René Ndemezo’o, en apôtre de la ‘’fusion-absorption’’ à Bitam

Reparti avec armes et bagages au Parti démocratique gabonais (PDG) qu’il avait abandonné il y a quelques années, pour créer dans l’opposition, Démocratie nouvelle (DN), René Ndemezo’o Obiang s’est rendu, le week-end dernier, à Bitam, sa ville natale dans le septentrion. But de la manœuvre : expliquer à ses partisans et militants le bienfondé de son retour au sein du parti au pourvoir. Ce, lors d’un «meeting de clarification», avec des mesures barrières minimisées.

René Ndemezo’o Obiang en meeting d’explication à Bitam. © D.R.

A la suite de l’annonce, le 3 avril dernier, de la fusion-absorption de sa formation politique, Démocratie nouvelle (DN), par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), René Ndemezo’o Obiang dont l’écurie soutenu Jean Ping lors de la présidentielle de 2016, s’est rendu le weekend dernier à Bitam, son fief politique habituel. En Premier secrétaire de sa structure politique, il est allé apporter des éclaircissements sur son revirement et son retour au parti au pouvoir.

Les nouveaux PDGistes de l’ex-directoire de DN festoyant avec Ndemezo’o Obiang. © D.R

C’est dans le cadre d’un «meeting de clarification», précisément à Bifolossi, son village natal, que René Ndemezo’o Obiang a réuni ses partisans et militants pour leur faire adhérer à la nouvelle vision qu’il arbore en retournant au PDG. Partant de sa récente rencontre avec le président Ali Bongo, revenant sur la «paix des braves» et le Dialogue politique d’Angondjé, il fait remarquer que le Gabon n’a pas besoin d’avoir de nombreux partis politiques. Pour l’actuel président du Conseil économique, sociale et environnemental (CESE), «ce foisonnement de formations politique, sans réelle représentativité au plan national, ni socle idéologique, ne crédibilise pas la jeune démocratie gabonaise».

L’ex-premier Secrétaire de DN a laissé entendre que la décision de renouer avec le PDG participe de la promotion de la paix, de l’unité nationale, de la démocratie, du développement du Gabon. C’est donc après concertation avec les têtes couronnées de son parti qu’il a accepté la demande du président de la République, a-t-il indiqué, invitant «tous les fils et filles du département du Ntem, de la province du Woleu-Ntem et du Gabon à taire (leurs) querelles fratricides et intestines, et à ne privilégier avant toute chose que les intérêts supérieurs de la Nation».

Revenant sur les Assises d’Angondjé, Ndemezo’o Obiang souligne que DN qui est «un parti républicain, démocratique, progressiste et panafricaniste» souscrit toujours aux résultats sortis de cette concertation. Il relève que ce rendez-vous a «ouvert un vaste chantier de réformes à même de consolider le processus démocratique et de renforcer la transparence électorale dans notre pays». Et d’énumérer quelques acquis de ces assises : le retour aux élections politiques à deux tours, la limitation du nombre de mandats des membres de la Cour constitutionnelle à neuf ans non-renouvelable, l’élection du président du Centre gabonais des élections (CGE) par un collège spécial, entre autres.

Un rappel qui, vraisemblablement, vise à battre en brèche l’idée de nouvelles assisses actuellement invoquée sous l’appellation «paix des braves». «Démocratie nouvelle ne peut aujourd’hui minimiser les acquis historiques découlant de ces assises au point de soutenir qu’il faille repartir à zéro, en appelant les Gabonais à une nouvelle concertation aux contours ténébreux qui ne se justifie pas», a fustigé l’ex-premier Secrétaire de DN.

Le meeting géant de Bifolossi s’est tenu en présence de plusieurs centaines de personnes, au détriment du respect des mesures barrières tant prônées par le gouvernement. La loi fixant à trente, le nombre de personnes en rassemblement, la rencontre de René Ndemezo’o Obiang frustre les Gabonais qui dénoncent des consignes sanitaires à géométrie variable, au regard des sanctions qu’ils écopent, au quotidien, pour non-respect de ces restrictions.