Steeve Nzegho Dieko a-t-il parlé trop vite ? Finalement, ce sont les responsables désignés en 2017, lors du dernier congrès, qui reçoivent le Secrétaire général du parti. Bizarre…

Steeve Nzegho Dieko, il y a quelques jours dans l’Ogooué-Ivindo. © Facebook/pdggabon

 

Depuis quelque temps, la place politique et singulièrement les milieux politiques PDGistes s’agitaient un peu autour d’un bruit assourdissant : le nouveau «camarade Secrétaire général» avait laissé entendre que le parti de Louis changerait ses responsables provinciaux et territoriaux avant cette tournée. «Il y a des membres du Bureau politique et des secrétaires départementaux qui sont incapables de tenir une réunion avec plus de cinq personnes ; leur image est tellement négative. Qu’ils sachent que ça va changer», avait-il lancé un mois après sa prise de fonction. Une promesse réitérée, juillet dernier, lors de sa tournée dans le Grand Libreville.

Mais patatras ! là aussi, comme dans d’autres institutions, aucun changement n’est noté. Conséquence : la parole du grand parti dit «des masses» continuera de perdre de sa crédibilité. Les membres du Bureau politique, les secrétaires provinciaux, départementaux, communaux et autres sont toujours à leur poste.  Aucun d’entre eux n’a bougé. Aucun…

Nzegho Dieko a-t-il parlé trop vite ?

Le quadra nommé à la tête du PDG en mars dernier a-t-il sous-estimé la capacité de nuisance de ses «vieux» amis ? A-t-il méprisé leur volonté de se maintenir coûte que coûte dans les instances du PDG, alors qu’on est à moins d’un an de l’élection présidentielle ?

En tournée dans le Gabon profond, le secrétaire général du PDG, Steeve Nzegho Dieko, s’est déjà rendu dans les gorges de l’Ogooué (il a déjà visité le Haut-Ogooué, l’Ogooué-Maritime et l’Ogooué-Ivindo), et se rendra bientôt dans l’Ogooué-Lolo, la Ngounié et la Nyanga, prochaines étapes de son voyage. Il est donc, depuis fin-août, au contact non pas de nouvelles têtes, comme relevé plus haut, mais des responsables et des équipes du parti nommés il y a près de cinq ans ! Effectuera-t-il un autre périple si de nouvelles têtes d’affiche étaient désignées ?

En tout cas, cet état stationnaire après une grande annonce donne une impression de précipitation. Au lieu d’annoncer d’abord ses intentions de changement, le nouveau secrétaire général ne devait-il pas au préalable faire la tournée et en tirer les conclusions ? De ce fait, ses propos de début de magistère laissent perplexes nombreux de ses soutiens qui se demandent s’il dispose réellement de l’épaisseur politique nécessaire au pilotage du navire amiral de la majorité présidentielle. Ils se demandent plus clairement s’il est le bon cheval, s’il est vraiment celui qui doit montrer la voie et donner l’impulsion.

Déjà des questionnements au sein du parti

Dans l’opinion, l’impression que cette incapacité à tenir parole donne est surtout que c’est un travail d’Hercule, à Louis, que de désigner quelque 250 à 300 responsables. Questions : Qu’est-ce qui coince ? Qu’est-ce qui peut bien bloquer ? D’où vient cette incapacité à changer les hommes et les équipes ?  Où est donc passée la révolution promise «du sol au plafond» ? Steeve Nzegho Dieko a-t-il craint que son erreur d’appréciation, son propos non mûri, son coup de tête, sa faute si surprenante, ne lui attirent une irrépressible détestation ?

De nombreux observateurs du Landerneau politique national avaient mis en doute toutes les spéculations, toutes les intentions de changement annoncées pour une seule raison, selon eux : la multitude des centres de décision autour du président de la République.

Le bruit assourdissant qui agitait le paysage politique national est retombé. Mais il laissera des traces.

 
GR
 

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