais. C’est de là que vient leur mérite. Ceux qui sont nommés sans mérite comme les chiens que les Bongo se targuent de fabriquer de toute pièce, vous les connaissez.

  6. Jean Jacques dit :

    Le discours de Nicolas Sarkozy a Dakar il avait raison,les criminels du pays comme foumbula,paga,ona sont à la soupe sachant bien qu’ils ont pas un mandat du peuple.c’est mieux de former vos beques. Un pays qui est un model dans les secteurs se développe c’est là-bas il n’y a pas votre malgame société, opposition,

  7. Jean Jacques dit :

    En Chine, les coneries sociétés civiles,opposition, on vous prend même les parents ne sauraient rien,

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