Auteur de nombreuses publications, Emmanuelle Nguema Minko, sociologue et anthropologue, enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure (ENS) a présenté le 19 janvier son dernier ouvrage : « Le Kongossavirus ». Cette œuvre de 130 pages en 5 chapitres, met en lumière la construction sociale de la réalité de la Covid-19 au Gabon et en Afrique. 

Emmanuelle Nguema Minko, lors de la présentation de son livre, le 19 janvier 2024 à Libreville. © Montage GabonReview

 

Dans le cadre de la reprise des activités du Séminaire interdisciplinaire d’études et de recherches africaines (SIERA), Emmanuelle Nguema Minko a procédé, le 19 janvier 2024 à la Bibliothèque universitaire, à la présentation de son dernier ouvrage, «Le Kongossavirus». A travers cette publication, l’enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Libreville, fait une analyse des irrégularités observées pendant la pandémie du Coronavirus sur le continent noir.

L’auteur entend surtout «éveiller les consciences des africains sur tout ce que nous pouvons appeler évènement. L’événement en anthropologie, c’est tout ce qui est lié à la domination coloniale et qui s’impose à nous comme des évidences. Or, nous avons décrit dans le livre le Coronavirus comme un énième évènement ‘’coronial’’, donc nous avons mis en parallèle la colonisation et la ‘’coronisation’’ parce que la procédure avec laquelle on a réussi à nous imposer cette réalité ressemble comme par hasard aux mêmes mécanismes de la colonisation», a déclaré Emmanuelle Nguema Minko.

Selon la socio-anthropologue, le kongossa (la rumeur publique) s’était déporté sur les réseaux sociaux au point de devenir viral, d’où le néologisme de kongossavirus parce qu’il s’agit d’une rumeur circulant sur les réseaux sociaux à propos d’un virus et comme lui-même.

Ce travail de 130 pages en 5 chapitres essaie de déconstruire les mécanismes de ‘’coronisation’’ : tout ce qui tourne autour de l’imposition d’une réalité n’ayant pas vraiment d’impact en Afrique, mais dont on voulait exagérer l’impact. «Cette œuvre s’adresse à la population africaine, à la jeunesse africaine qui a le devoir de se réveiller pour avoir un esprit critique sur tout ce qui vient d’ailleurs pour s’imposer à nos imaginaires comme des choses que nous devons subir. C’est un sursaut d’éveil de reconstruction des réalités importées qui veulent s’imposer à notre société», a-t-elle expliqué.

Portant une vue critique sur cette publication, la politologue Chantal Mindzié a indiqué que son regard sur l’œuvre est plein de reconnaissance. Elle se réjouit de pouvoir disposer là d’un recensement approfondi d’une époque particulière susceptible de se représenter, parce que cela donne aux spécialistes de la politique de la matière. C’est «comme un bréviaire dans lequel on pourrait aller observer les comportements des acteurs, les mécanismes qu’ils ont sollicités, bien ou mal agencés, la réalité institutionnelle et de quelle manière ils ont pu adroitement ou maladroitement fait face à une réalité qui était tout à fait inédite», a souligné Chantal Mindzié.

Emmanuelle Nguema Minko, Maitre-assistant CAMES en anthropologie et sociologie du politique, compte à son actif deux ouvrages et une vingtaine d’articles scientifiques publiés dans des revues scientifiques, faisant d’elle l’une des figures de la science anthropologique et sociologique gabonaise. ‘’Le Kongossavirus’’ est préfacé par le professeur Jean-Loup Amselle de l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris.

 
GR
 

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