Selon le quotidien français Le Monde dans son édition en ligne du 5 octobre 2023, l’ex-ministre gabonais des Eaux et Forêts et scientifique britannique, Lee White, se trouve au cœur d’un scandale judiciaire majeur. Accusé d’exploitation illégale de bois et de détournement de fonds, il a été assigné à résidence le 4 octobre. L’affaire met en lumière les ombres d’une gestion énigmatique des ressources forestières du Gabon. Le «Gabon vert» de l’ancien chouchou d’Ali Bongo est dans la tourmente. Les beaux discours de White sur l’écologie n’étaient-ils donc que de la poudre aux yeux ?

«Quelle que soit l’issue judiciaire, l’affaire reflète les tensions et la défiance qui se sont rapidement installées après l’arrivée de Lee White à la tête du ministère en 2019». © tv5monde.com

 

«Après le coup d’État, le ‘’Gabon vert’’ de Lee White dans le viseur de la justice», titre le journal Le Monde dans son édition du 5 octobre 2023.

L’article rapporte que «l’ancien ministre gabonais des Eaux et Forêts Lee White, considéré comme très proche du président déchu Ali Bongo Ondimba, a été assigné à résidence, mercredi 4 octobre, par le tribunal de première instance de Libreville dans le cadre d’une plainte déposée par le Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef) contre le directeur des forêts du ministère, Ghislain Moussavou, accusé de «complicité d’exploitation illégale de bois» et de «détournement de fonds».

D’après Le Monde, «le scientifique d’origine britannique, promu directeur de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) avec l’accession d’Ali Bongo au pouvoir, en 2009, puis ministre au large portefeuille des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan climat et du Plan d’affectation des terres en 2019, est en effet considéré par le syndicat comme l’ordonnateur d’un circuit illicite de financement».

L’organisation syndicale Synapef cherche à révéler des irrégularités financières, notamment l’utilisation suspecte d’un compte destiné à percevoir des amendes des opérateurs forestiers et les recettes issues de la vente de bois abandonné. Ces fonds, qui devraient normalement être versés sur le compte du Trésor public, auraient été détournés à d’autres fins. Selon Le Monde, «les sommes qui auraient normalement dû être versées sur le compte du ministère auprès du Trésor public sont estimées à plusieurs centaines de millions de francs CFA depuis 2021 (soit plusieurs centaines de milliers d’euros)».

Il est également question de l’octroi de deux permis forestiers à la Zone économique spéciale du Gabon (GSEZ) sans appel d’offres, ainsi que le rôle de Noureddin Bongo Valentin, fils d’Ali Bongo, dans la gestion du Gabon.

Lee White, qui vit au Gabon depuis plus de 30 ans, a toujours nié avoir utilisé la question environnementale à des fins politiques. En 2021, il confiait au Monde : «J’ai accepté mon poste [de ministre] sans aucune réserve. C’est un privilège qui me donne le pouvoir d’agir concrètement pour la protection de la nature. Il ne nous reste qu’une décennie pour éviter le pire».

Avec le soutien de bailleurs de fonds étrangers, le Gabon a entrepris d’importants efforts pour lutter contre la déforestation. Cependant, l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel a soulevé des inquiétudes quant à l’avenir de ces accords. De nombreuses organisations civiles demandent un réexamen des accords internationaux, notamment pour déterminer où est allé l’argent destiné à la conservation.

«Quelle que soit l’issue judiciaire, l’affaire reflète les tensions et la défiance qui se sont rapidement installées après l’arrivée de Lee White à la tête du ministère en 2019», analyse Le Monde.

Le quotidien rappelle que Lee White «était membre du parti présidentiel, le Parti démocratique gabonais (PDG), et briguait lors du scrutin local organisé en même temps que l’élection présidentielle, le 26 août, un siège dans le département de la Lopé, qui abrite le parc national éponyme, où le chercheur avait entamé ses recherches à la fin des années 1980».

Depuis le coup d’Etat, Lee White garde le silence, tandis que son successeur désigné par le gouvernement de transition, le colonel Maurice Ntossui Allogo, affirme vouloir s’attaquer aux conflits entre l’homme et la faune.

L’article conclut en abordant la critique selon laquelle la politique de protection de la nature au Gabon est principalement conçue et mise en œuvre par des conservationnistes étrangers.

Source : Le Monde, 5 octobre 2023

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Franck Ndjimbi dit :

    Sur ce coup, le prestigieux Le Monde se trompe. Lee White a tué l’ANPN et le ministère des Forêts. C’est un biologiste intrépide sans doute. Mais sans plus. Il n’avait rien à faire aux fonctions auxquelles il a prétendu et qu’Ali Bongo lui a permis d’occuper. Entre incompétents, entre corrompus, Ali Bongo et lui se comprenaient

  2. Akoma Mba dit :

    Encore un ami du défunt Ali Bongo. Quand Eyégue Ndong et compagnie vont-ils nous confirmer que depuis le 28 octobre 2018 Ali Bongo n’est plus de ce monde. Est-ce la raison pour laquelle le CTRI ne peut pas mettre en prison le sosie? Que ceux qui savent la vérité arrêtent avec leurs Whatsapps et osent dévoiler ce secret gardé trop longtemps par les pilleurs et détourneurs de deniers pubic du Gabon

  3. De Kermadec dit :

    Certaines personnes risquent de prendre très mal cette constatation: Lee WHITE a bien entubé le peuple gabonais et ceci, avec plaisir et ans vergogne, avec la complicité de certaines personnes. Conclusion, voyant que, après avoir chassé A.B.O et sa sorcière Sylvia ainsi que N.B.V, il a pu quitter le GABON, sans être inquiété, au su et à la vue de tout le monde ce, malgré les poursuites judiciaires qui lui pendaient au nez; cela n’a pas pu arriver sans la complicité d certains ténors actuellement au pouvoir. Le jour de sa fuite, pas mal de personnes ont, comme par hasard, été atteintes de cécité.

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