`Le 28 octobre 2023, à la tribune du Sommet des trois bassins (Amazonie – Congo – Bornéo Mékong), au Congo-Brazzaville, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a choisi de troquer son treillis militaire contre le costume civil, a exhorté d’un ton ferme les acteurs de la gouvernance écologique mondiale, à divers niveaux, à se réveiller du sommeil des égoïsmes. Objectif : la mise en œuvre concrète de la Déclaration de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des sols.

Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à la tribune du Sommet des trois bassins (Amazonie – Congo – Bornéo Mékong), au Congo-Brazzaville, le 28 octobre 2023. © Presse présidentielle

 

Douze ans après leur première rencontre, les dirigeants des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales (Amazonie – Congo – Bornéo-Mékong Asie du Sud-Est) se sont retrouvés pour une deuxième fois à Brazzaville, au bord du fleuve Congo, pour un rapprochement humain, scientifique et financier visant la construction d’une alliance des grands écosystèmes tropicaux de la planète.

© Presse présidentielle

Répondant à l’invitation de son homologue président de la République du Congo et par ailleurs président de la commission du Bassin du Congo, Brice Clotaire Oligui Nguéma, a réaffirmé, le 28 octobre dans le cadre des travaux du segment présidentiel du sommet des trois bassins, les engagements internationaux du Gabon dans la protection des écosystèmes, la gestion durable des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques. Non sans marteler à l’endroit de l’ensemble des acteurs de la gouvernance écologique mondiale que le temps n’est plus aux promesses et aux déclarations d’intention. «C’est le moment de concrétiser la mise en œuvre de la Déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des sols», a-t-il déclaré.

En effet, avec la déclaration des dirigeants à Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres, le monde avait placé la nature et l’utilisation durable des terres au cœur de la lutte mondiale contre le changement climatique et la perte de biodiversité. Les pays signataires de cette déclaration s’étaient engagés « à stopper et à inverser » la déforestation et la dégradation des sols d’ici à 2030. Une résolution fortement saluée, puisque la déforestation, deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre, est à l’origine de nombreuses violations des droits humains.

Conscient de ce que ce n’est pas la première initiative du genre, que les accords précédents avaient présenté des objectifs similaires, et que les pays concernés ont largement échoué à les concrétiser, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a invité la communauté des Nations à adopter ce cadre, lors de la prochaine CoP28 Climat de Dubaï, prévue en décembre prochain. «Si seul, on peut aller vite ; c’est ensemble que l’on peut assurément aller plus loin. Nous survivrons ensemble, ou nous périrons tous ! Réveillons-nous donc du sommeil des égoïsmes», a-t-il conseillé.

Inverser le coût de l’injustice climatique

La justice climatique est sans doute l’un des enjeux les plus importants du XXIème siècle. Pourtant, la question a suscité peu d’intérêt auprès des pays industrialisés qui éprouvent du mal et de l’indifférence à honorer toutes leurs promesses de financements pour le climat. Conscient de la valeur inestimable des services écosystémiques que ses forêts rendent à ses populations et à l’ensemble de l’humanité, le Gabon estime que l’heure est arrivée pour la communauté internationale de soutenir en retour ses efforts. Pour Brice Clotaire Oligui, cette attente légitime doit évidemment s’étendre à l’ensemble des pays des trois bassins forestiers du Congo, d’Amazonie et de Bornéo-Mékong, qui abritent les réserves vitales de carbone et de biodiversité de la planète.

En se donnant rendez-vous sur le majestueux fleuve Congo pour croiser leurs vues, conjuguer leurs efforts, mutualiser leurs réflexions afin de bâtir une coalition mondiale au profit de la préservation de la biodiversité, les acteurs en provenance des trois bassins forestiers concernés assurent avoir pris la mesure des immenses défis auxquels est confronté notre monde en matière de préservation de la biodiversité.

«Nous avons pris conscience que nous unir est une impérative nécessité. L’initiative d’unir les trois bassins s’inscrit dans une dynamique commune inévitable. Bien plus qu’une opportunité, c’est notre devoir collectif qui a présidé à l’exigence de ce second sommet offrant des opportunités capables de peser et pourquoi pas d’inverser le coût de l’injustice climatique que nous subissons trop souvent encore lors de différentes conférences des parties», a estimé le ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Artette Soudan Nonault.

Avec 1.5 milliard d’habitants et 80 % des forêts tropicales du monde, les bassins du Congo, d’Amazonie et de Bornéo-Mékong concentrent 80.000 espèces de plantes, 4.000 espèces de poissons, 3.000 espèces d’oiseaux et 500 espèces de mammifères. Selon le président du Congo, Denis Sassou Nguesso, les enjeux sont connus et les solutions y attenantes ont même été identifiées. Il s’agit principalement de préserver les massifs forestiers pour leur capacité à séquestrer le carbone, à réguler le climat, à porter l’oxygène vitale pour la survie de l’espèce humaine.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire