De banquier à ministre, de critique du régime Bongo à stratège d’Oligui Nguema, Mays Mouissi incarne l’ascension fulgurante d’un technocrate devenu figure politique centrale. Porté par son pragmatisme et son sens du résultat, il s’impose désormais comme l’architecte discret de la nouvelle Union démocratique des bâtisseurs (UDB). Jeune Afrique a dressé son portrait, le 14 août dernier.

Touché, mais pas coulé, Mays Mouissi, l’enfant des PK, en partie élevé par sa grand-mère et sauvé par l’école de la République, a fait le dos rond. Et peut en sourire aujourd’hui. © Facebook/UDB

 

Jeune Afrique a livré un portrait acéré de Mays Mouissi, ce «technocrate devenu stratège politique d’Oligui Nguema», brusquement propulsé au cœur du pouvoir gabonais. L’hebdomadaire souligne que, malgré son «peu d’expérience politique», le président lui a confié «les clés du nouveau parti présidentiel, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB)», sous le regard circonspect des caciques.

De la disgrâce supposée à la revanche éclatante

«Passer du ministère de l’Économie et des Participations à celui de l’Environnement n’est pas une rétrogradation», tranche l’article, rappelant le «virulent bashing» dont Mouissi fut la cible après la suspension des décaissements de la Banque mondiale en janvier 2025. Beaucoup l’avaient désigné comme «victime expiatoire» des errements hérités du régime Bongo. Mais, note Jeune Afrique, il a fait «le dos rond» et en récolte aujourd’hui les fruits : maintien au gouvernement, puis nomination spectaculaire au secrétariat général de l’UDB, le jour même de sa fondation.

L’enfant des PK devenu figure cardinale

Le portrait remonte aux racines : «l’enfant des PK – quartiers pauvres de Libreville – en partie élevé par sa grand-mère et sauvé par l’école de la République». Parti étudier à Dakar puis à Paris, diplômé de la Sorbonne et de la Paris School of Business, il fait carrière dans la banque et l’assurance avant de fonder son propre cabinet de conseil. Ses chroniques, où il «étrillait la gouvernance du Gabon», avaient attiré l’ire d’Ali Bongo mais séduit Oligui Nguema, qui l’a appelé dès septembre 2023 à l’Économie.

«Le président apprécie la culture du résultat. Pour atteindre les objectifs, j’applique les méthodes du privé», confie Mouissi à Jeune Afrique. Preuve à l’appui : «Une semaine après le lancement de l’UDB, nous avions déjà enregistré près de 50 000 adhésions». Objectif désormais : transformer cet élan en majorité parlementaire et, pour lui, décrocher un mandat électoral à Ndendé, sur les terres de son oncle Pierre Mamboundou, défunte figure charismatique de l’opposition.

Ainsi, conclut en filigrane Jeune Afrique, Mays Mouissi illustre la politisation des technocrates et la technicisation du politique : un profil atypique, façonné par l’audit et les chiffres, devenu stratège d’une République en recomposition.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jean Jacques dit :

    Un pays qui protège les corrompus, les voleurs, quel est le pays ou homme d’affaire qui viendra ke RISQUE DE METTRE SON ARGENT un pays comme le Gabon??

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