Au moment où les appels à l’enrôlement sur le fichier électoral se multiplient, particulièrement à l’intérieur du pays à quelques mois des trois scrutins censés se tenir cette année 2023 au Gabon, un mouvement d’humeur des femmes de Moulengui-Binza a récemment été lancé dans la province de la Nyanga. Celles-ci revendiquent la route, l’électricité et l’eau, et se plaignent de la disette causée par la dévastation de leurs plantations par les éléphants, au point de conditionner leur vote par la prise en compte de leurs différentes préoccupations.

Une idée de la route conduisant à Moulengui-Binza. © D.R.

 

La route, dit-on, est l’un des premiers facteurs de développement d’un pays. Se disant conscientes de cette assertion, les populations de Moulengui-Binza, et particulièrement les femmes de cette localité située dans la province de Nyanga au Gabon, ont, au cours d’une récente rencontre soldée par une marche, exigé que leur soit construite, une route praticable en toute saison, que leur soit acheminées l’électricité et l’eau, mais aussi qu’on les débarrasse des éléphants qui détruisent inlassablement les champs avec pour conséquence la disette qui s’installe progressivement.

Marie Mouendou et des femmes exprimant leur mécontentement sur la route de Moulengui-Binza. © D.R.

«Nous sommes en mouvement pour plusieurs raisons. Il faut qu’ils nous arrangent la route. Il faut qu’ils nous mettent l’électricité de jour comme de nuit. De l’eau, il faut qu’on en ait» a déclaré Marie Mouendou, habitante de Moulengui-Binza. Là-bas l’année dernière, des travaux de réhabilitation sur le tronçon Tchibinda-Moulengui Bindza avaient été lancés avec à la clé la remise en forme, l’assainissement des fossés latéraux, le dégagement des bas-côtés, le traitement des points à temps, la réouverture des exécutoires et la réfection des platelages d’usure des ponts en bois, ce, après l’électrification de la commune de Moulengui-Binza, mais visiblement, l’impact se fait toujours attendre.

«Aujourd’hui s’il n’y a pas l’eau, s’il n’y a pas la route, on ne vote pas à Moulengui-Binza», a dit Marie Mouendou, militante du Parti démocratique gabonais depuis 1962. Elle et les autres femmes de la localité se disent encore plus oubliées, d’autant plus qu’elles doivent faire face aux éléphants qui ravagent leurs plantations. Se demandant désormais comment elles vont faire pour nourrir leurs familles et où elles iront désormais élire domicile, elles assurent qu’elles ne voteront pas si leurs conditions ne s’améliorent pas. «Les éléphants venez voter Al», ont-elles entonné en cœur sur la route.

 
GR
 

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