S’ils ont apprécié avoir été mis à l’honneur au cours d’une cérémonie dédiée pendant laquelle une cinquantaine d’entre eux ont reçu des chèques allant jusqu’à 500 000 FCFA, les écogardes regrettent pourtant de ne pas bénéficier d’une véritable couverture au regard des risques qu’ils courent dans l’exercice de leur travail face à des braconniers de plus en plus violents et armés.

Des écogardes gabonais, le 20 décembre 2022, à Akanda. © Gabonreview

 

Ils n’ont pas boudé leur plaisir de se voir consacrer une cérémonie le 20 décembre dernier. Ils ont d’ailleurs bien accueilli les récompenses attribuées à 53 d’entre eux, notamment des chèques d’une valeur allant de 100 000 à 500 000 FCFA. «Nous avons été très honorés par cette cérémonie à laquelle ont d’ailleurs pris part le ministre délégué des Eaux et Forêts, M. Michel Stéphane Bonda, le procureur de la République de Libreville et même le représentant de la présidence de la République. Mais ça ne suffit pas», confie sous le couvert de l’anonymat un de ceux n’ayant pas été gratifiés ce jour-là.

En effet, les écogardes gabonais, qui ont multiplié les grèves ces dernières années, éprouvent le sentiment de n’être pas considérés à leur juste valeur, et surtout de ne pas bénéficier des avantages qu’ils disent mériter. «L’écogarde aujourd’hui n’est pas couvert par une assurance maladie complémentaire liée aux risques de son métier. L’écogarde met sa vie en danger tous les jours, mais il n’en perçoit pas la prime. Il n’a pas de statut social», s’était d’ailleurs offusqué l’agent Donald Melahou 10 jours plus tôt à direction technique de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), dans la commune d’Akanda.

Mal payés et sous-estimés

Au nom de ses collègues et en son nom propre, le porte-parole de circonstance des écogardes gabonais, lors de cette cérémonie dite de valorisation, avait également informé qu’ils «espèrent avoir un salaire honorable qui leur permettrait de prendre soin de leurs familles».

«Nous savons qu’aujourd’hui le Gabon est leader des questions de  conservation de la biodiversité en Afrique. Les derniers évènements en date au niveau mondial témoignent de ce leadership. Si l’éléphant, les grands singes et d’autres espèces végétales symbolisent cette biodiversité au niveau national, l’écogarde est quant à lui le symbole de la préservation de celle-ci. Si les uns, c’est-à-dire la faune et la flore gabonaises, sont très connues, les autres, c’est-à-dire les écogardes, le sont très peu, sous-évalués, sous-estimés, voire ignorés», a regretté Donald Melahou face aux invités du secrétaire exécutif de l’ANPN.

 

 
GR
 

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