Les employés de la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN) ont porté plainte contre leur employeur auprès de l’Autorité pour la protection des données à caractère personnel et de la vie privée (APDPVP) pour la mise en place future d’une pointeuse biométrique. 

Le directeur général de la SPIN, Gilles Nembe (à droite) se défendant devant l’Autorité pour la protection des données à caractère personnel et de la vie privée (APDPVP), le 31 octobre 2023. © Gabonreview

 

Le président de l’Autorité pour la protection des données à caractère personnel et de la vie privée (APDPVP), Joël Dominique Ledaga s’est entretenu ce mardi 31 octobre 2023 avec les responsables de la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN). Ces derniers sont venus répondre à une plainte des agents de cette entreprise par rapport à la demande de prélèvement des empreintes digitales des employés par leur employeur pour la mise en place d’une pointeuse biométrique. 

Étant sur la défensive, le directeur général de la SPIN, Gilles Nembe a indiqué qu’il n’y a pas d’installation de pointeuse. «Nous regardons comme beaucoup d’autres entités, qu’il y a des problématiques parfois d’absentéisme de présence au site, mais il y a également la problématique de rémunération des employés. Un employé qui aujourd’hui vient travailler durant le week-end, comment faire pour le rémunérer ? Il faut être capable, si l’on vient travailler durant le week-end d’établir qu’il a travaillé pendant 6 heures ou 8 heures, de manière à ce qu’il soit également capable de toucher l’argent», a-t-il confié. 

Selon le patron de la SPIN, il est question d’éviter de se retrouver dans une situation où on va dire que l’employé est venu 3 heures, alors qu’il était là pendant 6 heures. «Il faut également qu’on soit capable d’accompagner et de protéger les employés et en ce sens un élément comme une pointeuse, c’est un élément sur lequel tout le monde peut être d’accord. On sait que l’employé était là pendant telle période de temps, il n’a pas besoin d’avoir un manager pour regarder. Il était là, il est normal qu’il soit rémunéré de manière conséquente», a défendu Gilles Nembe. 

La plainte des agents de la SPIN auprès de l’APDPVP intervient dans un contexte où le Gabon s’apprête à réaliser l’un de ses projets phares dans le numérique avec la construction d’un Data center national dans le but de gérer et stocker ses données. Et la SPIN est l’une des entreprises importantes de cette initiative. Pour l’autorité pour la protection des données, la collecte des données personnelles obéit à des formalités préalables avant la mise en œuvre d’un quelconque traitement des données. Car, dans la société actuelle les atteintes à la vie privée, à la dignité humaine et aux droits fondamentaux sont légion.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Gayo dit :

    il faut des pointeuses partout. Mais la crainte est que le noir est méchant. Ce sera un outil pour accabler les travailleur et les esclavagiser. Le Gabonais manque d’ouverture et d’education.

  2. Ari dit :

    Une pointeuse biometrique!!! Il n’y a absolument rien d’anormal a cela dans le domaine du travail. Dans les pays avances comme les Etats-Unis, les societes privees et le secteur public utilisent ces machines pour traquer l’activite presentielle effective des employes.
    Chers compatriotes reveillez-vous a l’heure de la competitivite mondiale. Le Gabon n’avancera jamais avec ces mentalites de faineants.

  3. Tate Nzame dit :

    Au Gabon, il y’a un problème entre le travail et Gabon. Et on s’étonne que les étrangers soient parfois mieux perçus au travail qu’un gabonais.
    Dans tout les domaines d’activité, trouver un compatriote qui fasse bien son boulot est rare.
    Les gens pensent que le salaire est normal sans qui ait besoin de travailler pour cela.
    Ce sont les mêmes qui encouragent la corruption. Le vol est rentré dans les mœurs des gabonais, en haut et en bas.
    L’argent doit être cadeau. C’est pour cela, que tous veulent faire de la politique, le refuge ultime des incompétents.

    • DesireNGUEMANZONG dit :

      Bonjour Tate Nzame,

      Merci. Ta réflexion est centrale et me touche énormément.

      Feu C. Oyé Mba (ancien 1er Ministre) nous rappelait sans cesse qu’il faut « travailler, travailler et travailler ». Il a inventé les journées « Retroussons les manches ». Une action écologique visant à rendre Libreville plus propre. On peut dire, sans exagérer, que c’est le premier « écologiste » du Gabon. C’était festif mais utile. Par cette action, vous prenez conscience que vous appartenez à une communauté qui oeuvre dans le bon sens.

      Le pointage n’est pas une nouveauté et une bizarrerie. Le Gabon est en retard. Ce sont nos compatriotes paresseux qui le dénoncent. Dans les grandes « fabriques », la pointeuse permet de savoir qui travaille plus (qui arrive à l’heure). Car, travailler plus c’est gagner plus (Nicolas Sarkosy, 2007). Travailler plus, c’est une marque d’implication dans son entreprise et pour son pays. En Allemagne (40.5H) et en Suisse (42H), la durée de travail est supérieure à celle de la France (35H). La retraite est à 67 ans en Suisse. En France, 62 ans sous conditions.

      Les « dégâts cognitifs » des 55 années du « régime ancien » seront encore perceptifs pendant quelques années. « Eveille-toi Gabon, une aurore se lève, encourage l’ardeur, qui vive et nous soulève. C’est enfin notre essor vers la félicité (haut); c’est enfin notre essor vers la félicité (bas) » disait G. Damas Aleka (La Concorde).

      « C’est pour cela, que tous veulent faire de la politique, le refuge ultime des incompétents » (et des paresseux). Par votre conclusion, vous comprenez parfaitement ce qu’est le (la) ‘gabonais.e »

      Mes salutations.

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