Comme on pouvait s’y attendre, Mike Jocktane, leader du ministère international Christ Révélé aux Nations, a officiellement déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de 2023 au Gabon. L’homme se présente sous la bannière du ‘’Gabon Nouveau’’, un parti politique de l’opposition crée par ses soins en 2017 après sa sortie de l’Union Nationale.

Mike Jocktane, président de Gabon Nouveau, lors de sa déclaration solennelle de candidature. © Facebook/JockMike.Fan

 

Daté du 28 septembre 2021, un communiqué publié par son parti politique, le Gabon Nouveau, l’avait déjà annoncé. La déclaration solennelle de candidature, à Port-Gentil, le samedi 16 octobre dernier, au domicile de Mike Steeve Jocktane, président fondateur du ministère international Christ Révélé aux Nations, n’a donc été que la confirmation et la concrétisation du contenu dudit communiqué.

Les Port-Gentillais sont venus nombreux écouter la déclaration de candidature / Mike Jocktane et quelques membres de son bureau chantant l’hymne nationale. © Gabonreview

Devant les ministres de culte, la société civile, les représentants de la diaspora et la population Port-Gentillaise venue des quatre coins de la cité, Mike Steeve Jocktane a déclaré : « Oui, je serai candidat à l’élection présidentielle de 2023 »… « Je le serai avec vous, avec Dieu, à la soumission du verdict populaire et souverain du peuple gabonais ».

Pour certains observateurs ce n’est pas une surprise. Le parcours politique du compagnon de feu André Mba Obame ne pouvait qu’en être l’aboutissement. Mike Jocktane fut tour à tour, en effet, conseiller personnel et directeur de cabinet adjoint de feu le président de la République Omar Bongo Ondimba, et ancien vice-président de l’Union Nationale.  À l’en croire, l’engagement du futur candidat au scrutin de 2023 serait motivé, entre autres, par sa détermination à contribuer et mettre fin « à toute forme d’oppression, à toute forme de mal gouvernance, à toute forme de dictature, à la restriction des libertés individuelles, religieuses, à la pensée unique et à la réduction de l’espace politique ».

Difficile cependant pour l’homme d’église de passer outre le regard critique et légitime de sa famille ecclésiastique porté sur notamment sa capacité à concilier église et politique. « Ces deux sphères sont bien plus complémentaires que ce que beaucoup voudraient nous faire croire. En réalité, aujourd’hui, la politique et la conduite de l’État gabonais ont impérativement besoin de plus de morale, de sens de l’intérêt général et de probité. Toutes ces valeurs habitent, depuis toujours, l’homme d’église que je suis », a répondu Mike Jocktane à ses détracteurs.

Sa vision, a-t-il expliqué, s’articule autour du fait que l’être humain, parce que sacré, doit être placé au centre de tout, comme le préconise si sagement la culture bantoue du Gabon. Elle s’appuie surtout sur le postulat légal que tous les citoyens et toutes les citoyennes sont copropriétaires de leur pays et doivent le cogérer et en bénéficier équitablement, etc… C’est fort de cette vision qu’il a exposé à son auditoire son programme de société, qualifié d’ « innovant et absolument passionnant » pour le Gabon.

Ce programme repose sur cinq piliers. Le premier : la revendication de « notre » identité et de « notre » culture bantoue. Pour Mike Jocktane, il ne sera plus question d’accepter constamment de se voir imposer les évolutions et les mœurs que d’autres cultures et d’autres peuples choisissent pour eux-mêmes.

La restauration de la souveraineté culturelle en est le deuxième pilier. En effet, a-t-il expliqué, « défendre et conserver notre souveraineté culturelle consiste à affirmer qu’aucun acteur international, aucune puissance, aucune multinationale, aucun autre pays ou continent ne pourront plus imposer leurs visions discordantes dans notre pays ». Dans cette optique, Mike Jocktane a indiqué, abordant le troisième pilier, qui repose sur « la famille », qu’au cœur de la souveraineté culturelle et politique à reconstruire, il y a la famille.

En ce qui concerne le quatrième pilier, Mike Jocktane entend révolutionner la culture politique et démocratique du Gabon. Dans le cinquième pilier, le futur candidat aux présidentielles cite la « morale », sans l’observation de laquelle, selon lui, il ne peut y avoir d’avenir décent, ni de justice pour tous au Gabon.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Ulys dit :

    Tous ceux qui se présenteront à cette nouvelle pseudo présidentielle joue tout simplement le jeu du pouvoir satanique actuel ou de la francafrique.

    Aucune élection présidentielle au Gabon ne sera libre et transparente tant que les gabonais ne laveront pas d’abord le linge sale en famille. Comprenne qui voudra.

    • NGOMO dit :

      Linge salle en famille? Depuis quand on le demande? Depuis 2012 les frénétiques antiennes au  »Dialogue du partage du gâteau résonnent encore en mon esprit.

      • Hugo dit :

        Si j’essaye de comprendre Ulys, il ne fait pas allusion à une paix des braves. Il faut bien distinguer « la ridicule paix des braves » à la proposition d’une véritable concertation nationale pour mettre fin définitivement au désordre dans ce pays. Cette concertation nationale (laver le linge sale en famille) doit surtout se faire sans ingérence française.Et surtout pas en France. Qu’on ne nous parle plus d’accord ridicule de Paris. Si je comprends Ulys, il fait allusion à une grande réunion nationale avec tous l’ensemble des gabonais: ceux de la politique et de la société civile. Et de toutes les façons, au sortir de cette concertation nationale qui, pour que ce soit un véritable succès, devrait même durer une année entière, il n’est pas question que les Bongo ou Valentin reviennent aux commandes du pays. Ce serait tout simplement un échec de cette concertation nationale.

  2. Goita dit :

    je comprend encore une fois que vous vous foutez des gabonais, pensez vous arriver au pouvoir sans la nébuleuse francafrique? j’avais oublié vous en faite partit de ce système. Seul les gabonais aliénés peuvent vous écouter vu qu’ils ont tout perdu de leur identité depuis fort longtemps dans vos églises bidons qui les dépouillent du peu d’humanité qui leur reste.

  3. FRANÇOISE dit :

    C’est beau de rêver. Mais attention tout de même au RÉVEIL…

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